Pour la troisième année consécutive, Emmy, Anna, Matthieu et Camille se retrouvent pour les vacances. Trois semaines au bord de la mer, à frimer, à rire, à rêvasser, c'est le bonheur, ils en sont tous les quatre convaincus. Mais les adolescents n'au...
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
Je plongeai vers le ballon. Je fis une passe à Camille pour qu'il l'envoie de l'autre côté du filet. Dans le camp adverse, Emmy fis une jolie manchette que ses coéquipiers ne réussir pas à réceptionner. Elle me jeta un regard désespéré avant de dire :
- Bon les gars c'est pas que vous êtes nuls mais va falloir s'entrainer là !
Je souris. Elle avait relevé ses cheveux en chignon et souligné ses yeux d'un trait noir. Je jetai un coup d'œil à son équipe. Trois filles, un garçon. Ce dernier était petit et rondouillard. L'une des filles attira mon attention. Elle était blonde platine avec des formes généreuses, dignes des magazines X. C'est celle que j'avais repéré la dernière fois. Je me léchai la lèvre supérieure. J'en ferai bien mon casse-croute. Je croisai le regard d'Emmy. J'y décelai de la lassitude et peut-être une touche de dégout. Ça ne lui ressemblait pas. Depuis que notre relation avait débuté, nous nous n'étions rien promis. Il arrivait que l'on sorte ou même que l'on couche avec une autre personne pendant nos vacances communes. Mais nous nous retrouvions toujours après. Les rapports que nous pouvions entretenir avec quelqu'un d'autre, ne nous dérangeait pas. C'était un accord commun : « Je ne t'appartiens pas, tu ne m'appartiens pas mais on reste en contact ok ? ». Notre amitié datait d'il y a six ans, lorsqu'elle était arrivée au club enfant et, lors d'un cours de cirque, avait exécuté un enchainement de saltos et de roues. Tous les garçons s'étaient rués sur elle. Elle les avait repoussés sans aucune gêne. Déjà à onze ans, elle un caractère de merde. A l'époque, elle ne s'imposait pas. Mais j'avais tout de suite sentie qu'elle avait l'âme d'un leader. Quelques heures plus tard je l'avais surprise, assise sur un banc, sur lequel je l'avais d'ailleurs retrouvée hier soir. Je m'étais approché sur de moi. Elle avait levé les yeux, menaçante. Je lui avais souris et son visage s'était radoucit. Elle m'avait fait signe de la rejoindre. Je m'étais assis à côté d'elle et nous étions restés là plusieurs heures parlant de nos exploits et de nos centres d'intérêts communs. C'était un de mes meilleurs souvenirs en sa compagnie. Camille engagea le service. La balle fonça droit sur Emmy qui s'était déjà positionner pour la récupérer. Elle fut interceptée au dernier moment par la fausse blonde au bikini ravageur. Elle l'envoya en arrière avec une telle vitesse qu'il était impossible de la sauver. L'animateur siffla :
- 11-4. Victoire à l'équipe de Matthieu.
Nous nous tapâmes dans les mains avant de sortir du terrain. Je m'assis dans le sable, satisfait de ma performance. Emmy vint s'installer à côté de moi, boudeuse. Je l'attirai contre moi. Elle me repoussa et marmonna :
- Tu aurais pu choisir mieux comme même !
Je lui jetai un regard surpris. Elle fronça les sourcils :
- Tu crois que j'ai pas comment tu l'as regardait ?
- Tu dis ça parce que t'as perdu !
- Putain t'es vraiment chiant !
Elle se leva furax pour rejoindre Anna qui bavardait avec Camille. Elle tourna la tête à son approche. Elle haussa les sourcils quand elle aperçut l'expression de ma meilleure amie. Elle ouvrit ses bras et Emmy s'y précipita. Elle l'enlaça et lui caressait le dos pour la réconforter. Elle lui dit quelque chose et Emmy hocha la tête. Elles s'éloignèrent du groupe et avant de disparaitre entre les parasols, Anna se retourna pour me lancer un regard noir. Alors que je les regardais s'éloigner, je sentis une main m'effleurer le bras. Je me retournai. La jeune fille blonde de l'équipe d'Emmy s'était assise à côté de moi. Elle me sourit :
- Tu as bien joué tout à l'heure.
Je lui retournai son sourire.
- Merci. Malheureusement je ne peux pas te retourner le compliment.
Elle rougit, embarrassée.
- C'est pour ça que ta copine est énervée ?
- C'est pas ma copine et t'inquiètes pas pour ça, elle est mauvaise perdante.
Elle parut se détendre.
- C'est la première fois que tu viens ici ?
- Non ça fait sept ans que je passe mes vacances dans ce centre.
- Waouh ! T'es un habitué !
Je connaissais bien le comportement de ce genre de filles. Elles t'abordaient avec un compliment et posaient des questions anodines pour en apprendre plus sur toi. Elles attendaient ensuite que le gars fasse le premier pas. Finalement elles se jetaient sur toi et finissaient dans ton lit. Je décidai d'entrer dans son jeu :
- Tu peux juste me rappeler ton prénom ?
- Mélanie.
- Et tu viens d'où ?
- Haute-Savoie.
- C'est cool ça.
- Et toi ?
- Nord-Pas-de-Calais-Picardie.
- Et tu fais du beach-volley en club ?
- Les seules plages qu'il y a dans ma région c'est celles de la Manche. Quand on s'y promène c'est en combinaison de ski.
Elle pouffa : « Femme qui rit, à moitié dans ton lit ». Elle me demanda sur un ton détaché :
- Ça te dérange de me filer ton numéro ?
Je lui souris et le lui dictai. Elle m'embrassa sur la joue et se leva pour rejoindre ses copines. Je perçus la voix d'Anna dans le brouhaha ambiant. Je tournai la tête vers le son et aperçut les deux filles avec Camille et quelques garçons. Je me levai et m'approchai du groupe. Je croisai soudain le regard meurtrier d'Emmy qui me dissuada de me joindre à eux. Je tournai les talons et pendant un instant je me demandai si je n'ai pas vu une larme rouler sur sa joue.
