Bonheur Suicidé

23.

Posés dans la cuisine, assises au sol on mange le reste de pâtes avec les mains trop éclatés pour utiliser des couverts. Laura va nous arracher nos têtes en voyant le désastre demain. 

- J'suis amoureuse, lâche Lauréline en mettant une nouvelle bouchée de pâtes dans sa bouche. 

- Quoi ? De qui ? Pourquoi tu me l'as pas dis avant ? 

- Hakim. 

- Oui bah qu'est ce qu'il a ? Oh attends ! C'est lui que t'aimes ? 

L'alcool réduit considérablement mes capacités de déduction c'est impressionnant. 

- Ouais.

- Depuis quand ? 

- Plusieurs mois. Je pensais que c'était juste une attirance mais en faite non.

- Comment tu sais ? 

- J'ai couché avec lui mais ça me suffit pas.

- Pardon ? C'est arrivé quand la dernière fois ? 

- Hier soir, Laura était pas rentré. 

- Elle est au courant pour vous deux ? 

- Non alors tu lui dis rien.

- Alors pourquoi elle est pas rentré ? 

- Je sais pas. 

- Il connaît tes sentiments ? 

- Non... Mais je peux plus faire ça mais je sais que si j'arrête tout est terminé.

- Passe ton portable.

Elle me tend l'objet que je saisis avec un but bien précis en tête. 

A : Hakim

on arrête ça me suffit plus

De : Hakim 

comment ça ? 

A : Hakim 

je veux plus de cette relation

De : Hakim

je veux pas être en couple

A : Hakim

Alors on arrête

De : Hakim 

Ok

Je reste bouche bée devant sa réponse. Le gars s'en tamponne mais alors bien comme il faut. Je lève les yeux vers Lauréline, l'espoir de lit sur son visage. J'ai déjà mal pour elle.

- Il a répondu ? 

Je lui tends son téléphone qu'elle saisit difficilement. Plus elle lit les messages, plus son visage se crispe. De colère ou de souffrance, peut être des deux.

- Quel connard.

- Oui.

- Ok il dit mais il est sérieux à répondre ça ? Qu'il nique sa putain de race de mort.

Ce qui est bien avec Lauréline c'est que ses phrases sont très construites quand elle est énervé. Je l'as prends dans mes bras quand elle éclate en sanglots. On s'allonge toutes les deux au sol et avant de m'endormir je lui dis :