Jour 2 : Anna

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-	Hé oh ! Emmy tu m'écoutes ?

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- Hé oh ! Emmy tu m'écoutes ?

Elle détacha ses yeux de Matthieu en soupirant. Je fronçai les sourcils. Elle était vraiment infernale. Je lui dis :

- On va au club ado cette année ?

Elle haussa les épaules :

- Ben on peut toujours y aller et si ça nous plait pas, on se casse.

- Ouais et puis cette année faut qu'on fasse plein de trucs. Genre du jet, du...

Elle ne m'écoutait déjà plus. Je soupirai. Il fallait que je capte son attention. Je lui dis d'un ton détachée :

- Tu as vu, il y a un nouveau mec super canon qui est arrivé aujourd'hui.

Elle tourna la tête interloquée :

- Ah bon ?!

- Ouais. Il est blond, musculature de ouf et il a le beau V de virilité.

- Ou de vélocité.

Nous rîmes. Les garçons nous rejoignirent. Camille attrapa sa serviette et frotta ses cheveux noirs. Son corps bronzé reflétait la lumière. Matthieu s'assit sur le sable et Emmy ne tarda pas à s'installer entre ses jambes. Elle appuya sa tête contre son torse humide et il vint lui caresser l'intérieur des cuisses. Je ne savais pas vraiment qu'elle relation il entretenait. Ils étaient à mi-chemin entre amis et sexfriends. Hier, ils nous avaient rejoints trente minutes après leur départ. A mon avis ils n'avaient pas vidé que la voiture. Je me tournai vers Camille. Il regardait les vagues, l'air absent. Je lui demandai :

- Alors Camille, toujours pas de copine sérieuse ?

Il secoua la tête :

- Non je préfère les plans d'un soir, ça coûte moins cher.

- Fais gaffe, à la vitesse où tu les enchaînes, il n'y aura bientôt plus de filles que tu n'as pas baisé à Paris !

- T'inquiètes pas pour ça, il en arrive des nouvelles toutes les semaines !

Mais quelle bande de potes ! On se connaissait depuis maintenant deux ans. C'était nos troisièmes vacances ensembles. Nous avions pas mal grandi depuis. Plus personne dans le groupe n'était un petit adolescent sage et chaste. Nous étions plutôt du genre accro aux mauvaises choses. Je n'étais pourtant pas mauvaise à l'école, je ne me rebellais pas ouvertement contre mes parents mais j'avais besoin de désobéir. Peut-être que Matthieu avait eu une mauvaise influence sur nous trois finalement. Je n'allais pas m'en plaindre, au moins je croquais la vie à pleine dents. Emmy m'interpela :

- C'est lui ?

Elle me désigna un jeune homme qui sortait de l'eau. J'acquiesçai. Elle le fixait un peu trop ouvertement. Je lui donnais un coup de coude. Elle répliqua :

- Quoi ?! On peut plus se rincer l'œil maintenant ?

Je soupirai. Un cas désespéré. Le beau blond attrapa la main d'une fille et s'allongea sur une serviette. Cette dernière vint se placer sur lui. Je détournai le regard. Je connaissais la suite. J'entendis Camille murmurer :

- Putain elle est bonne elle.

- Mais c'est pas possible ! Ils sont en couple. Vous n'avez aucune limite !

Les plans cul d'un soir, ça ne me dérangeait pas. Mais ce n'était jamais avec un mec en couple. J'avais déjà été amoureuse et en couple avec un gars. Lors d'une soirée, je l'avais surpris dans le lit d'une de mes potes et ça m'avait fait très mal. Je ne pouvais pas me permettre d'infliger ça à quelqu'un d'autre. Camille demanda :

- Vous voulez pas bouger je commence à cramer.

Emmy répondit :

- Tu as qu'à demander à Anna de te mettre de la crème solaire !

Je la fusillai du regard. Quelle peste ! Je lui envoyai une poignée de sable. Elle émit un son de désapprobation. Elle se leva pour épousseter ses jambes. Matthieu en profita pour l'attraper par les hanches et la jeter sur son épaule. Mon amie lui frappa le dos avec ses points. Il marcha, non chancelant, en direction de la mer. Lorsque l'eau lui arriva aux genoux, il la fit glisser, sans aucune douceur, de son épaule avant de la lancer dans l'eau. Il courut jusqu'à la plage pour éviter les foudres d'Emmy. Elle ressortit les cheveux dégoulinant tel un monstre marin. Elle s'élança en direction de Matthieu toutes griffes dehors. Elle le pourchassa pendant quelques minutes, lui criant d'assumer les conséquences de ses conneries. Elle finit par s'arrêter, à bout de souffle. Il s'approcha d'elle, méfiant. Comme elle ne réagit pas au contact de ses doigts, il l'attira à lui. Leur amitié était singulière. Il leva son menton et posa ses lèvres sur les siennes. Vraiment très singulière.

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