25.

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J'ai envie de vomir mes tripes tellement je me sens pas bien. Je sais qu'à partir du moment où je vais prononcer cette phrase tout va changé. Leurs comportements, leurs idées qu'ils ont de moi et peut être même nos relations. Je ne veux pas vivre ça, je suis pas prête à tout leur dire en fin de compte même si je suis à l'origine de cette soirée. Je lance un regard de détresse à Doums qui heureusement pour moi le remarque. 

- Tu veux que je leur dise ? 

- Ouais je veux bien. 

- Elle déprimait parce'que elle a été au cimetière, elle m'a confié ce qu'elle avait dit sur la tombe et basta fin de l'histoire. 

Tout le monde nous observe tentant de discerner le vrai du faux. Y'a du vrai pour le cimetière et du faux car je ne lui ai pas confié ça. Puis il y a toujours des non-dits sur mes idées noires. Je tente de paraître convaincante tout en croisant les doigts pour qu'ils y croient et qu'ils ne posent pas plus de questions. 

- Et ça va mieux maintenant ? Me demande Deen, hésitant.

- Tranquille j'ai eu ma thérapie avec Doums.

- Toujours là ! Ah oui et elle a aussi dit que quand elle aura des gosses moi je les verrais mais pas vous parce'que avec vos sales gueules là ils vont badés. 

J'explose de rire tandis que Doums se fait insulté de tout les noms, c'est vraiment un ami exceptionnel ce gars putain. Tout le monde devrait avoir un Doums dans sa vie et je suis contente d'avoir le mien. 

- Tu parles mais ils vont faire une attaque en voyant ta tête de barge là.

- Nek tu parles mais ils vont prendre ton front pour une piste d'atterrissage et faire atterrir leurs jouets dessus, rigole Mo.

- Avec ton gros nez là, répond Ken remplit de mauvaise foi. 

Sa réaction amplifie nos rires, ces gars sont vraiment essentiels à ma vie. Je n'arrive plus à me voir sans eux, même si ils m'en font voir de toutes les couleurs parfois. Tout le temps même. 

- D'autres confessions ? Demande Théo. 

Personne ne se prononce alors on pend tous ça pour un non ce qui nous permet de retourner à divers occupations. Pour ma part je suis Doums sur le balcon.

- Merci pour tout Doums.

- C'est tout à fait normal.

On reste un certain temps ainsi, assis l'un à côté de l'autre dans un silence agréable. Doums est vraiment un super ami quand on le connaît au-delà de la carapace qu'il c'est forgée. Je bois mon verre de vodka/coca d'une traite pour tenté de balayer les idées noires qui s'immiscent dans mon esprit. 

- Tu bois toujours autant ? 

- Je suis pas alcoolique si tu sous-entends ça. 

- Je sais. 

- Mais ça m'arrive de boire quand ça va pas.

- C'est pas la solution. 

- T'as choisis le pétard et moi l'alcool.

- Vu comme ça.

- Pourquoi t'as commencé à fumé d'ailleurs ? 

- Pour faire comme tout le monde au début, pis c'est devenue une échappatoire comme le rap. 

- J'pensais pas qu'on aurait des conversations aussi sérieuse un jour.

- Moi non plus minus.

- Mais c'est une blague ? Cri une voix au salon qui n'est d'autre que celle de Lauréline.

- Je l'avais dis que tout le monde niquait entre eux, rétorque Mo avant d'explosé de rire. 

Il nous suffit d'un regard avec Doums pour qu'on se lève en quatrième vitesse. Tout le monde dévisage Laura. Lauréline m'aperçoit et me lance un regard du genre " ça va pas du tout te plaire " ce qui me stresse instantanément. 

- Qui a niqué ? Demande Doums.

- Laura et Ken, répond Louis du tac au tac.

- Et deux fois en plus, ajoute Benjamin amusé par cette révélation.

Si il y a bien une personne que cela n'amuse pas, c'est moi. Je me sens trahit par ma meilleure amie, même si elle ne connaît pas la réelle nature de mes sentiments pour lui elle savait très bien qu'il ne fallait pas y touché. Ça fait très possessif mais lui et moi c'est privilégié. Du moins c'était. Je suis toujours bouche bée devant eux ne disant pas un mot, Ken vient vers moi et tente de prendre mon poignet ce que je lui empêche. 

- Me touche pas.

- Faut qu'on parle.

- Non, bon vu que toutes les vérités ont vraiment éclatées je vais parler. J'ai dis à Doums que je voulais mourir tout les jours depuis un an. J'suis pas suicidaire parce'que j'ai fais aucune tentative. J'voulais pas vous l'dire parce'que je voulais pas que vous changiez mais apparemment on s'en bats les couilles de ce que pense les autres. 

Je quitte le salon avec une bouteille laissant les autres bouche bée devant mes propos. Je me réfugie dans ma chambre en fermant à clefs. Les larmes coulent à flots le long de mes joues. La tristesse, la souffrance, la rage, la trahison, me poussent à boire une gorgée de ce liquide si douloureux et réconfortant à la fois.

- Ouvre ta porte, me supplie Lauréline en la cognant doucement.

 Je ne réponds pas trop aveuglé par la haine qui me consume et c'est le mur qui en fait les conséquences. 

- Ouvre cette putain de porte ou je l'a défonce une deuxième fois ! S'énerve Hakim en la tapant brutalement.

J'essuie les larmes qui ont inondées mon visage et ouvre la porte calmement tentant de ne rien laissé paraître. 

- T'as cru j'étais riche pour acheter des portes tout le temps ? 

- T'as vu ce que tu viens de balancer ? Tu peux pas te barré comme aç ! 

- Je l'ai fais pourtant, répondis-je plus sèchement que je l'aurais voulu.

- Fait pas la meuf vénère avec moi ! Tu nous balances que tu veux crever et tu te casses, on est de la merde pour toi ? Tu t'en bats les couilles de nous en fait ? On est ta famille putain ! 

Je l'observe lui et ses yeux brillants, à chaque mot prononcé il c'est rapproché de moi jusqu'à ce que je sois collé au mur. Pour la première fois depuis que je le connais, il me fait peur. Lui que je considère comme mon frère est menaçant envers moi. Je pensais pas que ça pouvait arrivé et mon courage se dissipe peu à peu quand je le vois dans cet état.

Bonheur SuicidéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant