Non mais... Quel gentleman !

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« C'est non. De toute manière, Beatrice, les personnes que tu croiserais dehors ne sont pas des personnes dont tu désirerais faire la connaissance. »

Je me réveille, ouvrant mes yeux, un à la fois, doucement et les plisse légèrement pour m'habituer à l'effet de la lumière sur mon visage. Je ne reconnais que trop bien cette affreuse lumière trop jaune et ces draps trop blancs. À vrai dire, tout est trop blanc ici, trop propre, désinfecté, hygiénique.
Je n'aime pas les hôpitaux.
En entendant la porte de la chambre grincer légèrement, j'essaye de me redresser comme je peux sur mon lit, vous savez ce petit grincement insupportable qu'ont déjà certaines portes pourtant neuves ? Comme si ils voulaient s'assurer qu'on sait parfaitement que notre porte a été ouverte ? C'est une autre chose que je n'apprécie pas ici. Visiblement amusé par mon air de râleuse, mon frère s'assoit sur une chaise avec un demi-sourire au coin de la bouche. Comme si, à la vue de ma situation actuelle, il avait honte d'avoir tout de même envie de rire ou de faire une remarque stupide et désobligeante. Mais connaissant Alex comme je le connais, j'aurais du deviner qu'il ne se gênerait jamais pour faire les deux.
- Vous venez à peine de vous réveiller princesse râleuse, déjà quelque chose de la quelle vous plaindre ? – s'que son rire peut m'énerver, il a ce dont de donner envie de rire à tout le monde autour de lui, sauf à moi, ce qui est royalement énervant.
- Je ne râle pas du tout, tu saurais, – je croise mes bras l'air extrêmement blessé, exagérant énormément pour cacher mon rire mal retenu – d'ailleurs je suis extrêmement ravie de me retrouver ici à nouveau.
- Je vois ça, oui. Si heureuse que tu ne sais plus comment parler
- Quoi ?
- Ça ne se dit pas, ça, « extrêmement ravie ».
Pour seule réponse je lui tire la langue avec une expression boudeuse comme si j'avais encore 7 ans. Mais après tout, si à 19 il a le droit de se comporter comme un enfant, j'ai le droit aussi. Son rire ne fait que s'amplifier et je finis, cette fois, par rire avec lui, comme le ferait toute personne de constitution normale devant cet idiot.
Mon frère a des cheveux blonds, comme les miens, mais, contrairement aux miens, ses yeux ne sont pas gris et pâles, ils sont d'un noisette pétillant, vif, et quand il sourit, des petites fossettes se créent au creux de ses joues. Il aurait tout d'un garçon tout à fait charmant si il ne se comportais pas comme un idiot. L'idiot en question a d'ailleurs, enfin, l'air calmé de son fou-rire étant donné qu'il me regarde enfin avec un minimum de sérieux.
- Après que tu te sois sentie mal, nous t'avons amené à l'hôpital le plus proche, qui est publique, mais, évidement, maman n'est pas contente et veut que tu rentres au plus vite. Tu te sens mieux ?
- Je suppose que oui, dans le possible. – je force un rire léger, mais il n'est pas vraiment réussi cette fois. J'aurais préféré que maman n'en sache rien, elle va probablement crier sur Taylor pour m'avoir laissé sortir.
- Tu as faim ?
Pour seule réponse, mon ventre fait un de ses bruits charmants de famine mais je mords l'intérieur des joues avec une moue dégoutée. Je ne tiens pas spécialement à manger l'espèce de nourriture infecte qu'ils servent ici. Je comprends bien que c'est meilleur pour la santé mais... beurk ! Il rit de mon expression à nouveau et m'explique rapidement, en m'aidant à me lever pour remettre mes vêtements, dans la salle de bain, qu'il a déjà parlé avec les médecins pour ma sortie. Une fois en bas il me traine jusqu'à ce genre de petites cantines qu'ont, en général, les hôpitaux pour les familles qui attendent des patients. Je suppose que ce sera moins mauvais...
On s'assois à l'une des seules tables libres et après dix bonnes minutes de débat, je finis par convaincre mon aîné que, oui, je suis capable d'aller prendre un gâteau seule, oui, même si la queue est assez grande. Donc je me lève et me dirige vers celle si. En effet, il y a énormément de monde... Je mets 20 bonnes minutes à enfin voir la vitrine devant moi, mais, distraite, probablement sans me remarquer, un garçon aux cheveux châtains, de 20 bons centimètres plus grand que moi, me dépasse accompagné d'une fille assez petite, avec des cheveux courts presque blancs tellement ils sont clairs. Je ne suis pas forcément une personne de nature spécialement patiente, et c'était mon tour de passer commande. Je soupire doucement et lui lance un petit « eh », espérant attirer son attention, une fois qu'il me regarde enfin, je peux voir qu'il a les yeux d'un bleu extrêmement foncé, presque perturbant, je n'en avais jamais vu de comme ça. Ses lèvres sont juste assez épaisses pour être tentantes, sans pour autant lui donner un air efféminé. Loin de là, ses traits sont bien marqués et ses épaules sont assez larges, pas assez pour lui donner une carrure trop imposante, juste suffisamment pour qu'il m'aie l'air encore plus grand, vu ainsi. Je ne me rends compte que je le regarde depuis un moment que quand il se met à rire.
- Alors ? Tu as réellement quelque chose à me dire ou tu vas continuer de me regarder comme idiote ? – ses mots résonnent dans ma tête comme une alarme faisant le rouge me monter aux joues, légèrement.
- J'étais là devant vous et... Tu m'as passé devant. – j'essaye de toutes mes forces de ne pas bégayer malgré la gêne. Pas qu'il me face de l'effet ou quoi que ce sois ! Mais je me sens étrangement mal alaise...
- Sans blagues ? Tu crois ? – il rit encore, avec cet air stupidement hautin faisant mes joues rougir encore, de rage.
- P-Pardon ?
- Allé rougis pas petite, t'as qu'à patienter, yn ? De toute façon, personne dois t'attendre.
Je reste bouche-bée devant cet espèce de... d'idiot arrogant ! Personne, personne n'a jamais osé me parler comme ça. Je ne me suis jamais sentie aussi idiote avec cette voix qui tremble et cet air bête, jamais une situation pareille ne m'était arrivée. Mais pour qui il se prend celui là ? Déjà qu'il passe devant les gens, il ne s'excuse même pas et ose se moquer de moi ! Je soupire et en le voyant s'éloigner visiblement encore mort de rire à sa remarque pathétique et demande rapidement un gâteau et un jus d'orange à la dame du café avant de rejoindre mon frère, m'asseyant assez bruyamment sous son regard confus. Non mais... Quel gentleman !

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Quatrième !!

Petite explication: à la base je ne l'avais pas spécialement prévu, mais j'ai fini par aimer le faire pour chaque chapitre. Pas que ça enrichisse spécialement l'histoire, mais c'est quelque chose qui me plais assez. Donc, les petites phrases au début du chapitre sont - complètement - hors du contexte de l'histoire, personne ne les dit vraiment. En vérité se sont des phrases que Beatrice a dit ou entendu et qui ont un rapport avec le sujet du chapitre !

Voilà ! C'était ma petite explication du jour x3 Je mettrais peut être à la fin ( ici donc) qui et/ou quand c'est arrivé... Je ne sais pas encore. Si vous passez par là, par hasard, donnez-moi votre avis.

En espérant que ça vous aura plus !

~Rachel

Quand tout ne tiens qu'à un filOù les histoires vivent. Découvrez maintenant