Souvenirs...

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     Ce chapitre ne continue pas l'histoire, il raconte juste le passé de Jack et de John

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    Il éclata en sanglots, prenant Jack au dépourvu. Celui-ci, ne sachant que dire, s'approcha et posa la main sur son épaule. John avait toujours été son meilleur ami, presque un frère. Il se souvenait encore de leur rencontre, il y avait une vingtaine d'années.

28 ans plus tôt

    Un jeune lapin, qui venait de fêter ces sept ans, gambadait dans les rues d'un petit village du quartier de GreenValley. Il ne semblait pas savoir ou aller et déambulait au hasard, cherchant une occupation. Les autres lapins du village ne voulaient pas être son ami, préférant rester en famille avec leurs nombreux frères et sœur. Lui, il était seul. Il était fils unique, pour une raison qu'il n'avait jamais vraiment compris, mais ça ne l'intéressait pas vraiment de savoir. En effet, il avait toujours été globalement heureux, la seule ombre au tableau étant sa grande solitude.

Il continuait sa vadrouille à côté de l'orphelinat du village, quand il entendit des pleurs dans une ruelle voisine. Curieux, il s'approcha, pour découvrir un louveteau, assis contre un mur, la tête dans les bras.

« Ça va ? » demanda le lapin, inquiet.

Le jeune loup leva le museau, et, apercevant son interlocuteur, essuya rapidement ces larmes, avant de hocher mollement la tête.

« Tu es sur ? Pourquoi tu pleurais ? »

L'autre ne répondit pas, probablement par peur d'éclater en sanglots à nouveau, mais tendit une petite figurine en bois, représentant un lion en armure de chevalier, et cassée en deux au niveau du bassin. Le visage du lapin s'éclaira soudainement, et il s'exclama :

« Vient, suis moi ! Mon papa est le meilleur nébéniste de tout le monde entier !

-Un nébéniste ?

-Oui, il fabrique des objets en bois. Je suis sûr qu'il pourra réparer ton jouet ! »

Ils se dirigèrent vers la maison du jeune Jack. Ses parents étaient très ouverts d'esprit et ne furent pas apeurés par le fait que leur fils ramène un loup à la maison, contrairement à d'autres familles de lapins. Ils furent même très heureux de voir que leur fils s'était enfin fait un ami. Le père appliqua un peu de colle à bois sur la figurine, expliquant aux deux enfants qu'elle mettrait un certain temps à agir.

Jack invita alors le loup à jouer avec lui, et l'entraina dans sa chambre. Son nouvel ami fut abasourdi devant la quantité titanesque de jouets en bois qui étaient empilés là. En effet, le lapin, étant fils unique, avait accumulé une grande partie des objets que son père n'avait pas réussi à vendre.

Le temps passa, et les deux enfants devinrent inséparables. Les parents de Jack découvrirent rapidement que son ami était orphelin, et commençaient à s'intéresser aux procédures d'adoptions. Cependant, une famille de loups les engagèrent en même temps qu'eux, et les lapins préférèrent laisser ces deux canidés l'adopter, ce qui était surement mieux à la fois pour John, et pour cette famille, qui n'avaient pas d'enfants, et ne pourraient pas en avoir autrement qu'en adoptant, la mère étant stérile.

Le lapin et le loup restèrent cependant très proches, faisant les quatre cents coups ensemble. Ils jouaient souvent aux policiers, et, au bout d'un moment, ils décidèrent de le devenir quand ils seraient plus grands. Et en effet, pour leurs vingt ans, ils intégrèrent tous deux l'académie de police de zootopie. Très vite, ils devinrent les meilleurs de leur classe, John surpassant de peu son ami.

Jack avait été contacté en secret par la Société. Ils étaient intéressés par sa petite taille et sa capacité à passer inaperçu, personne ne se méfiant d'un lapin. Il avait été si heureux et intéressé par l'offre qu'il avait signé sans réfléchir, ne se rendant compte que trop tard qu'il devrait simuler sa propre mort. Le contrat passé ne pouvant être annulé, Jack avait cessé de protester et s'était résigné. Sa disparition était censée avoir lieu dans un mois.

Cependant, le lendemain, un incident avait accéléré les choses. Les deux partenaires s'entraînaient sur le parcours destiné à les former à la survie dans le quartier de la montagne. Ils devaient escalader une falaise d'une centaine de mètres de haut, et comme à leur habitude, ils étaient loin devant les autres élèves et s'amusaient à faire la course.

Jack était cinq mètres derrière son ami, qui le taquinait en le traitant d'escargot. Soudain, le loup au-dessus de sa tête arrêta de monter et devint étrangement silencieux. Et soudain il se mit à tomber, tentant de se raccrocher à tout ce qui se trouvait autour de lui. Son harnais de sécurité venait de céder et la panique lui avais fait perdre l'équilibre. Ses mains s'agitaient dans tous les sens, tentant de s'accrocher à quelque-chose, mais ces griffes ne rencontraient que de la pierre.

Et La gorge de Jack.

John réussis à se raccrocher à une anfractuosité dans la roche avec sa patte droite. Il tenta de s'aider de la gauche pour ce maintenir, mais elle glissa, laissant une trainée rouge sur le roc. Il avait la patte couverte de sang. Il regarda au-dessus de lui pour voir le corps inerte de jack se faire remonter par l'instructeur à l'aide de son harnais. Le loup resta immobile, suspendu dans le vide par une unique patte, et fixant l'autre de manière intense. Qu'avait-il fait ? Un de ces camarades, un ours polaire, le rejoint et tendit la main pour proposer son aide. Devant son absence de réaction, il le saisit et le chargea sur son épaule, redescendant prudemment de la falaise.

Les secours arrivèrent rapidement, prenant en charge le lapin dans un état critique. Un psychologue vint auprès du loup, assis à l'écart, pour le persuader que c'était un accident, qu'il n'y était pour rien. Malgré tous ces efforts, John resta silencieux.

Les trois jours qu'avait duré l'hospitalisation de Jack, le loup se rendait à son chevet aussi souvent que possible. La troisième nuit, les infirmières avaient refusée qu'il le veille encore une fois, de peur qu'il s'écroule de fatigue. C'est à minuit que Jack a été déclaré décédé. Il se serait agité dans son sommeil, rouvrant ces blessures et se vidant de son sang. L'infirmière qui était censé le veiller s'était endormie, et quand le tour de garde suivant arriva, il était trop tard.

Mais en vérité, la Société avait décidé de profiter de l'accident pour récupérer son futur agent. Ils avaient anesthésié l'infirmière de garde et avait récupéré Jack, le remplaçant par un sosie plutôt convainquant qui s'était retrouvé sans abris après être arrivé à Zootopie, et qui était mort de froid peu de temps avant, sur lequel ils avaient reproduit les blessures de l'« original ».

Il s'était réveillé peu de temps après, avec à son chevet l'agent Hawk, un écureuil volant charger de le soigner et de le former. Un mois après, le lapin, renommé agent Savage, risquait sa vie durant sa première mission.

Quand à John, abattu par la mort de son meilleur ami, qu'il était persuadé d'avoir provoquée, il renonça à devenir policier. Ses parents l'embauchèrent dans une poissonnerie. Cinq ans après, il avait réussi à tourner la page et avait fondé son propre magasin dans le quartier de TundraTown, malgré les cauchemars dans lequel il revoyait la mort de Jack en boucle.

Jack Savage [Zootopie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant