Chapitre 2 : L'Attaque des Cochons

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Léopoldine s'était, pour ainsi dire, endormie comme une masse. Tout en lisant et relisant la formule afin de la maîtriser, elle avait beaucoup discuté avec ce Florentin. Loquace, il avait surtout parlé du mariage imminent de sa sœur. Elle allait épouser son meilleur ami à lui, et il était hors de question qu'il se présente aux noces en lilliputien ! Le point d'exclamation venait de lui.

Dans tous les cas, il semblait porter beaucoup d'affection à sa famille, parents compris. Sa sœur cadette, une certaine Aliénor était la plus calme de la fratrie, mais il s'inquiétait tout de même. Toujours se méfier de l'eau qui dort, avait-il dit. Car si elle était plutôt placide, elle n'en restait pas moins une Millicent : elle avait un sale caractère, mais savait tout simplement mieux le cacher.

Et question sale caractère, Florentin de Millicent semblait s'y connaître !

Il fallait voir comment il avait défié en duel l'araignée rôdant dans la chambre de Léopoldine. Elle avait beaucoup ri, l'avait un tantinet vexé, mais finalement il ne lui en avait pas tenu rigueur. Nul ne pouvait imaginer la dangerosité d'une arachnide avant de s'être retrouvé à la même taille qu'elle.

Ils finirent par s'endormir. Inéluctablement, la jeune femme fut réveillée par les rayons du soleil passant par la fenêtre, pour réchauffer délicatement ses joues. En ce début d'automne, il était agréable d'avoir un peu chaud.

Bien que, réalisa-t-elle en papillonnant des cils, elle eut très chaud.

La raison s'imposa à elle en même temps qu'un visage dans son champ de vision. Tétanisée, elle n'eut pas même la présence d'esprit de hurler. Un homme se trouvait dans son lit ! Un homme avait les bras passés autour de sa taille, et la plaquait de façon tout à fait indécente contre lui ! Contre sa... Un gargouillement indigné resta bloqué dans sa gorge. Il était en train de se réveiller, c'était certain.

Figée par la stupeur et une soudaine appréhension, Léopoldine vit le sinistre individu grogner. Ses cheveux châtains en bataille retombaient sur son visage aux traits parfaits. Ha, non, pas tant que ça. Une cicatrice courrait sous son œil droit. Sur son cou, elle pouvait distinguer plusieurs marques de morsures, toutes anciennes. Et pas très propres. Cet homme s'était fait sauvagement attaquer par des vampires.

Mais elle s'en fichait, là ! Car il s'était invité de façon impromptue et malséante dans son lit ! Il se mit sur le ventre, tout en tournant son visage de l'autre côté. Un bras restait toujours en travers de sa taille à elle, néanmoins. Chaud. Fichtre, elle était heureusement de porter son immonde chemise de nuit d'un blanc passé.

Un nouveau grognement se fit entendre, ses muscles eurent le frémissement de celui qui se réveille... Et soudain, elle ne sentit plus de présence contre elle. Les yeux écarquillés, elle se retrouva face au mur abimé de sa chambre. Qu'est-ce que...

Interdite, elle se redressa dans son lit. Il n'avait pas pu s'évanouir aussi facilement ! Elle arracha les draps, comme pour voir s'il était passé au travers du matelas. Non. Il n'y avait r... ses yeux manquèrent jaillirent de ses orbites quand elle vit sa fée masculine allongée sur le ventre, en train de se gratter la tête en émergeant. Les fesses nues, il regarda autour de lui, avant de lever la tête vers elle.

-Oh. Bonjour.

Elle ne répondit pas. Elle en était tout bonnement incapable. Il roula sur le côté, se redressa dos à elle, tout en semblant chercher quelque chose. Une fois ses vêtements localisés, il sautilla vers eux, lui jeta un coup d'œil par-dessus son épaule. Même à quinze centimètres sa musculature était évidente.

-Auriez-vous l'obligeance de vous retourner pendant que je m'habille, mademoiselle Léopoldine ?

-Heu... je... oui.

3. La Cuisse DoréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant