Chapitre 2

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- Où est-elle ?
- Bulma ? répondit Monsieur Brief. Elle ne dîne pas ce soir. Elle est dans sa chambre, fatiguée.
- Fatiguée ? répéta Végéta en haussant un sourcil.
Comment pouvait-on se fatiguer à ne rien faire ? Il était évident que c'était une excuse, très mauvaise en plus. Tout ça à cause de ce Yamcha... Ridicule.
Végéta s'assit et commença à manger.
- Alors, Monsieur Végéta, comment se passe l'entraînement ? Tout va bien ?
Le Prince leva un regard noir vers la mère de Bulma, qui le regardait avec un grand sourire. Au moins, quand la jeune femme était là, elle concentrait sur elle les propos de ses parents, et il n'avait pas à supporter les questions stupides de ces deux terriens. Végéta se demanda tout à coup si elle ne faisait pas exprès de monopoliser la conversation pour lui épargner cette corvée... Quoiqu'il en soit, ce soir, il ne pourrait pas y couper.
Répondant par un grognement, il plongea dans son assiette, bien décidé à regagner au plus vite sa chambre.
- Rhhha mais c'est pas vrai ! Quelle camelote !
Il donna un coup de pied rageur dans les cellules de tir qui gisaient à nouveau toutes au sol. Même à 400G, maintenant, il parvenait à gagner avec une facilité quasi déconcertante. Il attrapa sa serviette, sortit, et regagna la maison. Un silence étonnant y régnait. Il avisa le mot bien en vue sur la table de la cuisine :
Ma chérie, nous sommes partis pour la journée, on n'a pas voulu te réveiller. Repose toi bien.
Papa et maman.
PS : Monsieur Végéta, vos repas sont dans le frigo, bon entraînement.
Merveilleux, Monsieur Brief était sorti, il ne pouvait donc plus lui demander de réparer les cibles. Végéta avisa les escaliers qui menaient aux pièces d'habitation de la famille Brief, et s'y engagea.
Les histoires de cœur de la fille, il s'en moquait complètement. Il fallait qu'il s'entraîne, point.
Il n'était jamais entré dans cette partie de la demeure, sa propre chambre étant située à l'autre bout, dans la partie réservée aux invités. Tout était meublé avec un goût parfait, tout en gardant une certaine simplicité. Des grands tableaux égayaient les murs crème du long couloir sur lequel donnaient les chambres et salles de bain.
Ne sachant où trouver Bulma, Végéta se concentra un instant sur son ki. Il le sentit parfaitement, à quelques mètres de là, et se dirigea vers la porte. Il frappa et attendit une réponse qui ne vint pas.
Il frappa plus fort, sentant déjà monter son agacement : il perdait de précieuses minutes d'entraînement !
Il posa la main sur la poignée... et se figea.
Quelque chose l'arrêtait. Il ne savait pas quoi, en fait. Ce n'était qu'une chambre, sa chambre... Il chassa cette ridicule hésitation et ouvrit la porte.
La chambre était spacieuse, simplement meublée, et totalement lumineuse : d'immenses baies vitrées baignaient la pièce de la douce clarté du milieu de matinée.
Son regard s'arrêta sur le grand lit au milieu de cet écrin de lumière. Couchée en travers, serrant contre elle un oreiller, uniquement vêtue d'un long t-shirt bleu pâle et d'un petit caleçon blanc, Bulma dormait.
Végéta s'immobilisa, le souffle coupé. Il eut soudain l'impression qu'il lui était impossible de bouger, de faire autre chose que de parcourir du regard le corps fin allongé devant lui. Une boule se forma dans sa gorge et il déglutit difficilement.
Serrant les poings, il détourna les yeux avec colère : ce n'était que Bulma, après tout ! Il n'allait quand même pas se mettre à désirer une terrienne, aussi jolie... aussi belle... aussi magnifique fût-elle.
Un grognement le tira de sa réflexion :
- Mmh... Maman laisse moi dormir...
La jeune femme, les yeux fermés, s'étira comme un chat.
Le Prince Sayian se sentit tomber dans un gouffre sans fond, un abîme de sensations étranges, totalement inconnues... et parfaitement désagréables. Désirant mettre un terme à cet état second qu'il ne maîtrisait pas, il aboya :
- Lève toi, j'ai besoin de toi à la salle de gravité.
Pendant deux secondes, Bulma ne bougea pas, se contentant d'écarquiller les yeux... pour découvrir Végéta, bras croisés, debout devant elle.
L'instant d'après, elle était assise sur son lit, son oreiller devant elle, et hurlait :
- Non mais ça ne va pas ! Qui t'a permis d'entrer ici ! Sors immédiatement de ma chambre ! Espèce de pervers !
- Ça suffit ! Au lieu de passer ton temps à dormir, tu ferais mieux de réparer les cibles, elles sont toutes cassées !
- ENCORE ?! Mais j'en ai marre ! Demande à mon père !
- Tes maudits parents sont partis pour la journée ! Si tu crois que ça m'amuse de venir te chercher ici, j'ai vraiment autre chose à faire !
- Je m'en fous ! SORS D'ICI !
- Hors de question ! Tu dois...
- Je ne DOIS rien ! DEHORS !
Végéta fronça encore davantage les sourcils et serra les poings.
Elle ne viendrait pas.
Elle était là, à genoux sur son lit, pathétiquement cachée derrière son oreiller, et une rage folle se lisait sur ses traits.
Ses traits pâles, réalisa le Sayian. Et fatigués. Elle semblait vraiment fatiguée... Ses yeux bleus étaient cernés, gonflés... Le Prince grinça des dents : sûrement cette scène de la veille avec cet abruti de Yamcha.
Ce qui était soudain évident et inacceptable pour le Prince, c'est qu'il ne pourrait rien tirer d'une femme dans cet état.
Il lui lança un dernier coup d'œil, et le regard qu'ils échangèrent fut électrique. Puis, sans un mot, il tourna les talons et sortit, claquant la porte derrière lui.
Il retint à un dixième de millimètre de la cloison le coup de poing qu'il s'apprêtait à donner dans le mur du couloir, et qui aurait pu remettre en cause la structure entière du bâtiment. Il respira profondément, tâchant de calmer ce mélange de sentiments qui bouillait en lui.
- Quelle garce... murmura-t-il entre ses dents.
Puis il descendit l'escalier et retourna dans la cuisine, où il s'adossa au mur pour réfléchir : il ne pouvait pas se passer de son entraînement. Il s'était fait un programme précis, très précis. Il ne pouvait en changer, il ne pouvait interrompre ses exercices pour aller méditer... Il ne pouvait pas, voilà tout. Il sentait qu'il progressait, il sentait qu'il n'était plus si loin que ça du statut de super guerrier, il devait continuer...
Et pour cela il avait besoin d'elle. Et il DETESTAIT cela. Avoir besoin de quelqu'un le mettait toujours hors de lui. Et qu'en plus le quelqu'un en question soit une femelle caractérielle était insupportable.
Mais là, il avait vraiment besoin d'elle.
Alors, au prix d'un effort inimaginable, il fit ce qu'il avait à faire.
Bulma, qui venait de se doucher, finissait de s'habiller quand on frappa à nouveau à la porte de sa chambre. Elle hésita un instant, puis rugit :
- QUOI ENCORE ?
La porte s'ouvrit lentement, laissant apparaître Végéta qui regardait obstinément de côté, sa main crispée sur la poignée.
- Je t'ai déjà dit que je...
- S'il te plait Bulma.
La jeune femme resta immobile, bouche bée. Il avait dit son prénom... et il avait dit « s'il te plait »...
Elle le vit prendre une profonde inspiration et murmurer du bout des lèvres, tout son être tendu de colère contenue :
- J'ai vraiment besoin que tu répares les cibles. Tu as un café dans la cuisine. Je t'attends dans la salle de gravité.
Et, sans un mot de plus, sans lever les yeux vers elle, il referma la porte, laissant seule la jeune femme totalement sidérée.
Quand elle eut retrouvé ses esprits, elle gagna la cuisine, intriguée. Elle trouve en effet, sur la table, le mot de ses parents... et un grand mug de café fumant. De plus en plus abasourdie, elle leva la tasse, inspirant les volutes du breuvage, se délectant de son arôme.
Machinalement, elle tendit la main vers la boîte de sucres... avant de suspendre son geste. Mue par un pressentiment, elle trempa les lèvres dans le café : il était délicieux... et sucré. Juste comme elle l'aimait. Un sucre et demi.
Bulma regarda la tasse, pétrifiée.
Depuis quand Végéta, le prince sayian, savait-il comment elle aimait son café ?

Végéta et bulma Un Amour Impossible ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant