Crew (Old Magcon x Guests)

1.8

Nous étions en train de chercher le lait quand je reçus un appel. Je lançai un regard à Aaron du style "T'as pas intérêt à dire de conneries". Je regardai l'écran et comme je m'y attendais c'était ma mère. Je décrochai.

- Oui allô ?

- Oui allô ma chérie c'est Maman !

- Oui je sais ton nom est marqué sur l'écran.

- Ah oui, suis-je bête... Bon alors comment se passe ton voyage ? Vous êtes bien arrivés ?

- Oui, on est arrivés il y a quelques heures, mais hum... Maman... Ça serait sympa si tu pouvais éviter de trop t'occuper de ma valise s'il te plaît...

Aaron éclata de rire en comprenant à quoi je faisais référence, car même si il n'était pas là au moment le l'incident, il était au courant de ce qu'il s'était passé.

- Que veux-tu dire ?

- Hum... Bah si tu pouvais éviter de mettre des choses dont je ne suis pas au courant...

- Ah oui ! C'est bon je vois ! C'est pour ton bien ma chérie tu sais...

- Non Maman j'ai pas envie d'avoir cette discussion, la coupais-je.

- Tôt ou tard il faudra qu'on l'ai.

- Tard.

- Bon et sinon tu fais quoi ?

- Je suis en train de faire des courses avec Aaron.

- Aaron ?

- Oui Aaron, mon ami, tu sais celui que tu aimes bien !

- Ah oui Aaron ! Bon par contre il faut que je te laisse, la réception va bientôt commencer.

- Oui voilà, mais là je te laisse il faut qu'on y aille aussi, bisous !

Je raccrochai puis soufflai un long coup. Mon Dieu c'était il me semble la discussion la plus gênante que j'ai eu de ma vie avec ma mère... Et puis même après un an, elle se rappelle pas du prénom de mes amis. Et puis de toute manière, elle ne peut pas trouver cinq minutes de libres pour parler avec moi sans avoir un défilé, une réception... Aaron me regardait depuis quelques minutes et se décidai finalement de parler.

- Un problème ?

- Ma mère.

- Maman Caniff ne va pas ?

- Ah si si j't'assure qu'elle va très bien !

- Alors c'est quoi le problème ?

J'hésitais à en parler. Mais bon, après tout c'est Aaron...

- Tu vois tes parents, quand tu pars en vacances seul, ils t'appellent pour savoir sivça va, si t'as pas fait de conneries ?

- Ouais... Pourquoi ?

- Bah si tu veux, ma mère elle réussit pas à trouver cinq putain de minutes pour me parler dans une journée de vingt-quatre heures.

Je baissai la tête. Dit comme ça, je devais passer pour une fragile, ou une gamine en manque d'affection, de reconnaissance. Mais au lieu de me juger ou de se foutre de ma gueule, Aaron me prit dans ses bras. "Tu sais que je suis là pour toi."

En y repensant bien, je crois que Aaron a toujours été là pour moi, même dans les pires galères. Sa mère me considérait limite comme sa fille, et elle m'accueillait chez eux dès que je n'avais nulle part où dormir.

Je le serrai fort avant de me détacher et de lui sourire.

Après avoir pris tout ce qu'on avait à prendre et avoir payé, nous sortîmes et repartîmes vers la maison. Mais sur le chemin, je vis un marchand de glace et demandai à Aaron de s'arrêter.