Please Remember Me (Levi x OC)

27* Salon de thé

J'ai l'impression de passer des heures dans le bureau d'Hanji. Je me livre comme je ne me suis jamais livrée. Je lui raconte comment je suis morte dans cette allée sombre et froide, à quel point c'était douloureux, à quel point je me sentais seule, jusqu'au moment où, dans mes tous derniers instants, je me suis réveillée dans les bras de Rivaille, dont les larmes me tombaient sur les joues. Je suis tellement secouée que je ne ressens aucune gêne quand j'avoue à Hanji que mes derniers mots ont été de dire que j'aimais Rivaille. Mes derniers mots avant de fermer définitivement les yeux.

Je pleure beaucoup, vide une boîte de mouchoirs, me laisse entraîner dans l'étreinte de la jeune scientifique qui me berce lentement en me parlant d'une voix douce. Elle me caresse les cheveux de façon très maternelle, me réprimande d'être restée cloîtrée dans mon silence, me félicite d'avoir trouvé le courage de venir lui parler, me rassure en me disant qu'à partir de maintenant, tout ira mieux.

-Tes amis ont également subi cette épreuve, explique-t-elle. Ils savent à quel point c'est difficile à traverser. Mais ils t'aideront, Lise. Ils ne te laisseront pas tomber.

J'acquiesce faiblement et m'essuie les yeux en reniflant. Hanji m'offre un petit sourire. Je suis presque choquée de penser qu'au fond, elle ferait une bonne mère.

Je vais me laver le visage pendant qu'elle va chercher mes affaires. Mes yeux sont rouges, bouffis. De grosses plaques écarlates ornent mes joues, effet secondaire de mes longs sanglots. J'inspire longuement. Un énorme poids s'est retiré de mes épaules. Le soulagement a remplacé la morosité.

Je me sens déjà mieux.

Hanji revient rapidement, me tend mon sac de cours et mon manteau.

-Je te conseille de rentrer te reposer pour le restant de l'après-midi. Armin, Mikasa et Annie te prennent les cours, ils te les donneront demain.
-Merci, marmonné-je, embarrassée.

J'enfile maladroitement mon manteau. Hanji me donne un paquet de mouchoirs, mon nez coule encore. Beurk. Une once de panique s'insinue en moi : comment vais-je justifier à ma tante le fait que je rentre beaucoup plus tôt que d'habitude ? Je suis une très mauvaise menteuse, et je n'ai aucune imagination. Ça va être difficile de lui cacher la vérité.

Je serre une dernière fois Hanji dans mes bras, la remerciant de m'avoir écoutée. Elle me rend mon étreinte, heureuse que je me sois confiée à elle.

-Tu es une jeune fille forte, Lise, me dit-elle à l'oreille. Tu vas y arriver.

J'ai envie de rire : une jeune fille forte qui a passé plusieurs heures à pleurer et à essayer d'articuler des phrases correctes.

Je gagne la sortie de l'établissement dans un état de torpeur. J'ai l'impression de flotter, que le ciel est plus clair que d'habitude, que le soleil brille plus... J'ai la sensation que ce monde est le mien mais que je n'en fais pas vraiment partie. C'est vraiment étrange comme état.

Une fois le portail du lycée dépassé, je m'immobilise. Appuyé contre le mur dans son habituelle posture nonchalante, Rivaille semble attendre quelque chose.

Ou quelqu'un.

-Tu as enfin terminé, morveuse ? me lance-t-il.

A cet instant, je me demande comment il fait pour être toujours là au moment où je m'y attends le moins. C'est toujours comme ça avec lui.

-Vous m'attendiez ? demandé-je bêtement.
-Oui.

Pas de réponse sarcastique, pour une fois. Je laisse échapper un petit soupir. Hanji a dû l'avertir. Je ne sais pas si je dois la maudire ou la remercier.