Chapitre 8

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Ils entrèrent tous ensemble dans une rue, puis encore une autre, jusqu'à atteindre la sortie du Moscou sorcier. Ils arrivèrent au parc national d'Elk Island, qui servait également une couverture pour les créatures magiques de Russie. C'était dans cette forêt, dans une clairière, que se trouvait la boutique de Gregorovitch.

Ils traversèrent la forêt en silence, silence simplement brisé par le vent faisant bruisser les branches des arbres et... par les ronchonnements de Draco. Il évitait autant qu'il le pouvait de marcher dans la boue, mais ses chaussures étaient définitivement ruinées, pleines de terre et d'herbes. Après avoir marché encore une fois dans la substance répugnante (dixit Draco), celui-ci se mit à râler franchement :

« Non mais franchement, on est obligés de passer par là ? On est des sorciers, je sais pas moi, on pourrait pas... Transplaner ? Tu sais, Sev', le moyen de transport préféré des sorciers, rapide, fiable et SANS boue ! »

« Oh, arrête de râler ! On ne peut pas transplaner, Gregorovitch a installé des barrières tout autour de sa boutique. Alors maintenant, cher filleul, tu prends ton mal en patience, tu marches, et SURTOUT, tu te tais ! Si j'entends encore parler de chaussures ruinées, je te jure que je te les fais manger ! »

Draco acquiesça de mauvaise grâce, il détestait la forêt, il détestait la nature sauvage, il détestait la Russie, il détestait le froid, il détestait son parrain, il détestait... Tout. Il ronchonna cependant en silence, ne désirant pas s'attirer les foudres de son parrain.

Harry, de son côté, marchait en silence, perdu dans ses pensées. La journée de shopping l'avait épuisé moralement, et il avait hâte de découvrir tout ce que son « serpent-bijou » pourrait lui apprendre.

Marcher dans la forêt lui faisait du bien, il profitait de l'air frais, sentant le vent caresser son visage. Il n'y avait que dans la nature qu'il pouvait se sentir aussi... Vivant. C'est pour cela que, même s'il ne l'aurait jamais avoué aux Dursley, il adorait quand il était de corvée de jardinage. Il profitait de ces moments pour s'imprégner de l'odeur de terre, les senteurs capiteuses des plantes de Tante Pétunia,... Ca le changeait de l'odeur de renfermé qui régnait dans son placard.

Il ne se rendit compte qu'il s'était arrêté seulement quand il sentit le regard curieux de Draco sur lui.

« Un problème 'Ry ? »

« Comment ? Oh... Non, non, tout va bien. »

Il reprit sa marche, l'esprit toujours embrumé par des tonnes de pensées différentes. Plus que cette balade en forêt, c'était l'achat d'une nouvelle baguette qui le laissait plongé dans ses pensées.

Une nouvelle baguette, pour lui, c'était un nouveau départ. Une nouvelle vie où il ne serait pas le « Survivant », ni « Le-Garçon-Qui-A-Survécu ». Il n'aurait peut-être plus l'impression que le poids du monde pesait sur ses épaules. On avait passé tant d'années à lui rabâcher qu'il devait vaincre Voldemort, que le sort du monde sorcier reposait entre ses mains,... Il n'avait même pas encore 15 ans, bon sang !

« La boutique de Gregorovitch n'est plus très loin, 1 km, tout au plus. » lança Sirius au milieu du silence, certainement dans l'espoir de rassurer Draco.

Alors qu'il venait de parler, Harry aperçut une ombre dans les fourrées, non loin d'eux. Il plissa les yeux pour tenter de mieux percevoir, mais rien à faire, l'obscurité ne lui permettait que de deviner une silhouette. Il décida de ne pas s'en occuper et repris son chemin avec les autres.

Ils avaient à peine parcourus une centaine de mètre qu'une créature jaillit des bois et se posta devant. Il s'agissait d'une créature mi-homme, mi-cheval, ressemblant à un centaure, sans pour autant en être un. La créature portait un arc dans son dos, avisant le groupe, il leur demanda en Russe :

L'Éclair, le Chien, le Dragon et le CorbeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant