~Jonathan~
Je n'arrive pas à m'endormir, j'ai les yeux rivés au plafond et mes pensées divaguent pour Augusta. Que fait-elle en ce moment ? Dort-elle ? Ou pense-t-elle à moi ?
En l'espace d'une journée et demie je me suis attaché à elle. Et si je ne suis pas pris ? Je ne reverrais jamais Augusta. Augusta est une si belle fille ! Dans ses yeux verts émeraude on dirait qu'il y a des étoiles.
Hier j'ai beaucoup aimé travailler avec elle lorsque nous faisions le manège. Poser mes mains sur ses hanches toutes fines et la soulever avec délicatesse pour qu'elle puisse exécuter son arabesque en l'air, c'était comme avoir un objet précieux dans mes mains. Pour l'adage, nous avions dû changer de partenaire. J'étais avec Elodie. Dès que j'ai posé mes mains sur ses hanches, je n'ai pas senti ses os comme pour Augusta. Au contraire, je sentais ses rondeurs qui recouvraient ses os. Quand je l'ai soulevée, ce n'était pas la légerté d'Augusta que j'avais dans les bras ! Elle était tellement lourde que j'ai failli l'en échapper. Je me demande comment elle fait pour monter sur pointe. La pauvre Elodie avait déjà des formes contrairement aux autres filles de la "promo".
Je me lève et sur la pointe des pieds, j'avance jusqu'à mon armoire, là derrière ma pile de vêtement il y a ma boîte à souvenir que j'emporte toujours avec moi. Je l'ouvre. J'y fouille pour prendre l'objet que je veux mais dans le noir je n'y vois pas très bien. Malheureusement la boîte tombe dans un bruit sourd. Je ne veux pas que Valentin se réveille et découvre l'existence de cette boîte. Fixement, je le regarde, je l'entend grogner et se tourner vers moi. Ses paupières sont closent, il dort à poings fermés. Je me baisse pour ramasser les objets. Mes genoux craquent. Je ramasse les objets qui jonchent le sol et à tâtons, j'arrive à trouver ce que je cherche: l'épingle d'Augusta. Je remet la boîte à sa place et je retourne me coucher. Au creux de ma main, il y a l'épingle. Je la serre fort et je m'endors...
~
A peine le réveil a-t-il sonné, qu'une sirène aigue me vrille les oreilles. Dans le couloir certaine personne ont l'air affolé. J'ouvre la fenêtre de la chambre, et en bas je vois un camion de pompier. J'ai enfin identifier d'où venait ce bruir assourdissant. Je sors dans le couloir dans l'espoir de savoir ce qu'il se passe. Je suis encore en pyjama, les cheveux en bataille et les yeux encore tout collés par la nuit. A peine ai-je ouvert la porte et que j'ai sorti un pied, on me bouscule. Tout le monde crie, se bouscule, rentre et sort de sa chambre. Le brouhaha et l'ambiance est infernale ! Dès le matin, je peux vous dire que ça secoue ! A en voir les circonstances, le remue-ménage se passe du côté des garçons. J'essai d'en savoir plus en m'avançant et là le choc : Valentin allongé sur une civière, l'arcade sourcilière ouverte, un mince filet de sang sortait de sa lèvre inférieure et il avait le bras en écharpe. S'était-il bagarré avec Jonathan ? Emilie pousse un cri de stupeur et fondit en larmes. Le petit sourire que Valentin lui adressait, faisait peur à voir. D'un geste de la main les pompiers firent reculer les élèves qui bloquaient le passage et ils amenèrent Valentin. Emilie restait comme bloquée devant la scène qu'elle venait de voir.
De force je tira Emilie jusqu'à la chambre. Cette journée ne s'annonçait pas fameuse. Au petit déj' les rumeurs commençaient à fuser. En arrivant je fis la bise à Jonathan. Quelque chose dans son regard me disait que ça n'allait pas. Il avait l'air coupable et honteux. A la table, personne n'osait parler jusqu'à ce que Judith, la rigolote brise le silence :
- Eh ben Jonathan que s'est-il passé pour Valentin, toi qui est son voisin de chambre tu dois bien savoir non ?
- Oui...
- Raconte-nous ! Vous vous êtes bagarrés ?
- Non...
- Que s'est-il passé alors ?
- Hier soir j'ai fait tomber ma boîte à souvenir et une balle de golf en ai tombée et a roulé jusqu'au lit de Valentin et je ne l'avais pas vue. Ce matin, en se levant, il a glissé sur la balle, il s'est cogné la tête contre le rebord de mon lit et il a fini sur son bras droit. A mon avis il doit avoir le bras cassé.
- Oh le pauvre ! Et c'est pour ça que tu fais cette tête-là ? Tu te sens coupable ?
- Oui, tout est de ma faute !
- Mais non, tu n'y est pour rien, tu ne savais pas que ta balle de golf avait roulé jusqu'à son lit.
Voilà ce qui expliquait la tête de Jonathan. Je le pris dans mes bras et lui fis un gros câlin !!
Puis après le petit déjeuner nous remontâmes tous dans nos chambre finir de se préparer pour rencontrer l'équipe médicale.
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Ballerines
JugendliteraturAugusta, 16 ans, élève à la Royal Ballet School raconte comment du haut de ses 12 ans elle a pu entrer dans cette école de danse et devenir danseuse professionnelles