Please Remember Me (Levi x OC)

17* C'est du passé

J'ai fait mon meilleur temps au 3x500m depuis le début de l'année. Et pile au moment où Rivaille s'apprête à me complimenter sur ma performance, je vomis sur ses baskets et le bas de son jogging. Toutes les personnes de mon groupe se sont immobilisées et me fixent comme si j'avais commis le plus grand blasphème qui soit.

Et quand je vois la tête de Rivaille, je sais que je vais mourir.

Heureusement, Petra me sauve la vie en trottinant vers nous. Depuis que je lui ai parlé quelques jours plus tôt, son comportement à mon égard a beaucoup changé. Elle me fait confiance, et ma vie au cours de sport est devenue plus simple.

Du moins, jusqu'à ce que je rende mon déjeuner sur les pieds de Rivaille. Armin arrive, attiré par le petit attroupement et la présence de Petra.

-Je t'avais bien dit d'aller à l'infirmerie, s'exclame-t-il en voyant les dégâts.

Mon ami ne le sait pas, mais il est en train de creuser ma tombe. Rivaille me fusille du regard. Petra tente de dédramatiser la situation, qui amuse beaucoup Eren et Jean, en train de pouffer discrètement dans le dos des profs. Les sales traîtres.

-Les adolescents sont toujours comme ça, dit Petra en me tendant un mouchoir. Ils prétendent ne jamais être malades quand ils le sont vraiment.
-J'étais pas malade, grogné-je.
-Jusqu'à maintenant, siffle Rivaille.

Je lui demanderais bien s'il veut que je lui nettoie ses baskets, mais je sais que la scène est bien trop familière pour que je lui fasse cette proposition. Après tout, dans mon ancienne vie, j'ai bien vomis sur ses bottes.

Après s'être bien marré, Eren se porte volontaire pour m'accompagner à l'infirmerie. Hanji est heureuse de me revoir, et quand Eren lui raconte ce qui s'est passé, elle me met une grande claque dans le dos en riant bruyamment.

Hanji est quelqu'un qui ne s'arrête jamais de bouger ou de parler, mais quand on a besoin de silence, elle peut se faire aussi discrète qu'une souris. Pendant que je me repose (avec une bassine en plastique en guise de peluche), Hanji travaille dans le plus grand silence. Je l'entends parfois approuver ses propres pensées, ou les rejeter.

Je me rends compte que je me suis assoupie seulement quand je me réveille suite à un rêve, un vrai. Je me frotte les yeux et vois avec surprise que l'on m'a ramené mes affaires.

-Rivaille, dit Hanji en captant mon regard. Heureusement que tu étais endormie, car il t'aurait bien étranglée.
-Je ne peux pas contrôler mes envies de vomir.
-Je sais, rit Hanji. C'est bien ce qui est drôle.

Elle se lève et vient prendre ma température. 39,2°.

-Tu ferais bien de rentrer te reposer, conseille la jeune femme. Ils prévoient un grand coup de froid en début de soirée, il vaut mieux que tu sois au chaud. Tu peux appeler ta tante pour qu'elle vienne te chercher et attendre ici.

Je m'apprête à lui demander comment elle sait que je vis avec ma tante, avant de me souvenir qu'Hanji est quelqu'un de très renseignée. Sauf qu'elle ne doit pas savoir que ma tante est actuellement absente, et qu'elle ne rentrera que dans trois jours. Autrement dit, j'ai largement le temps de mourir avec cette fichue gastro.

Il va falloir que j'en parle à Marco. Je suis certainement que son état de l'autre jour était également à cause de cette sale maladie.

J'enfile mes chaussures et fait semblant de passer un coup de fil. Je veux vraiment rentrer et me mettre au chaud, mais si Hanji apprend qu'il n'y a personne chez moi et que je dois faire le chemin à pied, elle risque de me prendre en otage. Une fois mon petit acte terminé, je patiente, faisant semblant d'attendre l'arrivée de ma tante.