Pour lui...

Chapitre 21

A mon réveille, la douleur a disparu. Je remarque que j'ai des bandages un peu partout, notamment au niveau des côtes. Je suis branché à une machine qui relève ma tension je suppose. J'ai aussi des petits pansements sur les bras et j'en sens aussi sur le visage. J'inspecte la chambre, hormis l'appareil auquel je suis branché il n'y a rien dedans. Ah si! Un monsieur est là depuis mon réveil, et je pense même avant, et il me regarde. Je lui rends son regard et il commence à me parler.

- Bonjour Mlle, je suis un médecin de l'établissement. Je voudrais vous posez quelque question.

Je ne réponds rien et il continu sans mon accord.

- Je voudrais savoir ce qu'il vous est arrivé?

- Je suis tombée dans les escaliers.

- Oui mais vos autres blessures proviennent d'où?

- Mais je vous l'ais dit! Je suis tombée dans les escaliers!

Il m'énerve à ne pas comprendre!

- Mlle, vous n'avez pas pu vous casser 5 côtes justes en tombant dans les escaliers! Et comment vous expliquez vos bleus sur tous le corps?

- J'ai glissé dans ma salle de bain...

Oui je sais, j'aurais pu trouver mieux mais là j'ai pas trop d'idée! Je ne peux pas lui dire que je suis séquestré chez moi depuis deux jours et que Boris me bat! J'espère seulement qu'il va me croire et me laisser tranquille!

- Et comment vous expliquait la présence d'antidouleur extrêmement puissant et d'alcool dans votre sang? En plus, il semble que vous n'avait pas mangé depuis deux jours.

Bon, de toute évidence, il sait ce qu'il s'est passé: j'ai été séquestré chez moi, on m'a battu et j'ai fait une tentative de suicide! Mais je ne peux pas lui avouer! S'il l'apprend, Boris irait en prison et il me retrouverait et ça recommencerait comme avant. Il faut que je me débrouille, seule...

- Suite à ma chute, j'avais mal et j'ai pris des médicaments. Etant donnez que je n'avais plus d'eau je l'ai pris avec ce qu'il me tombait dans la main. Et pour le reste je fais un régime...

Alors là! S'il croit tous ce que je lui ai dit, c'est qu'il n'est vraiment pas un bon médecin! Ou alors que je suis très bonne comédienne!

- Ecoutez, ça ne sert à rien de mentir. Vous êtes en danger et je ne peux pas vous laisser sortir tant que vous ne m'aurez pas dit qui vous a fait ça.

- Mais je vous dis la vérité!

- On ne vous laissera pas partir tant que vous ne dirais pas qui est derrière tout ça!

- Mais même si je vous le disais qu'est-ce que ça changerais?

- On pourrait vous aider à vous en sortir. D'autant plus que j'ai appris que vous aviez un fils à qui la garde vous a été retirée momentanément. Je vous ai vu quand vous êtes arrivés tout à l'heure. Vous étiez hystérique à l'idée que cette personne puisse récupérer votre fils! Pour votre santé et la sienne, dite nous qui vous a fait ça? Qui vous a battu Mlle RYDER?

- Mais laissez-moi tranquille! Allez-vous-en!

- Très bien, mais vous ne sortirais pas!

Il tourne les talons et s'en va. Je ne peux pas rester ici. Il va me harceler jusqu'à ce que je lui dise qui me veut du mal et je ne peux pas lui dire. De toute façon, Boris va sortir de prison comme la dernière fois et il me retrouvera comme la dernière fois. Mais je ne peux pas non plus récupérer Séphien. C'est triste mais je pense que je vais l'abandonner. Je vais dire à l'assistante sociale que je ne peux pas m'en occuper. Je ne veux pas gâcher sa vie à cause de mes choix. Les images de lui que j'ai vues durant mon sommeil me glace le sang. Le pire c'est que je sais au plus profond de moi que ça va arriver! Mon fils n'a pas besoin de moi, il n'a même jamais eu besoin de moi. La seule chose que je lui ai apporté depuis qu'il est né c'est des ennuis... Je décide de prendre mes affaires et de partir. J'enlève délicatement ma perfusion et me débranche de l'appareil avant de sortir de la chambre. Je regarde dans les couloirs pour être sûr qu'il n'y est pas de personnel soignant et je sors de l'hôpital en catimini. Je vais dans le parc où j'ai l'habitude d'aller depuis un moment quand je suis triste. Je ne reste pas très longtemps cette fois-ci. La vue de ces enfants insouciants me rappelle trop Séphien. Je reprends alors le chemin de chez moi.

A peine suis-je rentrée dans l'appart qu'on me saute dessus. Je suis vraiment conne! Je savais que Boris était là mais je suis quand même rentrer! J'ai vraiment du perdre des neurones moi! Il me pousse sur le lit et me refrappe avant de poser ses énormes mains sur ma gorge et de m'étrangler!

- Qu'est-ce que tu as dit à l'assistante sociale?

Je ne peux pas respirer avec la pression qu'il exerce sur mon cou. Il resserre encore plus son étreinte.

- Réponds poufiasses! Qu'est-ce que tu lui as dit?

Une larme coule le long de ma joue. C'est fini. Je ne pourrais bientôt plus respirer et je mourrais, comme une misérable que je suis! Tout d'un coup, j'entends quelqu'un hurler derrière lui:

- Lâche-la!

Je ne ressens plus l'étreinte de Boris sur mon cou et je respire difficilement. J'ouvre les yeux et le vois valdinguer au sol. Il se relève et fait face à Jérémy en lui disant:

- Tu vas regretter le jour où tu es né!

Jérémy se place devant moi pour me protéger et le regarde avec des yeux que je devienne menaçant.

- Si tu t'avises encore une fois de lever la main sur elle c'est toi qui va regretter ta misérable existence!

Boris recule, de la crainte c'est installer sur son visage. Il n'a pas l'habitude que quelqu'un lui tienne tête et le menace.

- Ton pote ne sera pas toujours là pour te protéger Lou! Tu verras! Tu vas vouloir me revoir plus vite que tu ne le crois!

Il se dirige vers la porte et sors. Les larmes que j'avais retenues jusqu'ici coulent à flot. Je ne peux pas les arrêter, je me recroqueville sur moi-même, telle une petite chose fragile. Jérémy s'approche et me prend dans ses bras.

- Chut... Tout va bien... Tu es en sécurité maintenant... Je suis là...

Je n'essaye pas de comprendre qu'est-ce qu'il fait là, ni ce qu'il s'est passé et me blottit contre lui. Il resserre son étreinte et rapproche mon corps du sien. Je me sens apaisée et en sécurité dans ses bras. Je ferme les yeux et m'endors sur son torse, callant mon souffle au sien.