Sacrifice

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Ma mère n'avait jamais marché aussi vite pour rentrer, si je n'étais pas aussi jeune, je pense qu'elles nous auraient fait courir pour aller encore plus vite. Dès que nous sommes arrivées chez nous, elle appela mon père avec un ton qui respirait la crainte.

Mon père qui était dans la cuisine arriva surpris et avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit ma mère engagea la conversation

- Ils nous ont retrouvées ! S'exclama-t-elle.

L'homme écarquilla ses grands yeux bruns.

- Zack ! File dans ta chambre ! Ordonna mon père.

- Mais...

- Tout de suite ! S'écria-t-il

Je montais les marches et lorsque je fus devant ma porte, je l'ouvris puis la refermais aussitôt. J'attendais là, dans le couloir et lorsque je commençais à entendre des murmures de voix, je me mis à quatre pattes et avança vers l'escalier. Lorsque les sons étaient devenus assez audible, je m'arrêtai et tendis l'oreille.

C'était la voix de mon père que j'entendis en premier.

- Comment ont-ils fait pour nous retrouver après tout ce temps ?

- Je ne sais pas, mais nous ne sommes plus en sécurité ici.

- Qu'est-ce que tu conseilles ? De fuir ? Tu sais très bien que c'est impossible s'ils nous ont trouvés alors ils referont de nouveau.

- Alors quoi ? Tu veux finir comme Gisèle ? C'est ça que tu souhaites pour notre enfant Lloyd ? Répondis ma mère en haussant la voix

- Bien sûr que non Eliana ! Ne sois pas stupide ! C'est à lui que je pense en premier, mais si nous partons ? Où irons-nous ? Nous n'avons personne, la seule personne qui pouvais nous cachés étais Gisèle, mais ils l'ont tuée.

Ce fut un choc, Gisèle est morte, et qui plus est, elle a étais tuée. Désormais, je comprenais mieux les larmes de ma mère et son empressement pour avertir son mari, mais ce que je ne comprenais pas, et le fait que quelqu'un l'est tué et que cette même personne, apparemment, nous veux mort aussi.

- Tu penses que Gisèle aurait parlé ? Demanda l'homme inquiet

- Non, elle n'aurait jamais rien dit, souviens-toi, elle a toujours étais là pour nous, et se fut la seule.

- Alors que fait-on ? C'est toi qui as toujours su prendre les bonnes décisions à chaque moment difficile.

- Pour l'instant, mangeons, nous ne pouvons réfléchir correctement le ventre vide.

Je vais aller voir notre petit cœur, j'ai dû le perturber à pleurer comme ça.

-Très bien.

Je m'empressais de retourner dans ma chambre, en faisant le moindre bruit possible et sans claquer la porte pour ne pas éveiller les soupçons, je pris un livre et fis semblant de lire.

La porte s'ouvrit.

- Ça va mon chéri ? Demanda ma mère

Je hochai de la tête, elle rajouta

- Je suis désolée, si maman ta fais peur, tout à l'heure, mais ça va mieux maintenant, tu n'as pas à t'en faire d'accord ? S'explique-t-elle.

Je hochai une nouvelle fois la tête.

Je ne savais pas trop comment réagir face à cette situation, et je ne voulais pas qu'elle se doute, que j'avais tout entendu.

- Bon, je te laisse lire ton livre, nous mangerons dans une toute petite heure.

Elle me regarda avec ses yeux doux et me sourit.

La porte se ferma.

Je refermais mon livre tout en expiant l'air que j'avais dû retenir sans m'en rendre compte, tant la situation étais oppressante, je me tournais vers la fenêtre, où on pouvait y apercevoir les grands arbres dénudés de leurs vêtements.

Et pour, je ne sais quelles raisons, le visage de Gisèle me traversa l'esprit...

Les souvenirs m'envahirent... ce d'une femme dont la bonté était un cadeau des dieux, qui ne supportait pas de voir une vie s'éteindre à cause de la faim.

Qui ne supportait pas la tristesse des gens et avaient toujours une petite histoire à raconter et qui redonnait de l'espoir à tous ceux qui avaient la chance de l'entendre.

Cette vague immense de souvenir chaleureux, fut accompagné par des larmes de chagrin. Les larmes, les plus lourdes que je fis couler.

L'heure passa sans que je m'en rende compte, ma mère m'appela pour le déjeuner, je descendis de ma chambre et vins m'asseoir à ma place habituelle, mes parents étaient eux aussi placé à leurs places respectives.

Devant moi se dressait une assiette, accompagnée d'une cuisse de poulet et de sa jardinière de légume, c'était l'un des plats préférées de ma mère.

Mon père avait un certain talent en terme de technique de cuisine, on se régalait à chaque fois, ce qui n'était pas vraiment le cas pour ma mère, qui loupait tout ce qu'elle tentait d'accomplir la seule chose qu'elle était capable de faire, sont des pâtisseries. Elle réussissait très bien les tartes aux citrons que je raffolais.

Mais malgré ça, l'appétit ne venait pas, mon ventre était noué comme un lacet de chaussure, je mettais de longues minutes à ingurgité ce que je mâché, mais je me forçais pour éviter que mes chers parents ne se posent de question et s'inquiète encore plus qu'ils ne le sont déjà.

Après une vingtaine de minutes, je finissais enfin mon assiette, ma mère me proposa un bout de cake, mais je refusai en prétextant que j'avais déjà suffisamment bien mangé. Eux avaient à peine touché leur assiette.

Comme à mon habitude, après avoir mangé, je me dirigeai vers mon lit, pour y faire une petite sieste.

Pendant ce temps-là, ma mère prit une décision.

-Alors, as-tu pu réfléchir à ce que nous devons faire ? Demanda Lloyd.

-Nous devons rester pour Zack.

L'homme se redressa et demanda

- Pourquoi ce choix ? Ne faudrait-il pas mieux fuir ?

- Comme, je l'ai déjà dit, ils nous ont déjà retrouvées alors nous devons rester, je suis sûr qu'ils ne savent pas que nous avons un fils, et si nous nous déplaçons vers une autre ville avec eux à notre poursuite, cela augmentera le risque de dévoiler ce secret. Et la sécurité de notre fils passe avant la nôtre tu n'es pas d'accord ? S'expliqua Eliana

- Si tout à fait, mais comment allons-nous le cacher ? S'interrogea le père

- Nous utiliserons le drap en aconit.

- Oui, c'est très astucieux, cela rendra leur flaire inefficace. Et j'utiliserai le mien pour savoir quand est-ce qu'ils seront prêts de chez nous. Même si mon odorat est un peu rouillé, je devrais pouvoir sentir leur envie de tuer.

- Alors nous ferons comme ça, quand le moment sera venu, nous sauverons notre fils. Même si la vie sera dure pour lui et lui semblera injuste, il aura la vie sauve.

Lloyd se leva et enlaça fermement sa femme, l'embrassa avec amour. Et prononça ces mots...

- Pour Zack.

-Oui, pour notre fils.

La décision était prise,l'amour des parents pour leur fils, leur donna le plus grand des courages, le courage d'un sacrifice.

Revenge is a RightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant