Je me réveillais avec un mal de tête. Mes phalanges me faisaient mal et je tirais une grimace à chaque mouvement. Je reposais lourdement ma tête sur mon oreiller et ferma les yeux.
Je la voyais, elle, dans sa belle robe à fleur, qui regardait mon père lancer Susie haut dans le ciel et qui émerveillait cette journée avec son rire enfantin. Je me rappelle de cette journée au bord du lac, je n'avais que 14 ans, et Susie venait d'avoir 5 ans.
Papa trouva un coin sous un arbre et déposa une natte sur l'herbe. Il s'allongea à côté de maman et lui embrassait sans cesse les cheveux. Je mettais un peu éloigné avec Susie. Nous voulions tremper nos pieds dans le lac.
- Oh, un poisson. J'ai vu un poisson, j'ai vu un poisson ! Adam, j'ai vu un poisson !
Elle sautillait dans l'eau et me mouillais le pantalon.
- Tu ne voudrais pas essayer d'en attraper ? Regarde, ils sont tout petits.
- Oui, et je le ramènerais à la maison !
Elle ne bougeait plus et observais longtemps l'eau. A plusieurs reprise, elle tenta d'en attraper, en vain. Je me penchais à mon tour, en repéra un et l'attrapa aussitôt.
- Oh, il est beau. On peut le garder ?
- Tu ne voudrais pas qu'on le mange ? Maman sait bien préparé le poisson.
- Quoi ? Non ! C'est mon poisson !
Elle « étouffait » la pauvre bête dans sa robe. Je riais. Ma mère nous rejoignait.
- Maman, maman, Adam veut manger mon poisson !
- Puis-je te rappeler que c'est moi qui l'ai attrapé ?
Susie me tirait la langue en agrippant le bas de la jupe de ma mère, le poisson, toujours dans ses bras. Ma mère riait. Son rire hantait ma tête.
Je gigotais dans mon lit, toujours endormi. Je transpirais à grosse goutte.
- Susie, Susie...
Une main frôla mon épaule. Je sursautais et attrapa vivement et fermement cette main inconnue. Leila, assise sur le bord de mon lit, sursauta à son tour. Je lui agrippais le poignet avec trop de force. Je la relâchais immédiatement. Elle me fixa un instant tout en se massant discrètement le poignet. Un long silence hanta la pièce.
- Qu'est-ce que tu fais ici ?
Je me suis moi-même étonné de la manière fluide dont j'avais parlé.
- Je voulais savoir pourquoi tu as fait ça hier ?
- Il n'y a rien à dire.
- ... Bon eh bien, vu que tu ne me semble pas très loquace en ce moment, je vais te laisser broyer du noir tout seul.
- Non attend.
J'attrapais sa main et l'obligea à se rassoir.
- Reste.
Je la suppliai du regard. Elle soupira mais céda. Pendant plus d'une heure, nous parlions de tout et de rien. Je la laissais surtout parlé. Je ne disais trois fois rien. A un moment, elle regarda sa montre.
- Ouh, je suis restée plus longtemps que prévu. Bon, je crois que je vais y aller. Et surtout n'oublie pas, demain tu as intérêt à passer dans mon bureau.
Elle se leva et ouvra la porte mais avant de sortir, elle se retourna en me dévisageant.
- Au fait, merci.
- Merci ? Pourquoi ?
Elle secoua la tête et me regarda à nouveau.
- Non rien. Juste... Tu sais très bien écrire. Continu.
Elle me sourit et ferma ma porte.
- Toi tu m'énerves.
Mon démon penché au-dessus de ma tête m'effraya.
- Qu'est-ce que tu veux, encore ?
- Quand est-ce que ta petite amourette va-t-elle cesser ? Tu ruines mes plans.
- Tes plans.
- Pff. J'ai remarqué un truc. Tu ne te confiais pas aujourd'hui. Pourquoi donc ?
- ...
- Oh mais voilà, je sais ! Monsieur n'a plus confiance en sa chère et tendre psychologue ?
- Je ne suis pas d'humeur à affronter tes moqueries puériles et méchantes.
- Oh, mais je te charrie, voilà tout. Je voulais juste en être certain. Tu ne dois pas revenir sur tes décisions sous peine de gâcher le compte à rebours.
- Le compte à rebours ?
- Laisse, je me charge de cette histoire. Toi... Rendors-toi.
Il me mit sa main sur mes yeux et je m'endormais presque aussitôt.
Un avis ? Merci ^^
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A mon démon.
Conto- Je vais te poser deux ou trois questions Adam -... - Sais tu pourquoi nous t'avons mis ici ? - Oui. - As tu conscience que ce que tu as fais est mal ? - Oui. - Sais tu qu'on te traite comme cela c'est à cause de tes agissements... anormaux ? ...