A mon démon.

Flash-back

                  

J'ouvre les yeux. Je suis dans mon lit. J'ai dû m'endormir sur le divan de Leila. Leila...

Il fait presque nuit. On va bientôt venir me chercher. Des infirmiers rentrent avec prudence. Sans un mot, ils viennent faire leur analyse générale. Une vielle femme, Susanne, prend mon pouls et me regarde intensément. Je la fixe sans parler puis vois un petit sourire sur ses lèvres. Elle me demande comment je vais et si les infirmiers ne m'avaient pas trop embêté. Je les regarde et souris. Eux, me fixent avec un peu de colère.

- Non ça va. Maintenant ils savent que je n'aime pas trop les sédatifs.

Elle rit puis se lève. Un gardien entre puis nous sortons tous.

Le gardien m'amène dans une grande salle avec d'autres patients. On arrive bientôt dans une grande salle. Je m'assois, on m'amène un plateau. Salade de tomate, steak frite et une vielle banane. Génial...

De temps en temps, j'observe la salle autour de moi. Personne ne se parle et tout le monde se regarde avec méfiance. Un gars d'environ 20 ans me fixe. Je dépose ma fourchette bruyamment.

- Quoi ?!

- Je peux avoir ta banane ?

Je reste une seconde perplexe et je la lui donne. Il la prend, la regarde intensément puis ne bouge plus. Lassé de son mutisme devant cette banane, je finis de manger et me lève pour partir. De nouveaux dans ma chambre, je m'allonge.

Deux infirmières entrent. Après leur bla bla habituelle et leur quelque piqûre, je m'endors, contre mon gré. Saleté de sédatifs !

*

- Tu n'aurais pas oublié quelque chose ?

Ma mère s'approche de mon lit, un sourire aux lèvres et les bras dans son dos. Devant mon regard interrogateur, elle brandit un vieux nounours noir et beige.

- Maman ! Tu sais que je n'ai plus 6 ans ?

- Oh, ne fais pas ton grincheux ! Avant tu n'arrivais pas à dormir sans lui.

- Ah bah maintenant si !

- Mais ce n'est pas possible. Regardez-moi cet adolescent qui grandit trop vite ! Allez fais plaisir à ta maman que tu adores, juste une fois.

Ma mère me supplie du regard. Je sais qu'elle ne me lâchera pas tant que je n'aurais pas cédé. Je prends le nounours de ses mains en soupirant et le cale sous mon aisselle. Je la regarde sourire comme un enfant et s'étaler sur moi, me couvrant de baisers.

- Tu as toujours été mon préféré !

- Oui c'est ça. Je suis sûr que tu vas le dire à Susie après.

Elle me regarde tendrement et me caresse la joue.

- Vous êtes mes deux trésors.

Son regard se perd. Elle me regarde ensuite, m'embrasse la joue et sors de ma chambre. Elle laisse l'odeur de son parfum.

Je commence à m'endormir. Un bruit me réveille. Il est deux heures du matin. Un autre bruit mais plus fort, je sursaute. Ma mère cris. J'entends quelqu'un se battre et mon père grogner. Je tremble sur mon lit, je ne comprends plus rien. Une fois que le silence est revenu, je me suis rapidement levé.

D'un geste hésitant, j'ouvre doucement la porte qui grince. Ma respiration devient plus rapide et je m'écroule à terre. Maman, allongé au sol, baigne dans une mare de sang.

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