Je sortis de la voiture, mes Ray-ban sur le nez. La chaleur vint effleurer ma peau. Enfin du soleil. Ça changeait de la Picardie. J'étirai mes jambes endormies. Dans ma poche, mon téléphone vibra. Je le sorti et ouvris le message :
Emmy : Dis-moi quand tu es arrivé. Camille est déjà là.
Je m'empressai de lui répondre.
Moi : Je viens d'arriver je suis sur le parking.
Mon père qui revenait de l'accueil, me lança les clés du bungalow. Je les attrapai au vol. J'empoignai une valise dans le coffre et mon sac à dos. J'empruntai ensuite le chemin pavé qui menait aux cottages. Depuis sept ans, je venais ici avec mon père. Soudain je vis une petite silhouette émerger d'entre les bâtiments. Lorsqu'elle m'aperçue, elle se stoppa nette. Je souris de toutes mes dents. Elle n'avait pas changé. Elle se mit à courir vers moi. Je lâchai ma valise pour la prendre dans mes bras. Elle vint s'y blottir. Elle me dit :
- Tu m'as tellement manqué. Putain ! J'avais trop hâte de te revoir.
Elle me lança un regard ému. Je resserrai mon étreinte. Elle enfouit son visage contre mon torse et machinalement, je lui caressais les cheveux. Derrière moi, quelqu'un toussota. Je me retournai, surpris. Un jeune homme attendait, bras croisés. Je me détachai d'Emmy pour lui serrer la main :
- Comment ça va vieux ? Ça fait un bail non ?
Camille me sourit :
- Un an je dirai.
Je ris. Soudain Emmy se libéra de mes bras et se mit à courir en criant :
- Anna !
La jeune rousse tourna la tête à son appel et tendit les bras vers la sprinteuse. Cette dernière la percuta de plein fouet et elles faillirent tomber. Emmy s'agrippa à son amie, le sourire jusqu'aux oreilles. Elles s'avancèrent vers nous. Anna avait encore grandi. Elle devait bien faire un mètre soixante-quinze maintenant. Elle nous salua et demanda :
- Quel bungalow ?
- 26, annonça Emmy
- 32, dit Camille
- 27, informai-je
Emmy se tourna vers moi. C'était la première année où nous étions si près l'un de l'autre. Elle me tendit la main et je la saisis. Je la pressai doucement. Après quelques minutes de débat, nous décidâmes de nous poser sur la plage après avoir déchargé nos voitures. Emmy, qui était arrivée la veille, m'accompagna. Nous marchâmes jusqu'au numéro 27. Nous montâmes les marches et j'ouvris la porte vitrée. Je déposai mes affaires dans ma chambre avant de m'affaler sur le lit. Emmy vint se coucher à côté de moi. Elle mima, avec deux doigts, un bonhomme qui marche. Elle le fit grimper sur mon torse puis sur mon nez. Je lui attrapai la main et l'attira vers moi. Elle posa sa tête sur mon épaule et je refermai mes bras autour d'elle. Elle passa une main sous mon T-shirt et la remonta lentement. Je lui saisis le poignet et lui fit les gros yeux. Elle essaya de résister mais elle n'avait pas assez de force. Elle me lança un regard espiègle et sans crier gare, s'allongea sur moi. Elle encercla ma nuque et se cramponna à mon buste. Je me levai pour tenter de la décoller mais cette petite peste en profita pour enlacer ses jambes autour de ma taille. Je l'injuriai mais elle se mit à rire. Je me penchai en avant me laissai tomber sur le matelas l'écrasant de tout mon poids. Elle se mit à hurler, hésitant entre le rire et la colère. Au bout de quelques minutes, elle se calma. Elle détacha ses jambes mais garda ses mains dans mes cheveux. Elle me jeta un regard malicieux. Je soupirai. J'avais toujours eu une relation complexe avec ma meilleure amie. Elle m'attira à elle et plaque ses lèvres contre les miennes. Vraiment très complexe.
VOUS LISEZ
Plan à 4
Fiksi RemajaPour la troisième année consécutive, Emmy, Anna, Matthieu et Camille se retrouvent pour les vacances. Trois semaines au bord de la mer, à frimer, à rire, à rêvasser, c'est le bonheur, ils en sont tous les quatre convaincus. Mais les adolescents n'au...