Je regarde à travers la fenêtre de notre chambre, assis sur une chaise à bascule. J'avais fait un énorme caprice pour l'avoir, Harry trouvait que ça faisait vieillard.
Il pleuvait averse dehors, les gouttes s'écrasaient durement sur les carreaux. C'était vraiment un temps affreux.
Je baisse les yeux vers le carnet que j'ai posé sur mes genoux. Je l'ouvre doucement, comme si il allait me mordre. Je fais glisser mes doigts sur les pages blanches, je devais le remplir. Je laisse ma tête tomber sur le dossier de mon rocking chair.
J'ai envie de pleurer, mais je n'y arrive pas. Harry a déjà trop pleuré pour nous deux. Quand nous sommes revenus de Seattle, il s'est enfermé dans mon bureau et il n'en est sorti que tard dans la nuit. Après, il est allé dormir dans la chambre d'ami. Je ne voulais pas qu'on dorme en mauvais terme, alors j'ai décidé d'aller le retrouver. Mais quand j'ai voulu frapper, j'ai entendu des sanglots à travers la porte. Je l'ai donc laissé tranquille.
Aujourd'hui, il est parti à son restaurant sans m'adresser un mot. Je comprenais qu'il m'en veuille, pour lui je me condamnais. J'aimerai qu'il comprenne que je n'ai plus aucune chance, les traitements allongeront légèrement ma durée de vie, mais en contre parti je serai au plus mal. Je ne veux pas qu'il se souvienne de moi comme l'ombre de Louis Tomlinson.
Je me lève quand j'entends mon téléphone sonner, je le récupère sur mon lit et sourit en voyant que Zayn m'appelait.
« Salut beau gosse, pourquoi tu m'appelle ? Je lui demande en retournant m'asseoir sur mon rocking chair.
-Louis...sa voix est hésitante, ce qui me fait froncer les sourcils.
-Qu'est-ce qu'il y a ? Quelque chose t'es arrivé ?
-Pourquoi tu t'inquiètes toujours pour tout le monde, alors que c'est toi qui a des problèmes. Liam m'a dit pour ton diagnostique.
-Oh...Je me mets à jouer avec le coin des pages de mon carnet.
-Oh ? C'est tout ce que tu as à dire ? Louis pourquoi tu ne m'as pas appelé ?
-Je...Harry va mal depuis l'annonce, alors je n'y ai pas pensé.
-Mais toi comment tu vas ?
-Bizarrement je vais moins mal que je ne le devrais. Au final, le plus triste ce n'est pas ce que la maladie te fait, mais plutôt les conséquences qu'elle va avoir sur tes proches.
-Louis...
-Eh ! Pourquoi tu pleures mon bébé ? Ne sois pas triste s'il te plait.
-Tu es comme mon frère, je...je ne veux pas te perdre. Ses mots sont hachés et difficiles à cause de ses pleurs. »
Je passe un certain temps à le consoler, puis je raccroche. Je laisse tomber mon téléphone et regarde le plafond.
Finalement, j'arrive à pleurer. C'est silencieux, je ne sanglote pas. Seules mes larmes coulent. Je me permets de relâcher la pression, il n'y a personne à réconforter pour le moment. Je n'ai pas peur de la mort, je suis juste triste d'abandonner les gens que j'aime.
Je ne sais pas combien de temps je pleure, mais bientôt plus une seule goutte ne coule de mes yeux. Je m'essuie avec la manche de mon léger pull. Je ne peux pas m'effondrer, Harry est si fragile pour le moment.
J'ouvre à nouveau mon carnet, je suis prêt à écrire maintenant.
Mon amour,
Je vais coucher dans ce carnet quelques mots pour toi. S'il te plait, quand tu les lieras, ne sois pas triste. Je veux seulement te parler librement, sans tes satanés commentaires.
Tu sais, quelques fois, je me lève en pleine nuit pris de panique. Je me dis que toute ma vie n'est qu'un rêve, que ce n'est pas possible d'être si heureux, d'être si aimé. Puis je tourne le visage et je te vois, endormi paisiblement. Et je me souviens, que oui, c'est possible d'être aussi heureux.
Je sais que tu m'en veux, je suis tellement désolé, si tu savais. Mon plus grand rêve était de vivre avec toi jusqu'à mes quatre-vingt-dix ans, me disputer avec toi parce que tu auras triché aux scrabble, grogner parce que tu auras eu le plus de goutons de pain dans ta soupe. Malheureusement, ça ne sera pas possible.
Je voulais juste te dire que je t'aimais. C'est bête de te l'écrire vu que je te le dis tous les jours. Je t'aime, je t'aime, je t'aime. Je t'aime comme ça devrait être interdit. Je t'aime tellement que ça me fait mal de te l'écrire. Je t'aime tellement que j'ai envie de te le chuchoter jusqu'à la fin de ma vie.
Mais je ne veux pas que tu m'aimes comme ça. Parce que tu vas avoir si mal quand je vais partir. Je veux que tu m'aimes comme un beau souvenir. Je veux que tu m'aimes comme l'image d'un beau couché de soleil. Je veux que tu vives, promet le moi. Vie comme si tu allais mourir demain. Vie comme si tu vivais milles vies.
C'est bête hein, j'avais arrêté de pleurer avant d'écrire, mais la ça coule tout seul. Désolé si certains mots sont illisibles à cause de ça.
Je vais te laisser, peut être que j'aurai d'autres choses à te dire. Pour l'instant retiens juste que je t'aime et que je suis désolé.
Je jette le carnet sur mon lit et me précipite vers la salle de bain. Je m'asperge le visage d'eau froide. Je craque trop aujourd'hui. Je ne dois rien laisser paraitre, plus je semblerais mal, plus mon entourage sera dévasté.
Je fixe mon reflet, j'ai l'air exténué. Je n'ai pas très bien dormi la nuit dernière.
Je traine des pieds jusqu'à mon lit et me laisse tomber dessus. Je prends mon carnet dans mes bras et ferme les yeux.
Je sens une douce caresse sur ma joue. Je papillonne des yeux, tient je m'étais endormi. Je vois légèrement flou, mais je reconnais la silhouette de Harry alors je souris. Je me frotte les yeux pour retrouver une vue normal. Il est face à moi, un genou sur le matelas et une main sur ma joue. Il s'est fait un chignon, je le trouve magnifique quand il en fait. Je replace une de ses mèches derrière son oreille. Je vois sa lèvre inférieur se mettre à trembler, je pose alors ma main sur sa joue.
« Chut, mon amour, ne pleure plus. Je lui dis ces mots d'une voix douce.
-Ne me laisse pas Louis, je vais être perdu sans toi. Sa voix est tellement désespéré qu'elle me trou le cœur.
-Je ne veux pas te laisser, j'aimerai rester avec toi pour toujours, mais il faut se faire une raison. Nous pouvons pleurer et perdre du temps ou profiter un maximum du temps qu'il nous reste. »
Il m'observe longuement avant de poser sa tête sur mon épaule. Je lui caresse doucement la nuque. Je sens ses larmes inonder mon pull et je me mords violemment la lèvre pour ne pas craquer.
« On fera tout ce que tu voudras. Souffle Harry d'une voix empreinte de tristesse et de résignation »
Je dépose un baiser sur le sommet de sa tête, il a enfin cédé.
----
Bonjour mes chatons 😺 j'espère que vous allez bien!Chapitre un peu triste hein. Qu'est ce que vous en pensez?
Mon petit Louis qui prend tout sur lui pour soulager tout le monde, mais qui craque quand il n'y a personne?
L'apparition de Monsieur Zayn xD?
Le faire que Harry ait enfin cédé à la demande de Louis?
Comme d'habitude j'ai pleuré comme une veille Madeleine en écrivant, je dois aimer me faire du mal mdr
Bon je vous dis à la semaine prochaine pour la suite et à vendredi pour coup de foudre!
Bisou sur vos joues 😙😙!
![](https://img.wattpad.com/cover/67950890-288-k692661.jpg)
VOUS LISEZ
Jusqu'à ce que la mort nous sépare [L.S]✔
FanficLouis apprend qu'il est atteint d'une tumeur au cerveau. Il refuse les soins, son seul souhait est de vivre pleinement sa vie jusqu'à ce que la mort l'emporte. Il demande à Harry, son mari, de l'aimer et de l'aider dans sa quête jusqu'à la fin. Même...