Le plafond est blanc, comme les murs d'ailleurs. Le bip incessant de la machine me tape sur les nerfs, je déteste les hôpitaux.
Les allées et venues des infirmières, les mines dévastées des gens qui viennent nous voir, la perte de son autonomie. Je détestais les hôpitaux.
Je glisse mes yeux sur le côté, Harry est affalé sur un fauteuil, la bouche ouverte et la respiration calme. Comment arrive-t-il à dormir dans cette position ?
Je détourne mon regard vers la machine reliée à mon cœur, j'avais l'air d'être en vie, alors pourquoi j'avais l'impression de ne plus être là? Quand Harry était réveillé, il passait son temps à me parler, mais je ne comprenais rien de ce qu'il me disait. C'était comme si je flottais au-dessus de mon corps, comme si je volais à travers les nuages.
Lorsque ma mère venait, elle pleurait beaucoup, elle répétait sans cesse que le monde était trop cruel. Elle me serrait dans ses bras à m'en éclater les poumons, c'est peut-être elle qui allait finir par me tuer. Mais malgré tout ça, j'avais toujours l'impression de ne plus appartenir à ce monde.
Une infirmière entre, réveillant Harry brusquement. Elle lui dit que j'allais mieux qu'à mon arrivée, je vois le coin des lèvres de Harry tiquer à cette phrase. Je le comprends, c'était débile de dire que j'allais mieux alors que ma tumeur avait doublé de volume, que j'avais du mal à marcher et que j'étais alité depuis trois jours. Elle voulait peut-être dire que j'étais plus stable, elle devait être nouvelle dans le métier.
Je laisse mon esprit s'envoler une nouvelle fois. Ça m'arrivait de plus en plus souvent. Je ne savais pas où j'allais, mais je partais.
Une main dure me ramena de force à la réalité. J'écarquille les yeux face à ce retour brutal. Harry empoigne mon bras avec des yeux inquiets, qu'avait-il ?
« Louis, ton regard était vide. Me souffle Harry avec peur »
J'avais envie de lui dire qu'il était vide parce que je n'étais plus là, mais je ne le fais pas. Je me contente de fixer le plafond blanc. Je l'entends souffler de résignation. Il se met à me parler de tout et de rien, comment arrive-t-il à trouver autant de sujets de conversations ?
Je reporte mon attention sur lui, ses lèvres bougent avec aisance, elles sont rouges. J'ai envie de l'embrasser. Est-ce que j'en ai encore le droit ? Les morts ont-ils le droit de faire souffrir les vivants comme ça ?
Je tends le bras vers le verre d'eau sur la table à roulette. Il se précipite en une fraction de seconde pour me le prendre. Il m'aide même à le boire, en me redressant et en soutenant ma nuque. Je me déteste d'être aussi faible.
Lorsque j'ai fini, il me repose délicatement sur mes oreillers.
« Harry ? Ma voix est enrouée de ne pas avoir parlé depuis un moment.
-Oui ? Me répond rapidement Harry en venant prendre ma main froide dans les siennes chaudes.
-Je ne vais pas pouvoir tenir.
-De quoi tu parles ? Malgré la question, je voyais à son visage couvert d'effroi qu'il avait compris.
-Harry ramène moi à la maison.
-Tu ne peux pas, tu es encore faible. Tu as besoin de soin. Sa voix devenait plus grave, c'était comme si son cerveau devait brasser des milliers d'informations en même temps et qu'il n'avait pas le temps de toutes les dire.
-Je ne veux pas mourir ici Harry. Avant de venir, j'avais appelé un institut qui aide les gens à partir dignement. Le numéro est à la maison alors ramène moi.
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Jusqu'à ce que la mort nous sépare [L.S]✔
FanfictionLouis apprend qu'il est atteint d'une tumeur au cerveau. Il refuse les soins, son seul souhait est de vivre pleinement sa vie jusqu'à ce que la mort l'emporte. Il demande à Harry, son mari, de l'aimer et de l'aider dans sa quête jusqu'à la fin. Même...