Ne vivre que pour lui.[Abandonnée]

VIII- Urgences

Les urgences. L'odeur de l'hôpital agressa Anastasia. Elle ne supportait pas ce lieu. En plus d'être synonyme de souffrance et de peine, il était pour elle , un lieu cauchemardesque. Elle en avait une image très négative. Peut-être y avait-elle passé trop de temps et lui rappelait-il une période trop sombre de sa vie, une période qu'elle aurait préféré avoir oublié... Après tout, être battue par son petit-ami jusqu'à tomber dans le coma, ce n'est pas vraiment un épisode que l'on souhaite gravé dans notre mémoire... Malheureusement, ce cauchemar ne cessait pas dans la hanter la nuit...

La jeune femme laissa Antoine dans une salle d'attente heureusement vide, afin de régler les formalités administratives. A son retour, elle le trouva assis par terre, jambes repliées contre son torse nu, la tête sur les genoux avec son maillot ensanglanté contre son front rouge. Elle vint s'asseoir à sa droite, hésita un instant puis posa une main sur ses cheveux. A ce contact, Antoine tressaillit comme s'il venait d'être réveillé. Il releva doucement la tête et sans vraiment s'en rendre compte la posa sur l'épaule de la jolie manager. Les joues de la jeune fille s'empourprèrent légèrement.

Pourquoi sommes-nous aussi proche Antoine? Pourquoi ai-je l'impression que je faillis à ma promesse dès que tu es dans les parages? Pourquoi ai-je des sentiments comme ceux-ci en dépit de ma promesse à ne plus jamais tomber amoureuse... Je suis perdue, tu me fais perdre la tête.... Malgré mes combats intérieurs, cette situation a quelque chose d'agréable, je ne peux pas le nier... Je mentirai... Cependant, comprend moi, je ne veux plus souffrir. En plus des blessures physiques, mon amour pour Damien m'a tué à petits feux, de l'intérieur... Si jamais quelque chose de similaire devrait arriver, je ne m'en remettrait pas... Mais toi, tu ne me ferais pas ça, n'est-ce pas?

Le médecin urgentiste fit son apparition. Par chance, il parlait français :

- Monsieur Antoine? Veuillez me suivre je vous prie.

Anastasia l'aida à se relever et commença à l'accompagner.

- Désolé Mademoiselle, dit le jeune médecin en s'adressant à Anastasia, mais fiancée ou pas, vous ne pouvez pas nous suivre, vous devez attendre ici le temps de l'auscultation et des examens.

Anastasia resta interdite quelques secondes.Elle ne comprenait pas ce qui avait pu amener le médecin à une tel conclusion, aussi fausse soit-elle... Elle regarda ses mains... Mais oui, bien-sûr, sa bague... Après s'être promis de ne plus jamais tomber amoureuse, elle avait regrettée l'idée de jamais porter de bague... Ses parents y avaient donc remédié en lui achetant une merveilleuse bague de '' mariage''. Elle ne l'enlevait jamais, elle n'avait jamais envisagé que ça puisse susciter certaines conclusions hâtives aux autres... L'idée d'être appelé ainsi lui plaisait, mais c'était à des milliards d'années de la réalité et de sa préoccupation actuelle. Elle ouvrit la bouche afin de remettre les choses à leur place, seulement Antoine la devança et pas dans le sens qu'elle l'aurait pensée :

- Tout va bien, lui dit-il avec un clin d'œil prouvant qu'il avait entendu la bourde du médecin. Tu peux m'attendre ici princesses.

Elle les regarda s'éloigner puis disparaître dans une pièce au fond d'un couloir blanc, stérile. Un long frisson lui parcourut l'échine.

Le jeune joueur expliqua les circonstances de sa chute au médecin et les symptômes ressentis depuis. Ce dernier ne l'ayant à priori pas reconnu, en dépit du fait qu'il l'avait longuement détaillé, il passa sous silence son appartenance à l'équipe nationale de football. Une infirmière entra dans la pièce, elle désinfecta la plaie à la tête du jeune homme et lui posa les points pendant qu'il répondait aux questions de l'urgentiste. S'en suivi un examen clinique qui dura presque une heure. Ensuite, le médecin adressa Antoine au radiologue : IRM pour la tête et radios classiques pour l'épaule. Le kiné, partie la plus douloureuse, intervint en dernier. Antoine dû serrer les dents et durant cette étape difficile, il se surprit à souhaiter que le kiné ne soit nul autre que la jolie jeune fille qui l'attendait sagement dans la salle d'attente...