Deal

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« Sans sacrifice on n'arrive jamais rien. »

Quand mes yeux s'ouvrent, je sens une immense douleur à l'arrière du crâne, j'ai du mal à ouvrir mes yeux tellement elle me lance au début. Mes pensées sont complètement brouillées... L'odeur sucrée qui flotte distinctement dans la pièce me donne une sensation familière. Elle à l'air de provenir des draps et des oreillers qui me bordent, comme dans... ma chambre ? Je me redresse péniblement et pose une main sur mon front tandis que j'ouvre enfin mes paupières et laisse mes yeux s'habituer à la lumière. Il a l'air de faire déjà nuit dehors mais la lumière de la chambre m'offusque tout de même un moment. Des souvenirs de ma chute me reviennent doucement en tête et je fronce mes sourcils d'autant plus, je ne me rappelle absolument pas être montée et je suis absolument certaine que n'importe quel employé de la maison m'aurait emmenée à l'hôpital en me voyant étendue sur le sol. Mes vêtements sont les mêmes et me collent un peu à la peau me donnant des frissons, de quoi me prouver à moi-même que tout est bien arrivé. Quand je m'apprêtais à me lever, la porte de ma chambre s'ouvre sur une personne aux airs partiellement inquiets, honnêtement, je ne saurais pas dire si c'est d'envie de me retrouver morte ou ben éveillée.
La seule émotion qui dépasse peut être mon incompréhensive fasse à la scène est probablement la crainte qui provoque déjà de légers tremblements à mes membres. Pourquoi à-t-il fallu que ce sois lui...? N'importe qui mais pas lui.
- C'est bon t'es réveillée ? T'es consciente que j'ai cru pendant un quart de seconde que t'étais morte ? T'imagines ce que je serais devenu ? – probablement du à mon expression septique il a du se sentir obligé d'ajouter – Allô ? Ton père est en rogne à chaque fois que je le vois, je suis pas con, je sais que j'ai eu un immense coup de bol en m'en tirant. Si tu crevais il passerait encore plus sa colère sur moi !
- Oh oui, effectivement, j'aurais vraiiiiment du y penser. – je roule mes yeux en me recouchant dans mon lit, ma tête recommençant à me lancer, me donnant le tournis. Voilà qui explique pas mal de choses.
- Qu'est-ce que tu foutais dehors de toute façon ? Y pleuvait des cordes faut être malade pour sortir par ce temps. T'aurais pu demander à l'un de tes major d'hommes aux airs de scientifiques de porter un parapluie géant au dessus de toi au moins, ou de te faire balader dans le jardin en voiture ou-
- Vas-tu arrêter de dire n'importe quoi ? C'est pas des majors d'hommes aux airs de scientifiques c'est des médecins.
- Ah... Ouais t'as peut être raison, ça a plus de sens... - peut être ? – Pis pourquoi t'aurais une équipe médicale entière rien que pour toi d'abord ?
- « Et pis pourquoi » tu poses autant de questions « d'abord ? », toi qui me connais si bien et qui a toujours l'air aussi sûr de lui en parlant de moi.
  - Oui princesse, je suis réellement navré d'avoir fait un effort pour m'intéresser à vous, je m'en vais de ce pas appeler quelqu'un d'autre qui sera – payé – pour vous écouter.
Quand il se dirige à nouveau vers la porte, en roulant les yeux à son tour, je sens le soulagement m'envahir quelques secondes durant lesquelles j'espère sincèrement que rien ne se sois enfaîte passé ce jour là, que son comportement habituel sois la preuve que tout n'était qu'une mauvaise invention de mon cerveau. Mais le sentiment agréable s'en va rapidement laissant place à une inquiétude fulgurante qui dans une montée d'adrénaline me pousse à me lever aussi rapidement que j'en suis capable pour le rattraper et tirer son bras pour l'empêcher de sortir. Il ne peut pas faire ça, non il ne peut pas.
- Ne fais pas ça !
- Hum... ? Quoi ? - il retire immédiatement son bras comme si mon toucher lui avait provoqué de la douleur ou une quelconque mauvaise sensation.
  - N'appelle personne et garde ce qui c'est passé pour toi.
- Écoute boucles d'or, je sais que t'es tombée sur la tête, tout ça, donc je vais le dire simplement. T'es restée un bon moment sous la pluie, tu t'es ramassée, tu t'es pris le sol et je suis presque sûr que c'est pas responsable d'ignorer ça. Comme je l'ai dit, si t'es malade y en aura pour moi aussi donc je vais appeler quelqu'un et j'aurais plus à m'en faire pour toi.
- Non ! Je vais bien, j'ai mal nulle part. Personne ne dois savoir ce qui c'est passé, ok ? Personne.
Mes parents ne doivent absolument pas savoir que je suis sortie, ils me tueraient si ils l'apprenaient. D'autant plus si ils savaient que je suis tombée, dans un sens, je suppose qu'au final c'est mieux d'être tombée sur lui que sur un autre membre du personnel, j'ai quelques chances de réussir à le convaincre... Cela dit, il y a néanmoins le sérieux problème de ces chances au moins aussi nombreuses qu'il refuse de m'aider. Après tout, pourquoi le ferait-il ?
- Pourquoi t'y tiens à ce point au final ?
  - Pour rien... Je ne veux pas c'est tout, s'il te plaît... Tu n'as qu'a le garder pour toi, c'est pas difficile.
  - Et pourquoi je le ferais ? Pour tes beaux yeux ? J'ai qu'à y perdre moi. – il hausse l'un de ses sourcils, reprenant l'une de ses expressions mauvaises favorites qui provoquent encore un frisson le long de ma colonne vertébrale. Évidement que j'aurais du m'en douter...
- Eum...
  - C'est aussi ce que je pensais. – son sourire devient plus large et il s'éloigne probablement avec l'intention de s'en aller cette fois et faire ce qu'il avait en tête.
- Je... Je t'en devrais une !
- Mais encore ? – je mords ma lèvre, commençant à sérieusement me sentir fatiguée.
- Je parlerais avec mon père pour qu'il te donne un travail moins dur.
- Et ?
- « Et ? ». Comment ça « et » ? Tu ne penses pas que tu en profites un peu ?
- Non. Je dois énormément d'argent à ton père, que se sois plus facile n'empêche pas que j'en aie pour au moins la moitié de ma vie ici, ça couvre pas le risque. – je soupire longuement.
- Bien... Alors je m'arrangerais pour que dans deux mois ce sois terminé. – je pense avoir réussi à le surprendre car il a des yeux grands ouverts.
- Deux mois ? Vraiment ?
- Promis.
- Euh... Deal.

* * * *

- Beatrice... Quelle est l'utilité de faire ça ? Tu n'avais même pas l'air de l'apprécier ce garçon, pourquoi tu voudrais que je l'aide ?
- Parce que j'ai changé d'avis, au final je trouve que c'est juste un garçon... gentil, qui n'a pas eu de chance. Vous pourriez faire ça pour moi. – il a longuement soupiré, mais mon père a clairement l'air qu'il montre quand il est vaincu.
- Si tu y tiens...
Mon père soupire une énième fois tandis que je soupire moi aussi, mais pas vraiment pour la même raison. Je me sent plus que soulagée, personne n'aura à s'inquiéter encore plus pour moi et après tout, il a l'air d'être revenu à son comportement normal, ce ne sera pas si pénible que ça... si ? Je peux tenir...

Quand tout ne tiens qu'à un filOù les histoires vivent. Découvrez maintenant