Ses yeux étaient plongés dans les reflets de l'eau turquoise. Elle jouait distraitement avec mes mains tandis que le soleil chauffait nos corps immobiles. Parfois je la sentais soupirer contre moi, comme si elle ne réalisait pas vraiment l'importance du moment. La plage était déserte ce qui nous laissait un moment d'intimité. Ses cheveux étaient doux. C'est ce que je préférais chez elle : sa longue chevelure de feu. Sa tête reposait contre mon torse nu. Sa respiration était lente et régulière. Elle noua ses doigts aux miens, les serra puis les desserra. Je la sentis se décoller de moi. Elle se retourna et elle s'assit en tailleur entre mes jambes. Après avoir ramassé une poignée de sable, elle dit :
- C'est bizarre tu trouves pas ?
- Qu'est-ce qui est bizarre ?
- Ben le calme là, elle désigna la plage d'un mouvement circulaire, comme si tout le monde avait fui.
- Et alors ? C'est mieux comme ça non ? Au moins on est que tous les deux.
Je l'attirai vers moi.
- Tu sais bien que non. Camille... tu sais bien que non, souffla-t-elle.
Je repliai mes jambes, déçu par sa réaction. Elle fronça les sourcils avant de se pencher dans ma direction.
- Ne te vexe pas Camille, grogna-t-elle.
- Et pourquoi pas ? Si je peux plus faire ce que je veux...
- Oh ça va pour le peu de fois que je te demande quelque chose !
- Tu ne demandes pas, tu exiges ! Ça s'appelle une dictature madame !
- Mais tais-toi donc !
Elle tenta de plaquer ses mains contre ma bouche pour que j'arrête de parler mais je fus plus rapide et lui attrapai les poignets. Dans son élan, elle nous fit basculer en arrière. Je me retrouvai donc écrasé entre le sable doux et la silhouette élancée d'Anna. Je profitai de ce moment de stupéfaction pour refermer mes bras autour d'elle. Elle grogna, et une fois la surprise passée, elle tenta de se dégager. Elle poussa de toutes ses forces. Voyant qu'elle n'y arriverait pas, elle me lança un regard terriblement sexy et posa ses lèvres dans mon cou. Ah elle avait enfin changé d'avis ! Qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire pour la convaincre ! Mais je compris trop tard que son but premier n'était pas de me baiser le cou. Elle referma brusquement ses dents sur la peau tendre. Sa morsure m'arracha un gémissement de douleur. Elle ne profita pour se défaire de mon étreinte. Je me redressai vivement, la projetant presque sur le côté.
- Mais t'es tarée ! hurlai-je.
- Oh ça va, tu ne vas pas pleurer pour une petite trace de dents ! rit-t-elle.
Je lui lançai un regard noir. Elle me retourna un sourire éclatant. Je plissai les yeux. Je la vis se mettre en position, prête à fuir. Elle ne payait rien pour attendre ! Je détendis les muscles de mes épaules et demanda d'un air détaché :
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Plan à 4
Genç KurguPour la troisième année consécutive, Emmy, Anna, Matthieu et Camille se retrouvent pour les vacances. Trois semaines au bord de la mer, à frimer, à rire, à rêvasser, c'est le bonheur, ils en sont tous les quatre convaincus. Mais les adolescents n'au...