2.

376 22 3
                                    

Un verre à la main, je tape rapidement du pied sur le sol, je stresse à cause de ce rendez-vous. Je me suis habillé sobre mais je me demande si ça l'est pas un peu trop, un pull, un tee-shirt et un jean est-ce assez pour pas paraître trop désintéressé ? Je le suis pas du tout mais peut-être que je peux sembler l'être. Je regarde à nouveau l'entrée et mon stress continue d'être présent, il est 19 heures bien passées là. Il m'a posé un lapin ? Faites qu'il m'ait pas posé un lapin... Je soupire et prends une gorgée d'alcool pour déstresser un peu, avant de me replonger dans mes doutes, peurs et questionnements qui vont rester sans réponse tant que Bertrand n'est pas là.

Puis je le vois, je vois Bertrand, arriver vers moi d'une démarche rapide. Je fonds une nouvelle fois face à son regard et son visage si joliment dessiné. Il porte une chemise blanche avec un jean foncé, assorti d'un léger noeud papillon noir qui lui va extrêmement bien. Il s'approche de moi et je vois qu'il hésite à me serrer la main ou me faire la bise, donc je me lève et je pose mes joues sur les siennes, une fine chaleur passe dans mon corps lorsque je fais ça. Il s'assoit ensuite en face de moi et me dit :

- Je suis désolé... J'ai pas vu le temps passer en fait et mon alarme s'est désactivée...
- C'est rien. Je suis juste heureux que tu m'aie pas posé un lapin.
- Pourquoi je l'aurais fait ?
- Sache que j'ai des tendances à être un peu parano avec ce genre de choses.

Il a eu un léger rire avant de commander un verre et me regarder dans les yeux. Je me suis senti brûler intérieurement pendant qu'il me fixait avec un léger sourire en coin. Il est resté une bonne minute comme ça, me laissant plonger mon regard dans ses iris noisettes que je trouve encore plus irrésistibles que la dernière fois où je les ai vus. Puis son verre est arrivé alors il m'a décroché de ses yeux avant d'en prendre une gorgée et me laisser voir la façon horriblement sexy dont sa langue est passée sur sa lèvre supérieure. Je crois que j'avais la bouche ouverte puisqu'il a appuyé en dessous de mon menton avant de dire dans un petit rire beaucoup trop mignon pour moi :

- Donc tu déconnais pas, tu veux vraiment que je finisse dans ton lit ?
- Je t'avoue que t'a l'air beaucoup mieux qu'un coup d'un soir.
- Pourquoi tu dis ça ?

J'ai déplacé mon verre et le sien de devant nous avant de me pencher sur la table pour approcher son visage du mien avant de lui susurrer doucement :

- Parce que t'es beaucoup trop craquant pour n'être gardé qu'une nuit...
- Vraiment ?
- Bien sûr. Et toi tu penses quoi de ça ?

J'ai senti son regard se plonger un peu plus dans le mien, il est resté une nouvelle minute comme ça avant d'esquisser un léger sourire et de déposer ses lèvres sur les miennes. J'ai senti mon cœur s'accélérer et je me suis demandé si c'était possible qu'une telle douceur existe réellement. J'ai fermé les yeux avant de renforcer ce baiser en déposant ma main dans ses cheveux pendant que lui mettait les siennes sur mes joues en les caressant avec le pouce. On est resté deux trop courtes minutes a s'embrasser avant qu'il le rompe pour me chuchoter :

- Toi aussi t'es pas mal franchement.

J'ai eu un léger rire tout en me rasseyant à ma place et en me passant doucement le pouce sur les lèvres pour me persuader que je rêve pas. C'est con non ? Je viens de l'embrasser et je vérifie si je rêve pas. Il m'a regardé de nouvelles secondes avant de me dire, avec un léger sourire en coin :

- Par contre, si tu deviens un objet de collection pour moi, faut pas que tu le prennes mal. Parce qu'avoir Camille Combal rien qu'à soit ça peut faire des envieux.

J'ai rit tellement fort que je crois que tout le monde nous a regardé avant de détourner le regard quand j'ai arrêté pour lui dire, tout en reprenant légèrement mon souffle perdu :

- C'est quoi ce plan drague pourri ?
- Il y a encore pire que ça comme plan drague.
- Comme quoi ?
- J'ai eu un rancard avec un magicien un jour...

J'ai eu un léger rire avant qu'il soupire et me dise :

- J'ai eu envie de mettre du piment dans ces rendez-vous mais j'ai laissé tomber au moment où il a utilisé un claque-doigt qui fait de la fumée et l'a lancé au sol avant de se foutre torse nu derrière la fumée. Et le pire c'est qu'il m'a ensuite demandé si je voulais en voir plus. J'ai fuit après ça.
- Mais quel rencard nul...
- Totalement. Mais pour l'instant le tien est pas mal.
- Comment ça pour l'instant ?

Il attrape son verre et le porte à ses lèvres tout en me faisant un clin d'œil rempli de sous entendus. J'ai qu'une seule chose à dire...

- Cette soirée va être courte dit-donc...


Je suis allongé dans le lit de Bertrand, il est endormi, collé à mon torse avec ses deux mains et sa tête posées dessus. Je souris en caressant doucement sa joue et en le regardant avec un léger sourire en coin. Il est tellement craquant que je me mords doucement la lèvre en nous rappelant de ses cris et de ce qui vient de nous arriver. Son torse se soulève doucement puis s'affaisse au rythme de sa respiration lente et posée. Sa peau hâlée est aussi irrésistible que ses yeux et ses légers muscles s'y dessinent à la perfection, je me trouve tellement moche à côté de lui. Je suis trop gros, j'ai des cernes, mon rire est affreux et mon sourire l'est encore plus. Je lui ai soufflé doucement, tout en l'entourant de mon second bras :

- T'aurais pu trouver tellement mieux que moi, pourquoi tu m'as pas mit de vent ?
- Parce que je t'aime bien...

Sa voix était digne d'un murmure et m'a fait sourire avant de lui embrasser doucement la joue et lui chuchoter à l'oreille, pour que ça ne soit un secret gardé que par nous deux :

- Moi aussi je t'aime bien Bertrand.

House Of CradesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant