Aucune signature ne figure au bas de la lettre. Pourtant, il ne fait aucun doute que l'auteur de ces lignes est Gaspard.
" Pardon pour tout ce que j'ai dit sur toi. Tu n'es pas comme je pensais. Moi, je ne suis pas sûr que je serais descendu dans la crevasse. Chapeau ! "
Je relève la tête et le vois qui me fixe avec espoir. Je sens mes mains devenir toutes moites, mes jambes sont molles, ma bouche sèche. Il faudrait pourtant que je dise quelque chose, que je lui adresse un sourire, une grimace... que je lui fasse signe.
Il se lève et s'avance vers moi. Je baisse les yeux, commence à tortiller mes mains, mal à l'aise.
- Tu m'en veux ?
Je secoue la tête pour lui faire comprendre que non.
- Tu pourrais. J'ai été injuste avec toi, tu ne trouve pas ?
Je souris malgré moi.
- Je sais.
Il m'adresse un sourire navré. Avant de continuer :
- On pourrait peut-être essayer d'être copains malgré tout ? Je serais très fier de devenir ton ami...
Il a décidé de sortir le grand jeu ! C'est sûr, je ne vais pas résister longtemps...
- Moi aussi...
Un large sourire éclaire son visage.
- Super! Est-ce que tu aimes les pain au chocolat ? Ou tu préfère les mille-feuilles, les tartes?
Je le regarde avec des yeux ronds avant de me souvenir que son père et boulanger.
- J'adore les croissants aux amandes avec plein de crème dedans, je dis en riant.
- Je t'en apporterais demain.
- Tu as de la chance d'avoir un père boulanger ! Moi, mon père passe son temps à voler dans le ciel. Côté pâtisserie, il est trop nul !
- Tu sais, tu n'est plus obligée de me raconté des mensonges !
- Sûrement. N'empêche qu'il va falloir qu'on réapprenne à se connaître. On a un sacré retard sur les autres !
- Alors, ça y est, vous êtes amoureux?
C'est Emilie qui, la bouche pleine de fromage, nous interpelle sur un ton moqueur.
Le front de Gaspard s'empourpre. Avant qu'il est eu le temps de trouver une réplique, Emilie me fait un clin d'œil et s'éloigne.
- Ah, les filles..., soupir Gaspard. Enfin, c'est pas ce que je voulais dire... C'est juste...
- Oui, je crois deviner. Elles et la discrétion, ça fait deux !
Il secoue la tête et me sourit.
- Mais toi tu es différente !
VOUS LISEZ
Petits mensonges et grande frayeur.
RandomEn classe Natacha découvre, avec déception, que sa correspondante est un correspondant nommé Gaspard. Elle signe sa première lettre d'un Nat. Gaspard s'imagine que ce Nat est le diminutif de Nathan ou Nathanaël. Au lieu de lui dire la vérité, Natach...