13.

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Les médecins me demandent si je veux retourner dans la chambre de Juhin. Je ne sais pas si j'en ai envie. A cause de Juhin, je meurt à petit feu. Pourtant, il est sympa, et je veux connaître le fin mot de l'histoire. Drogue ou pas ? Mensonge d'Aely ou pas ? Je leur répond un petit oui, et ils m'y emmènent.

Juhin est dans son lit. Fatigué, affaibli, mais vivant. Il me voit entrer, et semble très heureux de me voir. Un sourire pâle, mais sincère s'étale sur son visage. Moi aussi, je suis heureux de le voir. J'ai bien fait d'accepter la propositions des médecins. Une fois ces derniers partis, on commence à discuter.

- Alors, qu'est ce qui t'a valu tous ces jours de coma ? Je lui demande...

- Les médecins t'ont dit que c'était la drogue, je suppose ?

- Alors, c'est vraiment la drogue ? Dis-je, étonné.

- Non, me coupe-t-il brutalement. Jamais je n'aurais touché à ça ! Aely leur a menti, je ne sais pas pourquoi...

Je le regarde. Je vois à sa tête qu'il est sincère. Aely a menti.

- Pourquoi a-t-elle fait ça ? Je lui demande.

- Elle... Je ne sais pas. Mais c'est elle qui m'a trouvé, et qui a donné un sachet de drogue aux médecins, pour expliquer mon malaise. Mais... Je ne sais pas...

- Tu faisais quoi avant ton malaise ?

Il rougit, me regarde...

- J'étais en train de demander à une fille si elle voulait bien sortir avec moi...

- Oh ! Mais... Tu avais quelqu'un en vu ?

- Oui... D'ailleurs, officiellement, je suis toujours avec elle ! Après ça, elle est parti, je me suis allongé par terre, heureux qu'elle ait dit "oui", puis j'ai sombré dans le coma...

Je réfléchit... Juhin a très bien pu faire un malaise comme ça, sans raison. Après tous, je suis un mauvais Insu ! Je ne lui fournit pas beaucoup de vie... Mais pourquoi Aely a fait ça ? Ne pas savoir m'énerve.

- Et sinon, toi, ça va ? Me demande-t-il.

- Notre lien Insu/Desti s'est défait pendant ton coma. J'allais, mais hyper bien ! Je revivais. Puis, tu t'es réveillé... Et je suis paralysé à vie de mon bras gauche...

- Oh, désolé...

Il doit se sentir sacrément coupable ! Mais pour ce qu'il me reste de vie... Mon bras ne me manquera pas longtemps, je suppose...

- Ne soit pas désolé, c'est la vie, c'est tout. Pour te réveiller, tu as dû prendre des forces là où tu en trouvais. Et comme ce bras était en pleine activité quand tu t'es réveillé...

- Comment ça en pleine activité, ne me dit pas que tu...

J'explose de rire !

- Mais non ! Pas ça ! J'étais au parcours d'accrobranche !

Il rigole aussi de sa bêtise.

Puis on se tait, profitant simplement de se retrouver, comme deux vieux amis qui se disent tout par le regard. Ses yeux bleus brillent de joie. Il s'assied, me regarde. Je lui sourit. C'est fou comme être proche de son Desti nous met dans un bien-être étrangement profond. Je pose ma tête contre mon oreiller. Par réflexe, je veux attraper ma couverture avec mes deux mains. Mais seule celle de droite obéit. Je ne vais jamais réussir à m'y faire...

Après une heure de silence, on frappe à la porte. Zack et Dyun entrent. Dyun vient vers moi et me demande :

- Tu veux biscuits ? J'ai fait avec Papa des biscuits !

- De toutes façons, il est obligé de les accepter, dit Zack après avoir saluer Juhin.

Il me tend une boîte en fer, que j'ouvre et d'où s'échappe de délicieuses odeurs de cannelle, anis, chocolat et pâte sablé. j'en prend, le mange, et les informe qu'ils sont très réussis? Dyun saute de joie.

J'apprends toute l'histoire à Zack, Aely, le mensonge, et surtout la petite-amie de Juhin ! Ce dernier est tout gêné. Zack réfléchit, mais ne trouve pas plus d'explications que nous... Ce qui ne nous étonne pas.

Le mystère reste pour le moment entier. Dyun s'amuse avec mon bras paralysé, en appuyant partout, et en me demandant si je sens. Chaque fois la réponse et non. Zack lui demande d'arrêter. Le côté naïf et enfantin de Dyun m'amuse. Si ça peut faire sourire quelqu'un que mon bras soit paralysé, autant en sourire aussi.

Puis on allume la télé. Et là... stupeur.

On reconnaît la maison de Juhin. On voit ses parent, devant, se tenant mutuellement dans leur bras.

Puis des policiers, tenant une femme au visage recouvert par un foulard.

Je reconnaîtrais ce corps entre mille. C'est celui d'Aely. Aely est arrêtée par des policiers... Pourquoi ?

Tout le monde me regarde. Et moi, je pleure. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il se passe, bon sang !


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