Je poussai le portillon de la piscine. La plupart des transats étaient déjà occupés mais j'en dénichai deux à l'écart. J'y déposai mes affaires et m'assis. Il était dix heures du matin et le temps était superbe. J'attrapai mes lunettes de soleil ainsi que mon livre et m'allongeai face au bassin. Malgré mes airs de fille débile, j'aimais lire plus que n'importe quoi. C'était un moyen de m'évader, de me déconnecté de ce monde de fous. Je n'avais pas lu trois pages, quand Anna fit son entrée. Elle contourna le grand bain pour me rejoindre. Elle claqua une bise sur mes deux joues avant de s'écouler sur la chaise longue à côté de moi. Elle s'exclama :
- Quelle idée de proposer une piscine aussi tôt ! Après la soirée d'hier soir, je ne me serai pas levée avant au moins midi !
- Oui mais c'est l'heure idéale pour choper des beaux mecs !
Je vis une sorte d'embarras passer dans ses yeux. Elle ouvrit la bouche mais se ravisa.
- T'es sûre que ça vas A. ?
- Oui oui. C'est juste que...
Nous fûmes interrompues par les rires de Camille et Matthieu. Mais putain qu'est-ce qu'il faisait là lui ? Je ne me rappelais pas l'avoir invité. Je lançai un regard noir à Camille qui haussa les épaules, l'air de dire : Et alors ?! T'as qu'à ne pas lui parler. Il embrassa Anna au coin de la lèvre et posa sa serviette à côté d'elle. Matthieu quant à lui, ne trouva pas meilleure idée que de s'assoir au bord de MON transat à quelques centimètres de MES jambes. Je les ramenai contre ma poitrine pour me tenir le plus loin de lui. Je vis mon amie lever les yeux au ciel. Camille murmura quelque chose à son oreille et ils se levèrent avant de courir et de se jeter dans la piscine. Je me retrouvai donc, seule avec Matthieu, une situation que je voulais absolument éviter. Je me dirigeai donc, moi aussi, vers le bassin. Mais au dernier moment, le blond m'attrapa le poignet. Je me retournai et tentai de me dégageai mais il me serrait trop fort. Comprenant que je n'avais pas le choix, je me rassis. Il plongea son regard dans le mien.
- Ecoute Emmy, je ne sais pas ce qui se passe ni ce que tu me reproche alors, s'il te plait, dis-moi.
Le ton de sa voix me fit frissonner. Son visage n'exprimait rien. Il n'avait pas lâché mon avant-bras, surement parce qu'il avait peur que je me sauve. En même temps, je n'aurai pas le temps d'aller bien loin avant qu'il ne me rattrape vu qu'il courrait deux fois plus vite que moi. Je ne comprenais d'ailleurs pas pourquoi il s'entêtait à faire de la musculation et du basket alors qu'il aurait été bien meilleur en athlétisme. Bref.
- Pourtant c'est pas bien compliqué ! rétorquai-je.
- Pourquoi es-tu toujours obliger de compliquer la situation Emmy ?! Plus vite on se réconciliera meilleures seront nos vacances.
- Hé ben tu parles plutôt bien pour un pauvre type !
Il approcha brusquement son visage du mien. Je reculai. Je pouvais sentir son haleine mentholée s'écraser contre ma gorge. Mais je fus bientôt bloquée par le dossier du transat. J'avalais péniblement ma salive. Je vis ses yeux loucher sur ma bouche et compris un centième de seconde trop tard ce qu'il s'apprêtait à faire. Il plaqua ses lèvres contre les miennes. Je me retrouvais écrasée entre son torse et mon sac en toile. Je le repoussai de toutes mes forces. Il mit une seconde avant écarter.
- Tu ne peux pas résoudre tous tes problèmes d'un baiser Matthieu.
- Pourtant ça a l'air de bien marcher, répondit-il, malicieux.
- J'en ai marre que tu fasses comme si de rien n'était, repris-je. Tu te prends pour qui ? Tu n'es qu'un pauvre...
Il ne me laissa pas le temps de terminer ma phrase et pressa à nouveau sa bouche contre la mienne. Mais cette fois, avec plus de tendresse, plus de douceur. Je résistai un moment avant de finalement m'abandonner. Parce que j'en avais assez de lutter contre lui, parce que je savais qu'il ne changerait pas. Il passa ses mains dans mon dos et les descendit jusqu'au creux de mes reins. Et il s'arrêta là. Il ne tenta pas d'aller plus loin. Je le sentis sourire contre mes lèvres. Je mis fin à notre baiser mais ses mains restèrent sur mes flancs. Ses lèvres s'étirèrent, fendant son beau visage.
- Ça fait du bien de te retrouver, Emmy.
Mes yeux se mirent à picoter. Putain, on se croirait dans un film à l'eau de rose, où le gars embrasse la fille et que cette dernière se rend compte qu'elle est... Je ne parvins pas à terminer ma comparaison. Matthieu parcourra mon dos du bout des doigts. Mon corps se raidit.
- Emmy ? Qu'est-ce que tu as ?
- Putain de merde.
C'est la seule chose que je pus dire. Je m'écartai de Matthieu. Putain de merde. Elle se rend compte qu'elle est... Non non non ! C'est pas un film à l'eau de rose. Ça n'a rien d'un film à l'eau de rose. Non non non ! Le visage de mon meilleur ami était perplexe. Je devais renvoyer une image de folle dingue, à me ronger les ongles que je passais tant de temps à limer et à vernir. Ses lèvres étaient pincées. Ses lèvres que j'avais terriblement envi d'embrasser. Putain de merde. Je me pris la tête dans les mains. Elle se rend compte qu'elle est... qu'elle est... qu'elle est amoureuse de lui. Non non non. Elle est amoureuse de lui. Je suis amoureuse de lui. Lui et tous ses défauts. Putain de merde. Je suis amoureuse de lui. Je me le répétai encore une bonne centaine de fois, avant de réaliser la réelle signification de cette phrase. Je levai des yeux ronds vers Matthieu dont le visage affichait à présent un air inquiet.
- Je... Je... Je crois que...
Mon estomac se noua. La nausée me vint. Pourquoi fallait-il que je tombe amoureuse du méchant et non du prince charmant ?! Où est le prince charmant ? Peut-être étais-je aussi mauvaise que lui au final. Matthieu posa sa main sur mon genou. L'air avait de mal à entrer dans mes poumons tandis que mon cerveau tournait à toute vitesse.
- Je crois... Je crois que je...
Je n'arrivais pas à terminer. Non non non. Il y avait forcément une erreur. J'inspirai et expirai. Encore et encore. Mon cœur cognait si fort contre ma poitrine qu'on l'entendait à des kilomètres. Matthieu me parlait mais sa voix me parvenait étouffée. Il passa ses mains sous mes genoux et derrière ma nuque avant de me soulever. Et, il plongea avec moi, dans la piscine. L'eau me parut glacée et stoppa net mon cerveau. Je m'accrochais à lui, désorientée. Il m'écarta de lui et attrapa mon menton pour me forcer à le regarder. Ses yeux gris lisaient dans les miens. Il posa sa main sur ma joue pour me rassurer tandis que l'autre m'encerclait la taille pour me maintenir à sa hauteur. Je passai mes bars sur ses épaules et enfouis ma tête dans son cou. Il entortilla ma tresse autour de ses doigts, plusieurs fois. Cela ressemblait fort à un tic. Je relâchai les muscles de mes bras, de mon dos, de mes jambes. Je me laissai aller contre lui. J'étais bien. J'étais détendue. Et peut-être que j'étais heureuse. Je calai ma tête contre son cou. Soudain je vis, par-dessus son épaule, une petite fille marcher jusqu'au portillon de la piscine, un ballon sous le bras. Elle tenta de l'ouvrir mais le système de sécurité l'en empêcha. C'est alors qu'un jeune homme apparut derrière elle et tourna la poignée pour déverrouiller l'accès à la piscine. Il mesurait un bon mètre quatre-vingt, avait les yeux vert et était vraiment beau. Ils entrèrent dans l'enceinte clôturée et la petite fille se précipita vers la pataugeoire sous le regard protecteur de son grand frère.
Dix heures c'était vraiment l'heure idéal pour choper des garçons.
Mais là ce n'était pas un garçon.
C'était Ethan.
NDABonsoir tout le monde. J'espère que ce chapitre vous à plu. Je ne sais pas si je pourrais poster cette semaine donc je poste ce soir (il vaut mieux tard que jamais)
J'ai changé la couverture de l'histoire. Si vous voulez y jeter un p'tit coup d'œil et me donner votre avis dans en commentaire ça serait super cool.
Bisous
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Plan à 4
Teen FictionPour la troisième année consécutive, Emmy, Anna, Matthieu et Camille se retrouvent pour les vacances. Trois semaines au bord de la mer, à frimer, à rire, à rêvasser, c'est le bonheur, ils en sont tous les quatre convaincus. Mais les adolescents n'au...