Espérer

Charlie Moda

PDV AMÉLIE

Bien que je fusse vraiment déterminée à commencer mon stage dès maintenant, je commence déjà à regretter ma décision à cause de ce stress indescriptible. Ayant remarqué mon angoisse, le chauffeur du taxi mit une chanson de jazz, en espérant surement me calmer. Mais comment pourrais-je me calmer en sachant que dans près d'une heure, je vivrais d'un nouveau mode de vie ou alors, dans le cas contraire, mon quotidien restera le même. Cette situation m'exaspère vraiment. On dirait moi plus jeune, lors des conseils de classe de mon école. Je stressais, car je ne faisais pas partie des élèves brillant, mais plutôt de ceux avec une moyenne générale assez faible. Je stressais toujours, en espérant avoir de bons résultats. Dans le cas contraire, mes parents se contentaient de ne rien dire, même si je savais que je les avais déçues. À cette pensée, je ne plus me retenir, et je finis par éclater de rire.

-« Ah mais elle sait rire la jeune fille, à ce que je vois ! » s'exclama le chauffeur en rigolant.

-« Oui, en quelque sorte » Répondis-je en souriant, après m'être calmée.

Je ne sais même pas pourquoi, à ce moment précis, je sympathise avec un inconnu. Ça me ressemble pas le moins du monde. En parlant de lui, il est plutôt pas mal, pour un chauffeur de taxi. Je dirais même qu'il a mon âge.

Ressaisie toi Amélie, tu crois vraiment que c'est le moment de flirter ? Nan, tu as d'autres chats à fouetter.

Oui c'est ça conscience, pourrie l'ambiance. Oh ! Je fais des rimes !

Ok, là, on dirait une droguée, j'abandonne.

-« Je sais que je vais paraitre un peu indiscret, mais pourquoi tu étais dans tout tes états, tout a l'heure ? » Demanda le beau gosse

-« En effet, ça l'est, Répliquais-je, peut être une prochaine fois, si nos chemins se recroisent »

-« Très bien, c'est comme tu veux, je n'ai plus qu'à prier à présent » Annonça-t-il en souriant de toute ses dents

Je ne pus que rire de nouveau. Et c'est mieux comme ça. J'oublie un peu mon-

« On est arrivé »

Stress...

-« Très bien, merci beaucoup, tiens, garde la monnaie » Dis-je en lui remettant son argent

-« Merci poupée, en attendant notre prochaine rencontre, un petit conseil : Ne soit plus jamais triste, ça ne te va vraiment pas, garde le sourire » Répond-il

« Entendu » fut la dernière phrase après son départ. Bien. À nous deux, Charlie Moda. Je pris une grande inspiration, avant de m'avancer vers l'entrée. Et lorsque je fus a l'intérieur, je retenu un souffle. Pour décrire cet endroit, un seul mot. Waw. C'est juste complètement incroyable. Plein de gens circulent, font de vas et viens. La sonnerie de plusieurs dizaines de téléphone retentit en même temps, et peu de gens répondent. Sur les bureaux, y a une tonne de feuilles éparpillées. Tout le monde est occupé en fait. Voilà le véritable monde de la mode. Mais je ne me laisserais pas intimider facilement. Il est hors de question que je fasse demi- tour. En revanche, je dois trouver quelqu'un qui serait capable de m'aider à joindre Mr Waters. C'est lui le principal gérant de cette entreprise, je l'ai eu au téléphone quand j'étais en deuxième année, afin de se mettre d'accord sur ce fameux stage. Soudain, une jeune femme s'assied sur une des chaises près d'une sorte de bar. J'en déduis que c'est la cafeteria. Je m'avançai vers elle afin de demander de l'aide. En étant près d'elle, je remarquais qu'elle est totalement épuisée.

-« Bonjour, qui êtes-vous ? Je travaille ici depuis environ quatre ans, et c'est la première fois que je vous vois » Demanda-t-elle en me devançant