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Je frappe le sac de frappe de toutes mes forces. Je vide ma colère dessus et les derniers coups que je donne, je hurle encore toute ma peine. J'essuie mon visage dégoulinant de sueur avec ma serviette et m'assoit sur un banc. Le passe pour la salle de sport que Joël m'a offert me sert de plus en plus.

- Alors ? Ça va mieux ?

- Je suis mort.

- Oui je vois ça ! Tu te débrouille bien.

- Je faisais de la boxe et de la lutte avec mon père avant. C'était bien...

- Eh bien il ta bien entrainé !

- Joël ?

- Oui ?

- Merci.

- De ?

- D'être là. Toi et Susanne. Heureusement que vous êtes là sinon je serais déjà fou.

- Remercie aussi Leila. C'est elle qui a presque tout fais.

- Ouai...

- En parlant de ça, vas te doucher, il est 14 heures 30, il faut que je te conduire dans son bureau.

- Oh, je n'ai pas très envie.

- Ne me fais pas rire. Ce n'était pas une question. Allez ouste !

Je riais avec lui. Après ma douche, que je voulais éterniser le plus possible, je me dirigeais vers le bureau de Leila. Un gardien se tenait devant sa porte. Je prenais la poignée mais le gardien m'attrapa le bras.

- Désolé bonhomme. Elle ne veut voir personne aujourd'hui. Vas dans la salle 3B.

- Jerome ? Il y a un problème ?

- Ah Joël. Non, j'informais juste Adam que Leila ne pourra pas le recevoir.

Joël lu dans mon regard de la peine. Il soupira avant de reprendre la parole.

- Ah bon ? Pourtant Susanne me l'a envoyé. Il doit voir Leila et seulement elle. Ah bah on ne change pas une équipe qui gagne.

- Susanne ? Eh bien dans ce cas...

Il ouvrit la porte et j'entrais rapidement. Leila leva à peine les yeux.

- Je croyais vous avoir dit de...

Quand elle posa son regard sur moi, elle resta de marbre. Je ne savais quoi faire. Je restais debout sans avoir le courage de m'assoir ou de commencer à parler. Je pensais que ce silence durerait une éternité mais elle le rompit d'un rire nerveux.

- Bonjour Adam ! Comment vas-tu ?

- ...

- Eh bien répond. Je ne vais pas te manger.

- Leila je...

- Assied toi, je t'en prie. Aller ! Raconte-moi tes problèmes mon grand. Je suis là pour ça !

- Leila...

Je baissais la tête et me mordais la lèvre. Je soupirais et pendant un instant, je me sentais comme abattu. Pourtant, d'un pas décidé, je m'avançais vers elle. Elle se leva et me fit face. Je fais au moins une tête de plus qu'elle. J'attrapais ses bras fermement et ne lâchais pas une seconde son regard.

- Ecoute-moi, je t'en prie.

- Non, toi tu vas m'écouter ! Mais à quoi tu joues ?! Pourquoi me faire ça à moi ? Jouer le garçon brisé, abandonnique, ayant besoin d'amour, que je te donne d'ailleurs ! Et qui après brise tout pour se réfugier dans les bras d'une autre ! Tu sais quoi, je ne veux que ton bonheur. Alors si tu es heureux comme ça, très bien ! Je suis contente pour toi !

- Ce n'était pas sérieux avec Cassandre.

- Tant mieux pour toi.

- S'il te plait, arrête de réagir ainsi.

- Comment ? De manière violente ? Mais qu'est-ce que tu veux que je te dise ?! Bravo en tout cas. Tu as réussi à m'avoir si facilement et j'en ai tellement honte ! Moi qui pensais qu'avec toi tout était vrai. Ça me fait rire de voir à quel point je me suis trompée. Je ne sais pas, peut-être que j'en fais tout un plat. Au fond tout cela n'était pas si important pas vrai ? Faisons un trait dessus et voilà. Tu redeviens mon patient et pas le garçon qui embrasse sa psychologue deux fois et qui me fait l'amour et qui me fait tomber amoureuse et qui... Non ! Rien de tout ça... Je suis... Je suis fatiguée.

- Qui te fait tomber amoureuse ?

Voilà qu'elle reprenait son rire nerveux. J'avais de la peine de la voir comme ça. Je restais encore surpris après ce qu'elle vient de me dire. Elle attrapait sa tête entre ses mains.

- Et alors ? Ce n'est pas important.

- Leila...

Je prenais ses mains et elle me repoussa rapidement. Les yeux emplis de larmes elle me dévisageait.

- Maintenant je veux juste savoir une chose.

- Je t'écoute.

- Tu jouais vraiment ? Ce n'était pour toi qu'une simple... distraction ?

Je soupirais et baissais ma tête.

- Oui.

- D'accord.

- Je suis désolé.

Je me levais et me dirigeais vers la porte. En me retournant, je la voyais la main sur le front, une larme sur sa joue. Je me retournais et partais. Adossé à la porte, je serrais mes poings de toutes mes forces et fermais mes yeux.

- On en est à 3 ?

-Eh oui. 3.

A mon démon.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant