Course Poursuite

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Ils se mirent à nager de toutes leur forces, mais c'était peine perdue, il est impossible de gagner à la course contre un dauphin dans son milieu naturel. John se retourna pour voir les deux cétacés gagner du terrain à une vitesse fulgurante. Ils étaient légèrement ralentis par leurs vêtements, ce qui ne les empêchait pas de se déplacer à toute allure. Le loup avait l'impression de perdre les pédales, entre le stress de la course-poursuite et le malaise qu'il éprouvait à se trouver dans l'eau.

Il fut ramené à la réalité par un harpon qui lui frôla le bras, déchirant sa combinaison et coupant une touffe de poil. Il se mit à nager sur le dos pour être plus à l'aise pour tirer et riposta. Son harpon s'approcha de sa cible, qui l'esquiva au dernier moment. Il allait prendre un deuxième projectile quand il eut une idée. Il sortit de sa poche trois des petites pièces explosive, appuyant sur le bouton pour les activer, avant de les lancer derrière lui. Les petites bombes flottèrent un moment dans l'eau, servant de mines. Un des dauphins les repéras et fit un détour pour éviter la zone dangereuse, mais l'autre fonça tête baissée dans le piège. Deux d'entre elles s'accrochèrent à la peau lisse du mammifère marin, avant d'exploser presque simultanément. Celui-ci sembla sombrer dans l'inconscience. L'autre redoubla ses efforts pour rattraper les deux animaux terrestres, et tira un nouveau harpon qui toucha Jack à la jambe, lui transperçant le mollet. Il se mit à ralentir, ne pouvant nager qu'à la force de ces bras. John fit demi-tour, tira à nouveau sur le dauphin, qui esquiva le harpon sans même ralentir, avant de saisir son partenaire par les aisselles pour l'aider à nager. Le dauphin n'était plus qu'à une dizaine de mètres d'eux...

Soudain, un animal marin attrapa les deux compères, avant de les tirer à une vitesse folle vers la gauche. Le loup leva la tête, pour apercevoir une otarie, qui lui fit un petit signe du museau, comme pour dire « Je ne vous veux aucun mal ». John profita de ce retournement de situation inattendu pour tirer sur le dauphin, qui allait toujours plus vite qu'eux. Le chien de mer vira soudain à droite, traversant un amas d'algue qui camouflait une petite grotte. Elle resta dans l'entrée, avant de faire signe aux deux partenaires de rester immobiles. De toute manière, Jack n'était plus en état de faire le moindre mouvement, affaiblit par sa blessure et au bord de l'hypothermie, quand à John, il n'avait pas vraiment la possibilité de bouger, coincé entre le lapin et le mur. Un mouvement soudain dans les algues montra aux trois animaux cachés que le dauphin était là, ou, du moins, qu'il venait de passer. Ils restèrent immobiles un moment, avant que l'otarie fasse un geste pour leur demander de rester ici. Elle sortit de la grotte, les laissant seuls. John porta la main à son coup pour activer la radio, avant de dire :

« Tu tiens le coup, Jack ?

Le lapin tenta d'atteindre son bouton, mais il était trop faible. Le loup appuya à sa place, et la voix affaiblie de l'animal blessé lui parvint :

-On va dire que j'ai connu pire... Merci de t'inquiéter pour moi, mon p'tit loup. »

Il laissa échapper un petit rire moqueur, avant de perdre connaissance. C'est à ce moment-là que l'otarie revint dans la cachette. Voyant l'état du lapin, elle fit signe au canidé de la suivre, avant de s'enfoncer plus profondément dans la grotte. Au bout de quelques secondes de nage dans un dédale de tunnels, ils ressortirent par une plaque d'égout. Ils se trouvaient dans une partie de TundraTown ou vivaient les animaux qui avaient à la fois besoin de terre ferme et de l'océan, tel que les otaries ou les phoques. Ils se rendirent rapidement dans une grande maison à l'écart des autres habitations. L'otarie y pénétra, faisant signe au loup de la suivre.

« Marc ? Marc, nous avons besoin de votre aide ! Mais ou est-ce majordome quand on a besoin de lui ? MARC !

Un chien accouru devant elle, s'inclinant prestement, avant d'annoncer :

-Que puis-je pour vous, Milady ?

-Trouvez une chambre pour ces deux mammifères, et soignez la blessure du lapin.

Le majordome s'inclina à nouveau, avant de se décaler pour laisser passer l'otarie, qui se mit à glisser sur le carrelage, avant de rentrer dans une pièce adjacente.

Le chien se tourna ensuite vers les deux invités, ouvrant grand les yeux en voyant le harpon qui avait traversé le mollet du lapin, déchirant la chair de chaque côté. Il fit signe au loup, qui portait Jack dans ses bras, de le suivre, avant de s'éloigner vivement dans un couloir voisin en marmonnant des propos dont les rares mots discernables étant « Milady », « Prudence » et « Pourrait se faire tuer ». Ils rentrèrent dans une petite chambre, dans laquelle John déposa son ami. Le majordome, voyant que John ne quittait pas la pièce, lui dit :

« Ne vous inquiétez pas, je vais m'occuper de lui. Si vous souhaitez vous rafraichir, votre chambre est voisine à celle-ci. Ah, et Madame voudras surement vous voir à sa table ce soir. J'imagine que vous n'avez pas d'affaires de rechange, donc, si vous le voulez, vous n'avez qu'à m'emprunter un smoking. Ma chambre se trouve au fond du couloir, vous devriez y trouver votre bonheur. »

John hocha la tête en signe de remerciement. Il sortit de la pièce, avant de se rendre dans la chambre qui lui avait été attribuée. Il retira sa combinaison de plongée, se retrouvant totalement nu. Il se dirigea ensuite vers la salle de bain, et s'arrêta dans l'entrée. Il n'y avait qu'un évier et une baignoire, aucune trace de douche. Il referma la porte derrière lui, avant de se laisser glisser contre le mur. Pourquoi une baignoire ? Tout le monde voulait-il le voir se pisser dessus ?

Autant ce matin, il avait eu le courage d'y aller, parce que c'était nécessaire, il n'avait pas le choix, mais il n'avait pas envie de se plonger dans un bain, juste pour se laver... Et pourtant, il ne pouvait pas aller à ce repas sans être propre... Il sortit de la salle pour fouiller dans tous les tiroirs, cherchant désespérément un gant de toilette, ou quoi que ce soit qui pourrait lui épargner de s'immerger dans l'eau...

N'ayant rien trouvé, il poussa un grognement de mécontentement. Le loup fit couler son bain, de très mauvaise humeur. En effet, la journée était loin d'être agréable : Il avait dû se baigner deux fois, leur mission d'infiltration avait échouée, et surtout, son meilleur ami était gravement blessé.

Il soupira en rentrant dans l'eau, tremblant de tous ces membres. Il DETESTAIT cette journée.

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Jack Savage [Zootopie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant