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~PDV Extérieur~

- Qu'est-ce que tu veux ?
- C'est bien plus intéressant là. Donc ce que j'aimerais avoir c'est une liberté totale. Dans tout ce que je pourrais avoir l'idée de faire, et votre consentement à chaque fois que j'en ai besoin. Et que je sois payé plus qu'aux archives.

Jean-Marc se laisse tomber dans son fauteuil tout en fixant Bertrand d'un air méfiant. Personne ne demande ce genre de choses habituellement. Est-ce qu'il pense qu'il va se louper ou juste qu'il a une idée sur quelque chose de mal ? Ses deux questions planent dans l'esprit du patron tandis que Bertrand continue de le regarder avec un visage sans expression, pour masquer ses idées de plans, beaucoup plus perfectionnés que ceux que son patron utilise. Après une dizaine de minutes de silence, le visage de Jean-Marc se détend et il dit :

- Vous voulez combien ?
- On arrangera ça après, vous dites quoi de ma condition ?
- J'accepte.
- Alors je vais commencer dès ce soir.
- Mais...
- Oui je sais vous aviez prévu votre coup mais...

Bertrand se relève de sa chaise et finit sa phrase avec un léger sourire et un air de défi bien visible sur son visage :

- Mais j'en ai un bien meilleur. À partir d'aujourd'hui, je suis un fan de Camille Combal qui a eu l'idée d'aller lui demander une photo en dessous de la tour TF1. Et je veux que jamais vous ne m'appeliez. Juste des messages à chaque fois.
- Vous êtes un génie diabolique.
- On me le dit souvent ce genre de trucs. Bon, il faut que j'aille finir ma rangée aux archives et après j'y vais.

Bertrand adresse un dernier au revoir à son patron avant d'attraper la pochette posée sur le bureau et sortir de la pièce, avec un léger sourire victorieux sur le visage. Il était prêt à accomplir son boulot maintenant, quelques soit les conséquences...


~PDV Camille~

Assis dans le bureau du directeur général, je cherche mes mots, oui, il y a une taupe dans un cercle bien fermé de TF1 mais qui c'est ? Les directeurs ne peuvent pas l'être alors les regards se portent surtout sur les animateurs présents et les producteurs. Ça fait une bonne heure que cette réunion à commencée et pour la première fois, le directeur général se lève et dit, avec son charisme habituel :

- Est-ce que vous pourriez tous sortir, sauf monsieur Combal.

J'ai envie de me révolter immédiatement mais je dis rien, Arthur, qui était assis à côté de moi, m'encourage à survivre avant de sortir avec tout les autres. Étant en bout de table, je me lève et me rapproche un peu avant de dire, comme un enfant accusé à tord :

- Je n'ai rien fait.
- Bah alors expliquez-moi comment ça se fait que la plupart des infos données viennent de choses que vous avez connus ?
- Coïncidence.
- Alors pourquoi est-ce que vous aviez l'air si calme à chacune des fois où on vous a parlé de ces infos ?
- Parce que j'ai appris à me contenir avec le temps.

Il a enfin levé les yeux vers moi et m'a demandé :

- Alors pourquoi est-ce que des choses que seulement quatre personnes, dont vous, connaissez ont étés divulguées ?
- Je n'ai aucune explication là-dessus mais je vous jure que je n'ai aucun rapport avec tout ça.
- Jusqu'à nouvel ordre vous êtes suspendu monsieur Combal.

J'ai rien pu dire. C'était comme un coup de massue sur mon crâne, j'ai eu envie de hurler mais j'ai perdu la voix, j'ai eu envie de me révolter mais mon cerveau a sombré dans l'impuissance. Donc j'ai marché vers la sortie comme un zombie et j'ai pris la porte. Pour rentrer chez moi, de toute manière, qu'est-ce que je peux faire d'autre ? Je ne suis pas cette enfoiré de taupe mais j'ai aucune preuve alors voilà, je suis suspendu de mon travail et je n'ai plus que la radio le matin en ce moment. Je vous jure que si je la retrouve, je lui explose la tronche comme pas possible. Avant de l'enterrer vivant.

Lorsque je pousse la porte, je vois immédiatement Bertrand, il est en train de faire un play-back sur "Libérée Délivrée" Il arrive à me faire esquisser un léger sourire malgré que je sois pas bien et je le laisse finir sa chanson avant de lui dire,  :

- Salut.

Il sursaute et se retourne vers moi avant de pousser un long soupir et me répondre :

- T'es flippant comme gars en fait.

J'ai un léger rire avant qu'il s'approche de moi et m'enlève mon sac et mon manteau avant de me dire :

- Qu'est-ce qui c'est passé pour que tu rentres aussi tôt ?
- J'ai été suspendu...

Il se place devant moi après ma phrase et me regarde dans les yeux avec un air choqué avant de me demander :

- Qu'est-ce qui c'est passé ?
- J'ai eu une réunion, et il y a une taupe chez nous. Donc ils ont cru que c'était moi...

Il passe ses bras derrière mon cou et m'embrasse tendrement avant de me murmurer :

- Je suis désolé pour toi...
- T'as pas à l'être. Mais ça te dérange qu'on parle d'autre chose ?
- Si tu veux. Tu veux regarder La Reine Des Neiges avec moi ?
- Pourquoi pas... Je peux avoir un câlin d'abord ?

Il m'a brièvement embrassé avant de me serrer contre lui, tout en fourrant sa tête dans mon cou. Je l'ai porté et j'ai senti de l'eau dans mon cou. Oh merde je l'ai pas fait pleurer j'espère ? J'ai écarté doucement sa tête avant de lui dire, de la voix la plus douce que je pouvais :

- Hey, je sais que ça veut dire que tu m'aimes beaucoup mais c'est pas la peine de pleurer pour moi mon chaton.
- Je sais... Je sais même pas pourquoi je pleure...
- Bah arrête alors, ça m'aide pas à aller mieux de te voir comme ça.
- Ok, je me calme... Pardon mon cœur.

Je l'ai embrassé le plus tendrement que je pouvais avant de m'asseoir dans le canapé et de lui chuchoter, tout en essuyant ses larmes :

- T'es trop mignon mon chaton.
- Si tu le dis.
- Bien sûr que je le dis.
- Je t'aime mon Camille.
- Moi aussi je t'aime... Mais pourquoi tu dis ça comme ça ?
- J'ai l'impression que je te le dis pas assez en ce moment. Et pourtant c'est exactement ce à quoi je pense en te voyant.

Je lui ai embrassé la joue avant de relancer le film et de le serrer doucement contre moi, comme une peluche, mais j'avais l'impression qu'il était triste, et ça me fait peur qu'il soit comme ça. Très peur.

House Of CradesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant