IX : «Bambi, je veux rentrer chez moi.»

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Je ne suis jamais allée à une soirée, si ce n'est les galas et les grands repas. Lorsque Justin m'a proposé, mon coeur battait la chamade, j'avais tellement envie d'y aller, de rencontrer autre chose que ces personnes hypocrites qui passent leur temps à se vanter. Si cela tenait qu'à moi, j'aurais dis oui sans hésiter une seconde, mais il y avait aussi mes parents. Jamais ils ne me laisseraient aller à une soirée sachant qu'il y a de l'alcool, du sexe et de la drogue. Moi même je suis un peu effrayée par cette idée de soirée, mais comme presque toutes ces fois où je suis près de Justin, je ressens de l'adrénaline. Puis d'ailleurs, pourquoi me demande-t-il de venir ? Il doit sûrement me défier à nouveau. En parlant de défis, j'avais presque finit mes deux burgers.

-Alors ? Tu veux venir ou pas ? la voix grave de Justin me sorti de mes pensées.

Que diraient mes parents ? Et Dieu, qu'en penserait-il si je leur mentais ? Devrais-je leur dire, en fait ? Je n'avais pas le choix, il fallait que je refuse.

-Non. je dis alors à contrecœur.

Le visage de mon prénomé "petit copain" se décomposa, il semblait déçu, ce qui me surpris énormement de sa part. D'habitude, il ne montrait jamais ses émotions, c'était marrant de le voir ainsi mais triste aussi.

-C'est pas grave, on fera sans toi. il essuyait ses mains sur son jean.

-On ? répétais-je, instantannément.

-Ouais, il y aurait eu pas mal de mes potes. il haussait les épaules.

Est-ce que Justin Bieber, alias Bambi, comptait me présenter à ses amis ? C'est vrai qu'au lycée, il était plutôt solitaire et caché dans son coin, même si il lui arrivait de serrer la main à quelques mecs comme lui, qui fument n'importe quoi. La surprise sur mon visage était tellement flagrante, qu'il reprit :

-Ne te fais pas de film, je te les présente pas vraiment, ils s'en battent un peu les couilles des filles comme toi. il secoua la tête en ricanant.

-Des "filles comme moi" ?!je répétai en imitant les guillemets.

-Ouai, des petites filles à papa. il haussa les épaules avec innocence.

-Vas te faire fourrer Justin. Je suis peut-être petite mais je ne suis pas une fille à papa ! je me levais de table. Et au fait, j'ai gagné le pari, tu payes et la fille à papa s'en va.

Je pris avec violence ma veste en cuir et pris même pas la peine de l'enfiler que je m'en allai déjà. J'entendais Justin crier mon prénom mais je ne fis pas demi-tour et je continuai ma route, sous les regards confus des clients. J'étais vexée à propos de ce qu'avait osé dire Justin. Il ne se passera pas un jour où Justin ne me blessera, c'est comme une habitude chez lui. J'ai vraiment cru en cette journée, en ce défis sur les hamburgers et sur cette "trip" en moto. Mais il fallait que Connard ouvre sa gueule et fasse tout foirrer. J'étais riche et gâtée mais je n'avais pas des liens forts avec mon père qui pourraient me faire passer pour une "fille à papa". Il ne me traitait même pas comme sa fille, et Justin ne savait rien, ni sur mon passé et ni sur ce que je vivais aujourd'hui. J'en avais marre de cette étiquette que les gens s'étaient permis de coller sur moi. Et moi, pendant toutes ces années je les ai laissé faire, sans rien dire, appréciant cette sale réputation que j'avais et que j'aurais sûrement toujours. Quand je poussai la porte en verre qui me laissait accès à l'extérieur, un frisson parcoura mon dos. Il faisait assez frais et je n'avais toujours pas enfilé ma veste. J'avais tellement envie de rentrer chez moi, mais je me dis que le seul moyen de transport ici présent était la moto de Connard, et j'étais loin de savoir l'utiliser. Doucement, je me dirigeais vers son deux roues, sans me soucier de si oui ou non, il avait décidé de me suivre jusqu'à dehors. Je touchais délicatement le siège en cuir et elle était magnifique. La moto m'était interdite, tout comme la drogue, la cigarette, les soirées, l'alcool,les relations sexuelles..Et la liste est bien longue. Bien que je peux vivre sans, j'ai l'impression de n'avoir rien le droit de faire. C'est alors que des pas se firent entendre derrière moi, et je n'avais pas à me tourner pour deviner qui était-ce.

"Le deal" (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant