Chapitre 3 : Un Discussion Musclée

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Non... Non ! C'était une catastrophe ! Elle n'avait pas le droit d'emmener un homme, client comme illustre inconnu, dans sa chambre ! Elle n'était tout simplement pas censée approcher un individu de sexe masculin de façon romantique ! Et comment l'avait-on retrouvé ? En train d'embrasser un homme nu !

-Auriez-vous un pantalon ? s'enquit Florentin en s'écartant d'elle.

Léopoldine chancela, tomba assise sur le lit. C'était une catastrophe. Mais elle avait une vue imprenable sur le fessier artistique de la fée masculine. Il tournait sur lui-même à la recherche d'un vêtement, le sien ayant explosé dans son changement de taille. Son corps était indéniablement celui d'un dieu grec. Puis il se retrouva face à elle.

Oh. Il n'avait pas du tout les proportions d'une statue grecque. Il lui faisait plus penser au Priap romain.

Il haussa un sourcil à son encontre, mais elle était incapable de le regarder dans les yeux. Elle avait déjà vu des hommes nus, mais aucun n'était aussi...

-La vue vous plait-elle ? demanda-t-il obligeamment.

-Hein ? Heu, je... Oh mon dieu !

Cet homme n'avait rien d'une fée sylphide et inoffensive ! Rouge de honte, Léopoldine se couvrit les yeux de sa main, luttant pour garder ses doigts joints au lieu de regarder au travers. Elle allait être foudroyée pour son impudicité ! C'était certain !

-Vous pourriez me répondre, au moins.

-Oui, la vue me plaît ! gargouilla-t-elle, dans un accès de franchise fort mal venue.

Il eut un petit rire.

-Je parlais du pantalon, mademoiselle Léopoldine. Mais merci du compliment.

Des oreilles aux orteils, elle devint écarlate. Et ce n'était vraiment pas le moment ! Monsieur Enguerrand allait arriver, certainement avec les domestiques les plus costauds pour mettre ce... ce... cet exhibitionniste dehors !

-Non, je n'ai pas de pantalon, gémit-elle, au désespoir. Je suis une femme !

-Hors de question que je porte un jupon. Soit. Je partirais donc nu.

Hein ? La jeune sorcière parvint à regarder directement son visage. Il lui sourit, tout en l'attrapant d'autorité par le poignet, pour la remettre sur ses deux jambes. Par bonheur, ses genoux supportèrent le choc. Son cœur, lui, beaucoup moins. Il avait la prétention de s'enfuir de sa poitrine.

-Vous m'accompagnez.

-Pa... pardon ?

Il l'entraina avec lui, s'engageant dans le couloir sans gêne. Toutes les employées de La Cuisse Dorée se trouvaient sur le palier de leur chambre, les yeux ronds. Ces derniers s'agrandirent davantage en découvrant Florentin nu, et nullement incommodé par la chose. D'un autre côté, si lui l'était, le monde entier était condamné à la honte à chaque cheville découverte.

-Vous avez envie de rester dans ce bordel où votre maître vous menace de sévices physiques ? lança-t-il par-dessus son épaule.

-Mais enfin, vous ne pouvez pas prendre une décision de façon aussi arbitraire ! s'exclama-t-elle en freinant des quatre fers.

Ce qui eut pour effet de le faire se tourner vers elle. Elle ne parviendrait jamais à se concentrer, avec ses yeux verts plantés dans les siens et son corps dans la périphérie de sa vision. Elle luttait tant pour ne pas le regarder de la tête aux pieds qu'une fine pellicule de sueur naquit dans le creux de sa nuque.

-Mademoiselle Léopoldine. Je suis le Marquis d'Aresac et l'héritier du Duché de Millicent. Me croyez-vous incapable de vous protéger de cette bande de ruffians ?

3. La Cuisse DoréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant