Please Remember Me (Levi x OC)

13* Sentiments imprévus

Je suis à mon bureau, seule dans ma chambre. Je suis censée réviser pour mon devoir de littérature demain, mais je ne suis pas motivée, d'autant plus que la matière ne m'intéresse pas plus que ça. Les livres sont ennuyeux, déprimants, et je n'ai pas besoin de lire pour me sentir mal.

Au lieu de me concentrer sur mon devoir du lendemain, je fixe le dessin d'un rêve que j'ai fait quelques jours plus tôt. La scène est encore vive dans mon esprit, et je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi ma tante et mon père m'ont agressée dans ce songe. Je sens que c'est lié à une chose énorme, une chose qui a bouleversée ma vie passée. Mais chaque fois que je me concentre sur ce détail, ma vision se floute et j'ai l'impression de perdre l'équilibre.

Je repousse le dessin, frustrée. Le plus simple serait de demander directement à ma tante, mais quelque chose me dit qu'elle ne me dira rien. Elle va certainement éviter la question, ou alors elle va me dire que c'est une réponse que je dois chercher par moi-même. Dans les deux cas, la réponse ne me plaira pas et m'agacera.

Je préfère abandonner pour l'instant. Il faut juste que j'attende qu'un autre souvenir me revienne. Et vu le tourbillon d'images confuses qui me tourne en tête ces derniers jours, mon mystère ne devrait plus tarder à se résoudre.

******

Le devoir de littérature était infernal. Je n'ai jamais autant haï les questions d'une interro. Armin et Mikasa échangent leurs réponses, Eren et Jean font des paris sur lequel aura la meilleure note, et Ymir tente de rassurer Krista. Marco se tourne vers moi :

-C'était plutôt facile, non ?

Je le regarde, me demandant si c'est une blague ou non. Marco réalise que le devoir ne s'est pas très bien passé pour moi et s'excuse.

-Je pensais que la litté était ton point fort, dit-il.
-Pas du tout. Je préfère les maths : tu as une formule, tu l'applique, point. Ou alors les langues, car le système est à peu près le même. La réflexion littéraire, c'est mon gros point faible.
-Tu pourrais demander de l'aide. Tu sais, il y a des cours du soir qui sont proposés à ceux qui sont en difficulté.
-Et passer deux heures de plus au lycée alors que tout le monde est rentré ? Mmmh, non, je passe, merci bien.

Mais au fond, ces cours du soir pourraient m'être utiles. Mes notes en littérature n'ont jamais été très bonnes, je dois travailler comme une dératée pour espérer avoir au moins la moyenne. Il faut que je me renseigne.

Le midi, alors que Marco et moi nous apprêtons à aller manger ensemble, Jean vient nous voir. Il évite soigneusement de regarder son camarade et me fixe avec insistance. Vraiment, depuis le début de l'année, je n'ai jamais vu ces deux-là échanger plus de trois mots. Qu'est-ce qui s'est passé entre eux ?

-Lise, je dois te parler, dit Jean.

Derrière lui, Eren siffle, et le jeune homme se retourne brusquement pour lui lancer un regard noir. Marco, lui, a pâli.

-C'est pas ce que tu crois, me rassure Jean. Mais c'est important, donc est-ce qu'on pourrait manger ensemble et discuter ?

Je jette un coup d'œil à Marco. Ce dernier me fait signe d'y aller.

-Je mangerai avec les autres.

J'hoche la tête et suit Jean. Il a l'air tendu. Je me demande si j'ai fait quelque chose de mal sans m'en rendre compte.

Nous sommes dans l'arrière-cour du lycée, là où le jardinier a sa propre cabane pour ranger tous les outils nécessaire au bon entretien des pelouses. Jean s'installe près du bâtiment de bois de sorte à ce qu'on soit à l'abri du vent. Je l'imite, soucieuse. Jean n'est pas du genre à vouloir parler en privé, s'il a quelque chose à dire, il le dit sans s'inquiéter du monde qui l'entoure. Le fait qu'il m'ait amené à part est vraiment, vraiment inquiétant.