Feel It All

Chapitre 39

Je sent son souffle s'accélérer légèrement, que voulait-il dire par "Cet endroit a son histoire" ? C'est vrai, il sait tout de moi alors que je ne sais pas grand chose de son passé.

Moi : Bill ?

Bill : Oui ?

Moi : Raconte moi tout. L'histoire de cet endroit, ton passé... J'aimerai en savoir plus.

Bill : C'est vrai que je ne t'ai pas dis grand chose, viens.

On avance jusqu'au pied de l'arbre, nous nous asseyons à l'endroit où les racines forment un creux. Je suis collée à lui et il m'enveloppe dans son manteau. Je pose contre son épaule et ma main sur son cœur, il bat plus vite que d'habitude.

Moi : Dis moi tout meine Liebe.

Bill : Ok, cet endroit est un refuge pour moi, peu de gens y vont je me demande pourquoi d'ailleurs.

Moi : Oui ça me surprend.

Bill : Ouais. Alors pour commencer j'ai trouvé mon style vestimentaire à 11 ans lors d'un carnaval où je me suis déguisé en vampire. J'ai adoré ! Alors je l'ai reproduis pour aller en cours. Les autres m'ont regardé de travers, je me suis fait traité de tapette à longueur de temps et j'ai perdu la plupart de mes amis. Mais je m'en fichais, j'étais bien, j'étais moi !

Moi : Tu as eu raison de rester toi même.

Bill : J'ai eu une petite amie qui acceptait mes longs cheveux et ma différence mais j'ai fait une boulette avec elle...

Moi : Laquelle ?

Bill : Je lui ais dis "Je t'aime" beaucoup trop tôt, je ne savais pas trop à quoi cela correspondait et je m'en suis voulu. Elle se fichait pas mal de moi en réalité et puis j'ai commencé à me mettre du vernis noir.

Ça ne lui a pas plu et elle me l'a dit plusieurs fois. Mais comme je ne voulais pas changer bah elle m'a largué...

Moi : Oh non... Elle est idiote !

Bill : Oui, mais le pire c'est que quand j'ai commencé à devenir connu elle est revenue vers moi.

Moi : Quelle conasse ! Pardon.

Bill : C'est pas grave, tu la définis assez bien en fait.

Moi : Haha !

Bill : Bref elle m'a largué mais cela ne m'a pas tellement affecté, de toute façon le pire s'est déroulé après...

De quoi parle t'il ? J'ai peur... Je veux savoir ce qu'il va me dire, je veux comprendre..

Moi : Bill, comment ça le pire s'est déroulé après ?

Bill : J'ai peur de te le dire...

Moi : Pourquoi ?

Bill : C'est dur et humiliant...

Je l'embrasse, le prend dans mes bras et lui dis.

Moi : Je vois que tu as quelque chose à dire que tu gardes au fond de toi. Tu peux tout me dire je serai toujours là pour t'écouter.

Bill : D'accord je me lance.

Il souffle un moment, se dégage de mes bras et commence son récit.

Bill : Voilà, au moment où on s'est séparés tous ses amis m'ont tourné le dos tel des moutons. À n'importe quel moment je recevais une claque que le haut de la tête avec des insultes. Pendant plusieurs semaines cela ne me faisait rien mais au bout d'un moment je me sentais seul et désarmé. Je sombrais...

Moi : Oh non Bill...

Bill : Et un soir lorsque je rentrais chez moi je me suis heurté à Karl un gars populaire avec un style de mouton. Il était assez grand et beaucoup plus musclé que moi, il était avec deux de ses amis. Il a lancé "Oh tu me fonces dedans petite tapette ! Tu veux quelque chose ? On va te faire payer pour ce que tu es !"

Évidement j'ai répondu à ce taré  "Laisse moi passer j'ai autre chose à faire que t'entendre causer pauvre con !"  J'aurai jamais du le faire. Ils se sont mis à me frapper, trois contre un, je suis vite tombé à terre...

Moi : Oh non, je suis là je suis là...

Bill : Ils m'ont frappé dans le ventre je crachais tout ce sang. Je me suis relevé pour les frapper mais comme je l'ai dit, à trois contre un je ne valais rien. Mais ce n'est pas fini...

Il tremble, j'ai tellement peur, qu'est ce que ces enfoirés ont fait à mon Bill ?! Depuis qu'il a a commencé à parler il tremble comme une feuille. Je pose ma main sur sa joue.

Moi : Dis moi Bill.

Bill : Putain Sarah je peux pas !

Moi : Quoi ?

Bill : Karl m'a plaqué au sol ! M'a crié que j'étais une sale tapette ne servait qu'à se faire plaisir... J'ai eu tellement peur, je me suis débattu évidement ! Mais quand il a commencé à m'embrasser et qu'il s'est collé à moi je me suis mis à chialer ! Heureusement Tom est arrivé...