I : «Joyeux anniversaire ma chérie»

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Le plus beau jour de l'année est arrivé, c'est mon anniversaire. Tout le monde est aussi excité que moi, puisque c'est également le plus beau jour de l'année pour les autres bien évidemment. Pour ce jour spécial, j'ai demandé au proviseur d'installer un stand où des élèves que j'ai engagés vendront des cupcakes à mon effigie avec un magnifique J sur le dessus. Je suis la plus belle de tout ce lycée aujourd'hui -comme tous les autres jours d'ailleurs- mais encore plus aujourd'hui. Je porte de magnifiques escarpins blancs, un pantalon de la même couleur puis un chemisier rose pâle qui met parfaitement mon teint hâlé en valeur. J'ai detaché mes cheveux et les ai bouclés avec soin, ce qui n'est pas dans mon habitude et ce qui me permit de récolter plusieurs compliments de la part de mes camarades. Bien que j'ai l'habitude, je fus surprise tout de même, de voir des élèves dont j'ignorais l'existence, me complimenter puis me souhaiter un 'joyeux anniversaire'. J'eus gardé mon sourire plaqué sur les lèvres toute la sainte matinée, mais quelques choses me traquait. À présent, je ne pouvais pas vraiment m'en occuper car j'avais décider de rejoindre Anna et Tereza qui vendaient mes cupcakes comme des petits pains. Il était plus de dix heures et beaucoup de lycéens avaient faim, l'argent que je récoltais était pour le lycée, c'était un bon prétexte pour que le proviser accepte l'installation du stand. Tandis que Tereza se déchaînait à compter la monnaie, je restais assise sur une chaise de classe dont la couleur orangée était vraiment horrible à voir. Anna m'avait demandé la permission d'aller aux toilettes quelques minutes plus tôt mais elle n'était toujours pas revenue ce qui avait le dons de m'agacer. Cela faisait plus de dix bonnes minutes qu'elle nous avait délaissées, Tereza et moi. Je chuchotai à Tereza que j'en avais pour deux secondes et elle acquiesça avec un hochement de tête. Ses cheveux blonds retombaient sur son visage au teint pâle, ses yeux se plissaient lorsqu'elle sentait les fines mèches rebelles se coller à ses joues, elle était tellement concentrée sur ce qu'elle faisait. Je soupirais, puis me relevais de cette affreuse chaise inconfortable, pour ensuite me diriger vers les toilettes des filles. Quelques étudiants qui passaient me saluèrent et me souhaitèrent un bon anniversaire, je les remerciais avec un jolie sourire. J'étais totalement ennuyée du fait qu'Anna nous ai lâché en plein travail. Je poussais la porte blanche des toilettes et pénétrant dans la pièce, j'entendis quelqu'un hurler, ce quelqu'un avait une voix grave presque masculine.

-Tu n'as pas intérêt à l'ouvrir, t'as compris ?! menaçait cette voix qui m'était bien trop familière.

Peu à peu, je m'avançais. Je reconnaissais cette voix, elle était celle que je voulais entendre me souhaiter un bon anniversaire depuis mon arrivée au lycée ce matin. Je me précipitais donc jusqu'à cette voix, curieuse de savoir à qui parlait-il. Mais mon cœur loupa un battement lorsque je le vis, la main enroulant le petit cou d'Anna, qui avait un regard apeuré et qui ne cessait de hocher la tête. Lui, était dos à moi, mais d'ici je pouvais voir que son pantalon lui tombait des fesses, de plus sa ceinture qui semblait ouverte. Et ses cheveux n'avaient plus cette belle forme usuelle, ils étaient tout ébouriffés.

-Mike ? chuchotais-je presque, dans la confusion Qu'est-ce que tu fais à Anna ?

Voyant le visage d'Anna reprendre sa couleur initiale petit à petit, je pu deviner qu'il ne avait cessé de l'étrangler, sûrement parce qu'il avait reconnu ma voix.

-Julia? il se retournait lentement.

Anna était à bout de souffle, elle suffoquait et tremblotait, les genoux contre la poitrine, dans la position la plus vulnérable qu'il existe, nous regardait l'un et l'autre, des larmes dans les yeux. Je voyais le corps bien bâti de Mike face à moi et remarquait que sa ceinture était belle et bien ouverte. Il avait les yeux écarquillés, sûrement gêné d'avoir été pris sur le fait. Soudain, alors qu'un silence gênant pesait dans les toilettes, je fis plus attention aux bruits sourds qui provenaient d'une cabine, celle-ci s'ouvrit sur une grande blonde aux yeux verts . Ses cheveux tout ébouriffés, elle dit ;

"Le deal" (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant