Je hais le soleil

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« Mais moi j'aime quand il fait beau Alex ! On mage des glaces et on peu aller dans la piscine !»

Je n'ai pas énormément dormi cette nuit... Mon esprit était hanté par des souvenirs et des pensées que j'aurais préféré garder enfouies dans les fin fonds de ma tête.
Je ne suis pas comme ça habituellement, bien sûr j'y pense par moments mais jamais autant... Depuis hier je suis incapable de me débarrasser de mes noires pensées. Je crois que voir mes forces me quitter lentement m'effraye, j'ai l'impression que mon corps me montre une sorte de compte à rebours...
Je ne sais pas si j'ai peur de la mort en sois, je ne pense pas que se sois une chose agréable ou désirable en sois, évidement, mais je ne crois pas que j'aie une peur panique de ce moment, de quand ça arrivera. Je ne sais pas trop ce qui me met dans cet état, mais ça me fatigue... Assise sur mon lit, les jambes pliées contre mon buste je ferme mes yeux en soupirant... Je ne devrais pas m'énerver autant que je ne le fait en se moment, je le sais bien que c'est mauvais pour moi mais... Quand je ne me prends pas la tête seule, comme si ça ne suffisais d'ailleurs pas, maintenant il est toujours là pour le faire à ma place. Pas qu'il ait l'air de se donner de la peine pour me faire sentir mal, il y parvient simplement, en un regard, en une remarque simple... Peut être que je suis trop susceptible ou trop stupide de me laisser atteindre aussi facilement, mais je n'ai aucunement l'habitude d'être traitée avec si peu d'égard, on ne me montre peut être pas beaucoup d'amour mais personne n'a jamais eu l'air de me mépriser non plus.
Quoi que je tente je n'arrive pas à sortir cette phrase de ma tête... « C'est peu être pour ça aussi que t'arrêtes pas de tout faire pour me croiser », non mais pour qui il se prend celui là ? C'est lui qui est venu ici, je n'ai jamais essayé de le croiser exprès ! Et puis pourquoi je chercherais à passer du temps avec une telle personne ? Rien que de penser à lui ça m'énerve... Non, je crois que ça m'écœure... Penser à ce qu'il aurait pu faire si je m'étais laissée aller, si je ne l'avais pas repoussé si promptement, son regard avait quelque chose d'effrayant que je ne connais pas. On ne m'a jamais regardé de cette manière, ou du moins, pas que je m'en sois aperçue. Sur le moment ça m'avait quand même un peu perturbée...
Je soupire et me lève de mon lit, qui ne pourra de toute façon pas me protéger du monde indéfiniment, pour m'habiller et descendre dans la salle du petit déjeuner. Je ne peux empêcher mes mains de trembler quand je tire sur ma chaise pour m'assoir, je me sens nerveuse... Pour une quelconque raison j'ai vraiment peur de le croiser de nouveau, j'ai peur de sa réaction, de ce qu'il pourrait me dire ou me faire... Ou j'appréhende plutôt, je n'ai pas peur de lui, non.
Quand je le vois passer dans le couloir, à travers la grande porte ouverte de la salle, je baisse instinctivement ma tête en mordant ma lèvre inférieure, ne relevant que les yeux par moments. Je suis consciente que ce que je fais est pathétique et que celui qui devrais baisser les yeux et se sentir mal c'est lui, mais je ne suis pas capable de relever ma tête... C'est ridicule...
Un frisson parcoure mon dos pour de bon quand je sens une main sur mon épaule, mais mon expression s'apaise quand je reconnais le visage de Taylor. Je m'efforce de lui sourire et fait un tour sur ma chaise pour la regarder.
- Est-ce que tu te sens bien Tris ? Je te trouve un peu pâle.
- Si, ça va. J'ai simplement un peu mal dormi cette nuit – même pour moi, ce sourire a l'air faux, et je ne fais que le sentir sur mon visage... Mais je n'ai vraiment pas envie de parler.
- Hum... - elle n'a pas l'air convaincue, mais elle relève son visage, comme décidée à changer de sujet et me laisser tranquille. J'aime ça chez elle, j'aime qu'elle sache aussi bien quand retenir sa curiosité dans les moments où j'en ai vraiment besoin. – Je venais te rappeler que les médecins viennent aujourd'hui. Je sais que tu n'aimes pas ça et que tu as besoin d'un moment pour te préparer avant leur arrivée.
- Oh... oui, c'est vrai. Merci, j'avais complètement oublié.
Elle se contente de me sourire et sort de la pièce, me laissant là. Bien sûr, les médecins... Ils viennent une fois par semaine, mesurent ma tension, surveillent mon poids et tout un tas d'autres mesures médicales supposées démontrer si je vais ou ne vais pas bien. Je déteste quand ce jour arrive... Je n'aime pas l'odeur du désinfectant, je n'aime pas leurs appareils froids ni leurs regards sur moi. Comme si ils avaient réellement peur qu'un jour, en venant ici, je sois à secondes de mourir. Pas que je pense qu'ils en aient quelque chose à faire, de moi. Mais si un homme aussi riche me payais pour maintenir sa fille en vie, je pense que moi aussi j'aurais peur qu'elle meure. Avec un petit rire amer je me lève et me dirige directement vers la salle prévue pour les examens, je sais que Taylor n'avais pas peur que j'aie oublié, elle était sûre que je ferais tout pour ne pas y penser et je sais aussi qu'elle me laisserait le faire jusqu'au dernier moment... Ils doivent être déjà là ou alors très bientôt. Cette pensée me donne quand même un petit sourire, Taylor est vraiment une grande sœur pour moi, malgré les 14 ans d'écart entre nous, elle sera toujours ma plus grande amie.
Quand les médecins ou les infirmiers ou quoi qu'ils soient arrivent (honnêtement, pour moi ils sont tous semblables, tous les mêmes), j'en ai pour une bonne heure avant qu'ils ne finissent leur travail. Je me sens encore plus lasse quand ils partent, je me souviens bien assez de mon problème pour avoir besoin qu'on vienne m'en parler en détailles toutes les semaines... Ils pensent que je ne les entend pas parler...
Je soupire et prend tous les comprimés qu'on me donne en regardant la pluie dehors malgré la chaleur assez étouffante. Au moins je n'aurais pas à maudire de soleil de rendre la journée trop joyeuse pour mes pensées...
Malgré les préventions résonnant dans ma tête, j'ouvre la baie vitrée et pose un pied à l'extérieur. Je fais un pas, puis deux, la pluie tombe bruyamment sur la pierre qui recouvre le sol et rend mes cheveux emmêlés, mon visage ruisselant et mes vêtements froids.
« Tu ne dois surtout pas t'exposer au soleil », je hais le soleil, je hais les gens qui jouent dans l'eau, je hais l'été.
« L'eau est plaine de bactéries, tu es fragile », je hais la mer, je hais la piscine, en quoi est-ce amusant de se mouiller exprès et de rester dans ce liquide des heures sans but ?
« Fais attention, tu dois éviter les rhumes au maximum, ne pas sortir dans le froid, ton corps ne saurais pas combattre ce genre de maladies, tu le comprends n'est-ce pas Beatrice ? », les goutes gelées et le vent fouettent mon visage rendant ma vision un peu trouble. J'en ai assez de ne rien pouvoir faire !
Les larmes s'emmêlent à l'eau sur mon visage, devenant invisibles... J'ai envie de courir sous la pluie, j'ai envie de tomber malade, j'ai envie d'avoir de la fièvre et de me plaindre de la toux comme tout le monde. J'ai envie de manger une glace trop vite et d'avoir mal à la tête, j'ai envie de rester dans l'eau froide jusqu'à ce que ma peau devienne fripée et ensuite sécher allongée au soleil !
Plus j'y pense et plus je pleure et plus je cours trempée et plus je me sens horrible. Je vais vraiment inquiéter tout le monde si je finis par tomber malade... Je devrais rentrer, je...
N'ayant pas pris le chemin vers le jardin à cause de a boue, je suis restée sur le chemin de pierre qui mène a la terrasse avec la piscine, mais avec la pluie le sol est glissant et je finis par me prendre les pieds et tomber... Je ne sens que ma tête heurter le sol... et plus rien. « Son état c'est aggravé n'est-ce pas... ? »
« je lui souhaite de tenir encore deux mois... »

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Voili voilu... Vraiment en retard celui là... ><
J'enchaine les contre temps en ce moment, mon ordinateur n'étant pas avec moi je n'avais aucun moyen d'écrire.
Mais je pense m'être rattrapé avec la longueur, il est bien plus long que certains autres je trouve non ?

~ Rachel

Quand tout ne tiens qu'à un filOù les histoires vivent. Découvrez maintenant