Prologue:

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Point de vue d'Anastasia.

Je suis dans l'avion depuis un bon moment déjà. Remarquez, c'est plutôt normal, notre vol long courrier était à destination de la Russie. Heureusement pour nous, celui-ci était le dernier. Je vous explique: ma meilleure amie, Axelle, et moi, nous sommes toutes les deux originaires de l'île de la Réunion. Cependant, à la différence de mon amie d'enfance, je suis allée vivre au Canada pendant une très longue période de mon enfance et de mon adolescence. Après un peu plus de huit ans là bas,en 2016, mes deux parents, moi et mon petit frère sommes revenus vivre là où nos racines avaient été plantées. Je tiens tout de même à préciser qu'il s'agissait de la décision de mes parents et non de la mienne. Bref... Cette même année, l'Euro 2016 avait eu lieu en France. Axelle et sa famille y sont allés en Avion. Lors de son retour, elle n'a pas cessé de dire à quel point ça avait était l'expérience la plus incroyable de sa vie. Dans son délire, elle avait réussi à me convaincue de voyager avec elle et d'aller voir la coupe du monde de 2018. J'avais maintes fois essayé de revenir sur ma décision, mais en vain... Je n'avais pas d'autre choix que de capituler. C'était une vraie tête de mule. Faut dire qu'à force de traîner avec moi, il fallait s'y attendre... Mais bon, là je m'éloigne un peu. 

Je m'étais mise a économisé et à faire pleins de petits boulots. Il était hors de question que je dépende entièrement des parents d'Axelle, aussi riches soient-ils. Dans toute leur généreuse bonté, ils avaient insisté pour payer l'hôtel, la nourriture et les billets d'avion en première classe. Ils nous avaient également payé un chauffeur privé pour notre sécurité. Attention, hein. Il ne faisaient pas ça parce que j'étais pauvre ou quelque chose comme ça. C'était même loin d'être le cas. Mon père étant médecin sportif et ma mère une enseignante, on vivait très bien... Et c'était sans compter mon oncle. Il était le directeur d'un journal connu partout en France et il nous gâtait sans arrêt.  

Mon amie et moi avions décidé de prendre de l'avance dans nos études. Ça nous permettrait de prendre une année complète de vacance ensemble, sans pour autant être en retard dans nos travaux. Comment? C'est simple, on a fait notre seconde et la moitié de notre première en un an. L'année suivante, on avait continué l'autre moitié de notre première et fait notre terminale...

Pour revenir sur la durée du voyage, après le premier vol,nous avions d'abord fait une escale à l'île Maurice,puis une Dubaï, pour enfin arrivé en Russie. Je vous laisse imaginer... J'avais les jambes en compote, mon dos me faisait légèrement souffrir, mes paupières étaient lourdes et ma tête bourdonnait. Après 11h 30 de vol, c'était un petit peu normal. Le manque de sommeil se faisait crûment ressentir. Et d'après les soufflements d'Axelle, je déduis que je n'étais pas la seule à avoir hâte d'atterrir. Comme si mon veux avait été exaucé, une voix dans l'interphone me fit sursauter, m'arrachant ainsi au fil ennuyeux de mes pensées.

'' Mesdames et Messieurs, nous vous prions d'attacher vos ceintures, nous allons bientôt atterrir. Nous vous remercions d'avoir choisi Air France et nous espérons que vous avez passé un vol agréable. Nous profitons également de ce message pour vous rappeler que la coupe du monde de football aura lieu dans 4 jours et vous demandons d'être vigilents et respectueux envers les autres pays et les règles qui seront mises en places. Nous vous souhaitons de bonnes vacances et que le meilleur gagne. Bonne journée.''

À peine eue t-elle fini son message, que des secousses arrivèrent. Mon stress monta en flèche. J'attrapai la main d'Axelle et la tient de toute mes forces. Connaissant mon anxiété, elle serra ma main et m'adressa un sourire rassurant. Je m'efforçais en vain de relativiser. Je devait surement être entrain de réduire sa main en bouillie. Coupable, je la lâchais. Mauvaise idée. Très mauvaise idée. Je me crus défaillir, un voile noir apparut devant mes yeux. Pas que j'ai pue de l'avion, non, mais les turbulences , elles, me faisaient perdre mes moyens. Si ma meilleure amie n'avait pas repris ma main, je crois que je serais tombée dans les pommes. Ce n'est que quand l'avion fut au sol que je sentis que la pression descendait.

L'aéroport était bondé. Pas étonnant avec cette coupe du monde. Aucune de nous ne parlait russe, mais nous parlions toutes les deux anglais. En plus de cela, je parlais espagnol et Axelle, mandarin. Dans toutes cette foule, nous trouverons bien quelqu'un pour nous comprendre. Surtout que bientôt, les traducteurs ne manqueraient pas. Toutes les équipes en emmèneront au moins un. Je me demande d'ailleurs combien d'équipes seront présentes. J'ai grandis avec le foot, je vous rappel que mon père est médecin sportif. Depuis toute petite, j'adorais regarder le foot, mais depuis ce qui m'est arrivé à cause de Lui, je m'étais plongé dans les études et je n'avais pas vraiment de temps à moi... Depuis ce qu' il m'avait fait, je n'avais, Dieu merci,  jamais eu d'autre petit ami. C'était plus facile et moins dangereux pour moi, de me noyer dans les études. J'étais même aller jusqu'à passer un concours pour avoir un diplôme dans la kinésithérapie et médecine sportive. En même temps, avec papa à mes côté, j'avais été bien préparée. En plus, avoir quelque chose de plus sur son CV à 18 ans, ce n'est jamais mauvais...
Seuls mes proches connaissaient les événements de cette nuit là, et eux seul arrivaient à me sortir de cette spirale de peur et de dépression. Est-ce que j'était heureuse ? Non. Est-ce que je le serais plus en étant plus normale? Je suis convaincue que non. Même avec cette routine de fer, je n'avais pas réussi à totalement guérir, et j'avais encore beaucoup de difficultés dans certains domaines. Je m'étais tellement isolée, et ce, pendant tellement longtemps... Je n'avais aujourd'hui plus aucune idée de qui étaient les joueurs de l'équipe  française. Ce ne m'empêcherait pas des les supporter lors de cette coupe du monde, il parait que j'ai un petit côté patriotique après tout. Le seul joueur que je connaissais, c'était Dimitri Payet, et  je ne le connaissais que de nom. Jamais je n'avais vu de photos ou lu des magasines à propos de sa vie sociale ou privé. J'avais toujours trouvé ça étrange d'ailleurs. Qu'est que les gens ne comprennent pas dans le mot "privé". C'est clair il me semble! Si il s'agissait de leur vie comment réagiraient-ils? Moi, personnellement je ferais un véritable scandale. Le joueur et moi venions de la même petite île et ça n'empêche pas le fait que je n'ai aucune idée de son physique.

Alors qu'on attendais notre chauffeur dehors, nos valises à la main, je ne pus m'empêcher de remarquer tout les gens autours de nous. Que des inconnus... Mon stress monta d'un coup. Je veux dire, on ne sait jamais sur qui on peut tomber. Avec toute cette foule, les probabilités de rencontrer une mauvaise personne aux idées déplacées étaient plus fortes. Je me mis, malgré moi, à taper nerveusement du pied. Instinctivement, je mis ma main sur mon épaule. Ma cicatrice était là, témointe d'un moment de ma vie que j'aimerais oublié à jamais, sans jamais y parvenir. Quelques fois, elle me refait un peu mal et je dois toujours penser à la cacher. Et laissez moi vous dires qu'au vu de sa taille s'était compliquée. Elle s'étant depuis mon épaule jusque dans mon dos, vers la fin de mes omoplates. En même temps, elle m'oblige à ne pas refaire les mêmes erreurs.  Aujourd'hui, une chose étrange arrivait...Ma cicatrice me brûlait. Ce n'était encore jamais arriver, peut-être était-ce le climat..? J'avais un drôle pressentiment, mais aucun moyen de savoir si c'est un bon ou un mauvais.

Arrivée à la réception de l'hôtel, on nous donna notre chambre. Je tiens à préciser que nous étions dans le meilleur hôtel de la ville. À ma connaissance, même les équipes de foot loger ici... Du moins ce que la réceptionniste à essayer de nous dire avec son fort accent russe. Axelle était tellement excitée d'être logée dans le même hôtel que ses idoles, qu'elle parût même un peu folle. Mais attention hein, ce n'est pas ça qui nous a empêché de tomber comme des crêpes dans nos lits  et  de récupérer nos heures de sommeil manquantes.

Ne vivre que pour lui.[Abandonnée] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant