Chapitre Six

11 1 0
                                    

Sans m'en apercevoir, je m'étais assoupis contre un mur de la pièce. À mon réveil, le soleil était déjà haut dans le ciel et assommait quiconque avec sa pesante chaleur. La salle était éclairée maintenant jusqu'au moindres recoins. Mes prunelles d'océans ont prient le temps de balayer la salle, se posant sur chaque anomalies ou objets présents dans la salle. Après avoir tout observé, je me suis approchée du piano. Il était dans un piteux état : le bois était abîmé, et certaines touches n'étaient pas à leur place. Les cordes semblaient avoir souffert, et c'était un réel miracle que ce dernier produise encore du son. Mes doigts ont effleuré l'instrument, évitant échardes à chaque cassures. Je me suis retourné, il n'y avait personne. Un simple sourire s'amusait sur mes lèvres, je brûlais d'envie de jouer. Sans attendre d'avantage, je me suis assise dans l'épaisse couche de poussière et ai posé mes fins doigts sur les touches immaculées. Doucement, les touches se sont enfoncées laissant place à des notes plus harmonieuses les unes des autres. Mes doigts bougeaient lentement, créant un rythme lent mais n'était pas pesant. Mes yeux se sont fermés, laissant mes connaissances guider mes doigts avec raffinement sur le clavier. Je me suis concentrée sur les notes qu'émettaient l'instrument à cordes, oubliant quasi totalement l'environnement qui m'entourait.

Un bruit m'interpella, et j'ai arrêté de jouer. Je me suis retourné vers "la chose". La silhouette, que j'avais auparavant aperçu, était maintenant devant moi, en chair et en os. C'était une femme de grande taille et de peau incroyablement sombre. Ses cheveux et ses pupilles étaient elles aussi de couleurs sombres. Cependant, quelques tâches de rousseurs s'étaient posées sur son fin nez. Elle était fortement musclée et imposante. Elle portait des vêtements de pillards, tout comme moi. A seule exception que ses vêtements étaient propres et étaient de cuirs. Elle me souriait; c'était une femme douce.

- Il t'plaît ?
Elle pointa avec le bout de son nez le piano, avec qui je mettais auparavant amusée.
- Oui beaucoup...
Sans vraiment savoir pourquoi, je me suis mise à rougir. Cette femme m'impressionnait énormément. Peut être était-ce sa carrure qui me fit cet effet ? Elle souriait de plus belle et s'approcha de moi, avant de s'appuyer sur le piano. Elle le caressait d'une main.
- En tout cas, tu es très douée. On m'appelle Jo dans l'coin. Et toi, comment devrais-je t'appeler ?
Elle me tendit son autre main et leva son sourcil gauche. J'ai regardé sa main avec hésitation. Je ne connaissais pas cette femme, mais elle ne semblait pas vouloir me faire de mal. De plus, elle l'aurait fait il y a bien longtemps. J'ai donc finit pas plonger ma main dans la sienne, qui paraissait minuscule. Nous avons fait une banale poignée de main, avant de nous lâcher.
- Alyah, oui Alyah. C'est ton piano ?
Elle hocha la tête avant de s'assoir à côté de moi sur le petit banc positionné devant l'instrument.
- On peut dire ça comme ça, ouais. Je l'ai trouvé il y a maintenant plusieurs années, et d'puis je n'le quitte plus. J'reviens chaque soirs dans cette ferme pittoresque, pour pouvoir jouer un rigodon.
Elle rigola avant de reprendre, Y'en à ils sont accros aux drogues, et bien moi c'est à mon piano !

Elle s'esclaffait fortement. Je l'a regardait rire, gêner. Au moins, Jo semblait sourire à la vie. Nous discutâmes encore quelques bonnes dizaines de minutes pour nous découvrir. Jusqu'à ce que je lui explique mon frigorifique passé.
- Merde, c'est horrible. J'suis vraiment désolée.
J'ai balancé la tête de chaque côté, en soupirant. Elle ne pouvait pas imaginer à quel point cette expérience était atroce et horriblement déchirante.

- Qu'est-ce que tu fous, on doit y aller princesse !
Je me suis retournée une nouvelle fois, et ai aperçu Jaime. Il était venu me chercher, pour poursuivre notre aventure. Mon coeur se serra à cette appellation. "Princesse". Seul Owen m'appelait comme cela, et de douloureux souvenirs vinrent soudainement m'assommer de leurs douceurs.
- Oh, s'il te plaît ne m'appelle pas comme ça...
Je me suis levée du banc et me suis approchée de Jaime, prête à partir. Jo s'est levée à son tour et s'est approché de nous.
- J'aimerai v'nir avec vous, mon inspiration ne s'ra que grandissante. Mais avant, j'dois vous montrer un truc, v'nez.
Avec Jaime, nous n'avons pas eu notre mot à dire, et nous avons suivit Jo, tels deux cabots obéissants. Elle marchait vite, et regardait souvent derrière nous pour voir si nous n'étions pas suivis. Nous avons parcourus la grande salle à grande vitesse, et de nouveau les escaliers qui, avec le jour, avaient changé d'aspect. Nous sommes descendu à la salle principale, qui était désormais vide. Animaux comme humains avaient pour la journée quitté les lieux. La lumière naturelle du jour passait péniblement entre les planches du second étage. Nous évitâmes la paille, qui collait particulièrement à nos vêtements. C'était désagréable, la paille se faufilait de temps à autres dans nos vêtements. Ma peau, pure, devenait petit à petit rouge par le frottement de ses herbes sèches. Nos peau s'irritaient et parfois s'ouvraient en petites plaies, laissant nombreuses bactéries rentrer chaudement dans nos corps. Nous sortîmes enfin de la ferme, et j'ai respiré un grand coup. L'odeur du renfermé et de la pourriture avait laissé place à une odeur fraîche et lourde. D'épais nuages de radiations touchaient le sol, le beau temps semblaient avoir été radié à tout jamais. Les oiseaux ne chantaient pas, le vent ne dansait pas dans les agiles branchages d'arbres. Les fleurs n'ornaient pas le sol, et le soleil passait avec grand mal à travers ces nuages. Non, une autre vision s'offrait à nous. Une vision auquel je n'étais pas encore habitué à voir. Un sol éventré tacheté de sang et orné de cadavres en tout genre. De nombreux d'arbres sans feuillages entouraient le terrain d'Odo. Nous pouvions ouïr les fermiers travailler, les bœufs beugler et d'autres animaux en tout genre hurler. L'Enfer était-il sur Terre ?

Jo me prit par le bras et m'emmena vers une cabane, très peu éloigné de la ferme. Jaime nous suivait, son arme à la main. J'eus m'accrocher de nombreuses fois à Jo pour ne pas tomber dans les hautes herbes, écorchés par les ronces présentes. Nous nous sommes arrêtés devant la cabane, qui était fort petite. Elle était en bois sombre, sans fenêtre et troué à certains endroits. Jo souriait, et ouvrit la porte à grands coups de pieds.
Je n'en croyais pas mes yeux.
Ma bouche s'ouvrit seule, et j'eus l'impression que mes yeux allaient sortir de leurs orbites. C'était impossible ! Une réelle armure assistée se tenait devant moi, sous mes yeux. Pendant la guerre de 2010, j'avais été interdite d'utiliser ses armes de guerres. Elles étaient soit disant réservées aux "spécialistes". Les chevaliers uniquement les utilisaient, et c'était l'une des raisons pour laquelle je les aimaient autant que je les détestaient. La guerre aurait sans doute été différente pour moi, si ma force aurait été décuplé par cette armure. C'était un réel bijou, un cadran métallique avait été sculpté spécialement autour d'un homme. Ce qui était spectaculaire, c'est que ce cadran était réglable ! Autour de ce même cadran avait été solidement fixé un casque, des brassards, des gants, jambes et pieds d'un rare matériau. Ce matériau était récolté dans les montagnes du Pérou, et valait des millions. Pour rentrer dans cette armure, il faut manuellement tourner la manivelle, qui se trouve au dos de cette dernière. Le seul bémol avec cette perle mécanique, c'est qu'elle marche uniquement avec des recharges de matériaux radioactifs, ce qui mettaient la vie de braves gens en danger. Quand cette dernière est en piteux état et qu'elle vient à exploser, les dommages sont collatéraux et les victimes nombreuses, de vrais bombes à retardement.

- J'ai pensé que tu connaissais, et que tu l'fras marcher.
Jo me légua sa place et sortit de la cabane. Elle vînt se positionner au même niveau que Jaime, ébahit de découvrir une telle chose.
Je me suis approché de l'armure assistée, et ai jeté un coup d'œil général avant de passer mes doigts sur la paroi métallique qu'elle m'offrait. Elle semblait encore en bonne état. Il y avait quelques impacts de balles et la peinture avait été fortement abîmé, mais il n'y avait rien de graves. Même la rouille n'avait osé s'attaquer à un chef d'œuvre pareil. Ce qui m'inquiétait le plus était de savoir si elle possédait une recharge. Pour ce fait, je me suis faufilée entre la fine paroi du mur et le dos de l'armure. À côté de cette dernière, je semblais minuscule. Elle faisait facilement une trentaine de centimètres de plus. Après avoir inspiré un bon coup, j'ai tourné la manivelle de toutes les forces. Le temps l'avait quelques peu bloqué. Puis, après un son cristallin, elle s'entrouvrit avant de se refermer directement. C'est ce que je craignais, elle n'avait plus de batteries.

Il allait falloir trouver des recharges, elle allait sûrement nous servir pour traverser certaines zones dangereuses du Commonwealth. Le problème était pourtant de taille : Ou pourrions nous en trouver ?

482Où les histoires vivent. Découvrez maintenant