Chapitre 4 : La Prisonnière Consentante

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Autant dire que Léopoldine choisit de venir volontairement avec les Millicent. Elle leur offrit même gracieusement la localisation de sa marmite pleine de potion, dans les combles de La Cuisse Dorée. Le Duc alla la chercher diligemment, tandis que la jeune sorcière se trouvait seule avec la Duchesse. Et un Florentin miniature, de très, très mauvaise humeur.

-Que ce Valérian se fasse cuire le cul ! pestait-il en tournant en rond sur la table, ses bras s'agitant dans les airs.

-C'est déjà le cas, mon fils, fit remarquer la Duchesse en finissant son petit déjeuner.

Mal à l'aise, la jeune sorcière évita de se prononcer. Qui était ce Valérian ? Ha, certainement l'auteur du sortilège... Florentin avait affirmé qu'il avait été tué. Ceci expliquait cela.

-Je croyais que vous m'aviez ôté ma malédiction ! s'exclama-t-il en pivotant vers elle, les poings sur ses hanches étroites.

-Heu... Je croyais aussi. Mais ce sort est très puissant, monsieur Florentin. Ma potion n'est pas assez efficace. Vous risquez de devoir en prendre régulièrement pour rester... Grand.

Une bordée de jurons à faire rougir en charretier résonna dans le salon. Hé bien. Quel caractère.

-Je ne pourrais jamais gérer mes affaires dans cet état ! tonna-t-il, ses petites ailes translucides battant énergiquement dans son dos pour le faire décoller.

-En quoi votre taille est-elle un problème ?

-J'ai le format d'un biscuit apéritif ! De plus je converse surtout avec des humains, mademoiselle Léopoldine. Vous me voyez vraiment arriver à un dîner mondain ainsi ?!

Hum... Non. Il lut certainement sa réponse sur son visage, car le sien devint rouge de colère. Il vola jusqu'au plafond, fit plusieurs fois le tour de la pièce avec exaspération. Mal à l'aise, la jeune sorcière reporta son attention sur la Duchesse. Qui, par-dessus le rebord de sa tasse, l'observait avec attention. Cela lui donna aussitôt des sueurs froides.

-Nous devons rentrer sur les terres des Millicent, fit-elle doucement. Nous ne pouvons pas laisser le château sans surveillance pendant trop longtemps.

-Erik et Aurore s'y trouvent ! cria Florentin depuis le lustre. Il n'y a aucun risque.

-Avoir un nécromancien chez soi est loin d'être une absence de prise de risque, rétorqua-t-elle.

-Nous avons liquidé tous les cadavres.

-Dans le contexte qui est le nôtre, ce ne sont pas forcément eux qui m'inquiètent. Tu le sais pertinemment.

-Je le sais.

Léopoldine ne comprenait pas un mot de leur conversation. Pourtant, elle percevait nettement la tension sous-jacente. Leur famille avait un problème ? Avec un nécromancien ?

-D'ailleurs, vous venez avec nous.

Tous les regards se dardèrent sur elle. La jeune sorcière serra son verre d'eau plus fort entre ses doigts, soudain crispée par toute cette attention.

-Aller où ? demanda-t-elle à Florentin.

-Au château des Millicent pour le mariage de ma sœur. Comme je suis dépendant de vos potions, vous venez avec moi.

-Je... je... bon. Je ne sais pas où aller, de toute façon.

-De la famille ? demanda la Duchesse.

L'arrivée du Duc lui épargna de répondre. La richesse des étoffes de sa tenue attestait de son rang, ainsi que son maintien parfait. Pourtant, un sourire éblouissant éclaira son visage quand il vit sa femme et son fils. Il posa une gourde sur la table, avant de tirer le dé à coudre de Léopoldine de sa poche.

3. La Cuisse DoréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant