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C'est après une nuit bien trop courte à mon goût que j'ouvre les yeux. Les filets de lumière rentré dans ma chambre réveille un mal de tête à m'en détruire le cerveau. 

Plus jamais, c'est finit les soirées... 

Je déverrouille mon téléphone avec une luminosité beaucoup trop élevée pour mes yeux. Il est actuellement 14h12 et j'ai un message de mon grand-frère. 

De : Antoine 💓

Ta intérêt d'avoir une excuse en béton pour pas être venu minus !   

A : Antoine 💓

Désolé on est sortit avec les filles, je me rattraperais 

Après l'avoir envoyé je pose mon portable sur ma table de chevet avec pour but de me rendormir. C'était sans compté sur l'arrivée de mes deux colocataires qui s'allongent de chaque côté de mon corps.

Tant pis pour mon sommeil...

On fixe toutes les trois le plafond, comme si c'était la septième merveille du monde. Puis Laura prend la parole : 

- Plus jamais c'est terminé ces bails.

C'est vrai qu'on a pas fait les choses à moitié hier soir du coup on est dans un état pitoyable. Laura est pourtant du genre raisonnable d'habitude. Elle se concentre beaucoup sur son travail d'éducateur canin, ça lui tient beaucoup à cœur - et elle a beaucoup galéré pour en arrivé là - 

- J'ai le ventre tout retourné c'est horrible ! s'exclame Lauréline en mettant ses mains sur son ventre comme pour faire passer les douleurs. 

Lauréline travaille dans l'événementiel, c'est quelque chose qui lui tient énormément à cœur également et ça lui convient à merveille. Elle est tout sauf raisonnable, elle s'en fiche de sortir alors qu'elle travaille le lendemain. On a des caractères similaires, il y a donc souvent des étincelles et on explose rapidement même quand ce n'est pas important. 

- C'est la guerre dans ma tête.. soufflais-je les bras le long du corps toujours en fixant un point invisible au plafond. 

Avec les filles c'est une histoire de longues dates. Même quartier, même école. On a fait les 400 coups ensemble. Nous trois pour toujours on l'a jurés. On est arrivés sur Paris quand on a prit dix-huit ans, c'est-à-dire en août 2012 parce'que on est toutes les trois nées ce mois-là. On a vécu chez mon frère, dans son appartement avec ses deux chambres. Avec les filles, on en partageait une. C'était serré mais tant qu'on était ensemble on était heureuse. Antoine en avait parfois marre mais on a toujours su se faire pardonner et désormais on a un lien indescriptible tout les quatre. Mais notre vie a prit un tournent. Mes parents ont eu un accident de voiture auquel ils ont succombé. J'ai littéralement coulé. Je me sentais vide, on m'avait arraché les personnes les plus importantes dans ma vie. J'ai arrêté de sortir, mes études et je me nourrissais très peu. Mais Antoine, les filles et notre groupe de potes - ma deuxième famille - m'ont sortit du trou où je m'étais moi-même enterré. Maintenant ça va mieux du moins en apparence. Le joint reste mon meilleur ami dans mes moments de solitude et surtout dans le plus grand des secrets.

Mais cela fait trois jours que nous avons emménagés dans cet appartement  que j'ai acheté grâce à l'héritage de mes parents. Evidemment mes deux amours se sont joint à moi dans cette galère. 

- J'ai la dalle putain ! me plaignis-je 

- La même ! 

- Comment vous faîtes pour ressentir un truc ? s'offusque Lauréline en posant ses mains sur son front. 

- Laura j'ai envie de pâtes. 

- On a pas de casseroles. 

- Quoi ? Comment ça on a pas de casseroles putain ? 

- Parce'que on vivait chez Antoine. On a des chips.

- Oh putain vénère ! dis-je en me levant trop vite ce qui me cause des étourdissements. 

J'aide les filles à se relevé de mon matelas se trouvant à même le sol et on se dirige vers la cuisine. Lauréline s'allonge par terre en étoile de mer et Laura s'assoit par terre en tailleur. Je sors les paquets de chips et me mets à côté d'elle en lui tendant un sachet.

- Faudrait qu'on monte les meubles et qu'on déballe les cartons, fit-elle remarqué en désignant les montagnes devant nous. 

J'acquiesce en silence, puis plus aucun bruit ne se fait entendre à part nos mains dans les paquets et les chips dans nos bouches. C'est agréable parfois, le silence. Avec les filles ce n'est pas gênant, rien de l'est avec elles alors c'est encore plus agréable. Je fixe une nouvelle fois un point invisible en mettant machinalement les chips dans ma bouche. Je dois vraiment faire peur à voir. Toutes les trois en fait. Nous sommes toujours dans un calme impressionnant quand on un groupe de bêtes sauvages fait son apparition.

- Elles sont où les gonzs ? 

Ken le gros beauf est parmi eux.  

- Les amours de notre vie tu veux dire ? 

Yassine et son haut niveau en disquettes sont aussi présents. Les gars arrivent dans la cuisine et nous observent quelques secondes avant de se mettre à rire.

- Wesh arrêtez les soirées avec vos têtes vous faîtes peur, rigole Mo.  

J'ai même pas le courage de lui répondre, seul mon regard noir se pose sur lui.

- Pourquoi vous mangez par terre bande de guignols ? demande Ken avec un sourire moqueur sur son visage.

Je lui désigne les multitudes de cartons avec mes bras avant de replongé dans mon paquet de chips. Il pousse un long soupir, puis les gars décide de se séparer en groupe. Ken et Mo, Yassine et Hakim, Antoine et Louis. Doums lui c'est installé à nos côtés. Les gars se lancent dans une compétition assez comique. 

- Je dois fumé au balcon je suppose ? 

- Tu suppose bien mon petit Doums, répondis-je.

- Quand on fait un mètre cinquante cinq on se tait. 

Je lui tape l'épaule de toutes mes forces ce qui le fait grimacer puis il s'en va. La compétition est gagnée par Antoine et Louis - qui avait le plus gros meuble - mais qui on été plus rapide et plus sérieux malgré les tentatives de déconcentration des autres qui ne sont vraiment pas doués. On prend notre courage à deux mains avec Laura et on a rangés le salon et la cuisine - toujours avec Lauréline au sol -. Je suis dans ma chambre en train de déballer les cartons, quand Ken débarque l'air sérieux. 

Bonheur SuicidéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant