Dramativille

V

Je la regardais avec étonnement. Elle me regardait toujours souriante. Elle découpe lentement la viande puis découpe des petits légumes pour accompagner.

Je la regarde bouche bée. Même pas apeurée par le fait de découper un morceau humain, de le cuisiner puis le servir comme repas. Elle semblait heureuse de cette nouveauté.

Je la rejoins dans la cuisine avec les autres sacs. Je mets dans des sacs plastiques bleus des parties de l'homme puis les congèle.

Ça sentait bon dans la cuisine. L'odeur de la viande me mettait l'eau à la bouche.J'apporte les assiettes et les couverts. Je n'avais jamais mangé avec quelqu'un d'autre chez moi. Encore moins une fille. On s'installe toujours dans le plus grand silence. Lorsque j'apporte la viande, son visage illuminé s'assombrit. Elle ne souriait plus. Elle fixait la viande qui fumait au milieu de la table, comme si elle s'apprêtait à commettre l'irréparable.

-ça va ? Lui dis-je

-oui, oui...sers-toi.

Je prend un bout de viande puis lui sers avec les légumes. Je prend ensuite un gros bout puis commence à manger. Décidément, en plus d'être pénible elle ne sait pas cuisiner. Mais j'avais tellement faim que je n'arrêtais pas de manger. Mais Layka n'y touchait pas. Je la regarde froidement. Elle comprit. Elle prend sa fourchette, puis, hésitante elle coupe un petit bout de viande puis l'observe. Je la regardais toujours aussi froidement. Elle me lance un regard hésitant puis en fermant les yeux, met le bout dans sa bouche. Ses yeux devenaient tout rond. Ce regard vide. Pendant un instant, elle ne bougeait plus qu'au rythme auquel elle mastiquait sa viande. Elle regarde son assiette puis reprend quelques morceaux pour me faire plaisir. Mais sa ne me faisait pas plaisir. J'avais besoin de la voir effrayée. J'avais comme perdu le contrôle de la situation. J'étais persuadé qu'elle laisserait tomber. A la fin du repas, toujours aucun de nous deux n'avait dit un mot. Elle se lève et débarrasse. Elle ne parlait pas. Elle ne me regardait plus. Peut être qu'elle ne voudra plus me voir.

Tard dans la soirée, elle ne partait toujours pas. On regardait la télé mais il se faisait tard et elle n'avait pas l'air de vouloir bouger. Je la regardais dans ses grand yeux bleu, elle avait l'air fatigué. Je lui demande alors :

-euh, tu n'as pas de famille qui t'attend ?

-J'ai pas envie de rentrer...

-hum, tu veux rester dormir là alors ?

Elle ne répondait pas. Mais sa avait l'air de lui convenir. Je vais chercher une couverture puis, lorsque je revient dans le salon, elle s'était endormie. J'éteins la télé et la recouvre délicatement avec la couverture. J'éteins les lumières et me prépare pour une bonne nuit de sommeil.

Plus tard dans la nuit, alors que je dormais tranquillement, quelque chose me réveilla: quelque chose faisait bouger mon lit. Je me tourne quand tout à coup ma main toucha la chose. Je ne voyais rien dans le noir. Cette chose m'entoure ensuite de ses bras. C'était Layka.