Reality - Tome 1 - De l'autre côté du miroir (Terminé)

17 - Secret - Part. 3

J'appris à connaître la famille de Tyler en échangeant sur des sujets aussi divers que variés avec eux. Les échanges se faisaient si facilement que je n'avais pas l'impression d'être entourée de parfaits étrangers. Tout mon stress à l'idée de cette rencontre s'était totalement évaporé ainsi que ma timidité naturelle. Au fil des discussions, j'appris que toute la fratrie avait un pied dans le domaine artistique. Le choix de carrière de Tyler n'avait donc surpris personne, et avait été plutôt bien accueilli, même si le fait qu'il doive partir si loin avait été très difficile à vivre pour tous. Le plus dur étant qu'il n'était pas libre de revenir comme il le voulait.

Betty était infographiste dans une entreprise de communication. Si un jour elle cherchait du travail aux États-Unis, je n'avais qu'à appeler mon père ! Les jumelles étudiaient l'histoire de l'art à la fac. Leur véritable passion était le théâtre et elles prenaient des cours du soir en attendant de pouvoir pousser un peu plus loin dans ce domaine. Quant à Jimmy, il était dans la même situation que moi. Il était en première année de fac et ne savait toujours pas quoi faire de sa vie. Il avait donc choisi une filière généraliste en attendant de trouver une direction à suivre pour plus tard. Il était doué en rugby, d'où son importante musculature pour son âge, mais il avait conscience qu'il ne pourrait pas en faire son métier. Par ailleurs, il était doué en dessin. Je lui conseillai d'explorer cette piste et de voir où ça pourrait le mener. L'architecture, le stylisme, la communication étaient peut-être des voies à creuser. Il parut attentif à mes conseils.

18h sonna. Je n'avais pas vu le temps passer ! Tyler s'était éclipsé depuis un petit moment déjà avec Betty. En pleine conversation avec les jumelles, concentrée sur ce qu'elles me disaient, je ne m'aperçus pas immédiatement de son absence. Tandis que j'expliquais la vie dans les universités américaines, Jimmy prit la décision de venir s'installer à New York. Je doutais que cette décision plaise à Tyler qui semblait si protecteur envers son petit frère. Je décidai de ne pas m'en mêler, estimant qu'ils auraient bien le temps d'en parler ensemble d'ici là. Nous en étions là quand Tyler réapparut avec sa sœur. Il semblait soucieux. Betty me sourit pour me signifier que tout allait bien, mais je voyais bien que quelque chose le contrariait fortement.

Il se pencha à mon oreille pour me glisser qu'il était temps pour nous de rentrer sur Londres. Je fus un peu déçue de partir si vite. Christie me fit promettre de terminer notre conversation sur la vie aux États-Unis par mail. Ils étaient tous tellement géniaux que j'avais hâte de mieux les connaître et j'espérais pouvoir gardercontact avec eux. Nous échangeâmes donc nos mails et nos numéros de portable. Le moment des adieux fut touchant. Les sœurs de Tyler l'étreignirent en refoulant leurs larmes. Il leur était difficilede voir partir leur frère après six mois d'absence et une si courte visite. Vu les yeux brillant qu'avait ce dernier, il m'était facile de conclure qu'il n'en menait pas large non plus. Seul Jimmy resta plutôt zen. Il serra son frère dans ses bras avec décontraction et lui glissa un « à très bientôt sur New York » le plus naturellement du monde. Tyler se recula étonné pour lui demander d'être plus clair. Au ton qu'il avait employé, il ne semblait pas ravi. Jimmy se défaussa lâchement sur moi en lui disant que je pourrais le lui expliquer, appuyé d'un clin d'œil complice à mon attention qui était tout sauf discret.

Merci du cadeau Jimmy ! Moi qui voulais rester extérieure à tout ça !

Tyler ne releva pas et sortit en premier. Tony en profita pour déposer un baiser à la commissure des lèvres de Jenny qui rougit légèrement. Quant à moi, ils me dirent tous au revoir avec autantde chaleur que leur accueil. Il fut décidé que dès que je pourrais revenir à Londres, je passerai les voir. Je ne savais pas si çserait possible, mais je dus avouer que la perspective d'un nouveau voyage m'emballa vraiment. Mon dernier jour ici touchait à sa fin à ma grande tristesse. J'aurais vraiment aimé que ces quatre jours ne finissent jamais...