Chapitre 4

1.3K 63 21
                                    

Contrairement à la nuit dernière, j'avais bien dormi cette nuit. La journée d'hier m'avait épuisée. Mais bon c'est le prix à payer pour faire rêver des millions de personnes. Je sortis de ma chambre puis jeta un oeil dans la cuisine, voir si Ruggero était déjà réveillé. Il n'y avait personne. Il devait certainement être dans la chambre d'amis. J'allais donc devant sa porte puis colla mon oreille à la porte quand cette dernière s'ouvrit, laissant apparaître Ruggero qui rigola à ma vue.

Ruggero Alors Karol, tu m'espionnes maintenant ?

Je me remise rapidement droite et me mis à bafouiller que non, je ne l'espionnais pas.

Ruggero Alors pourquoi avais-tu ton oreille collée à la porte ?

C'est vrai ça, pourquoi avais-je collé mon oreille à la porte ? Je détourna mon regard de celui de Ruggero en pensant qu'il fallait avouer que je l'espionnais.

Karol Je voulais juste écouter si tu dormais encore ou pas.

Il pencha sa tête et me dis bonjour.

Ruggero D'accord. J'ai rêvé de tout à l'heure, tu sais dans le salon, sur le canapé, quand ta mère a appelé cette nuit. Sauf que ta mère ne t'avait pas appelé, et donc je t'avais dit... Ce que je voulais te dire.

Karol Ah oui, ce que tu voulais me dire ! Que voulais-tu me dire en fait ?

Ruggero Rien... Rien de très important...

Karol Mais si ! Dis !

Ruggero C'est rien, laisse.

Je voyais bien que ce n'était pas rien, comme il pouvait le supposer, mais je ne préférai rien dire. On se dirigea vers la cuisine pour manger, car avec tout ça, nous n'avions toujours pas mangé. On s'installa à table et Ruggero prépara des oeufs et du bacon, comme à l'américaine. Repas à l'américaine à Buenos Aires, si ce n'est pas la classe ça ! Il me semblait totalement heureux ce matin.

Karol Dis Ruggero, ça va mieux en fait avec Candelaria ?

Ruggero Oui, oui, ça va mieux... On s'est expliqué cette nuit. Je repars chez moi tout à l'heure.

Tout à coup c'est comme si je me prenais une balle en plein coeur. Je ne sais pas pourquoi ça me faisait ça. Je devrais être heureuse pour lui, mais ça aller faire bizarre de ne plus me réveiller en sachant qu'il était près. Je ne pouvais plus rester loin de Ruggero, de cet Italien. Je ressentais quelque chose de bizarre que je n'avais jamais ressenti auparavant au fond de moi et ça me faisait peur. J'avais peur et je ne savais pas pourquoi. Il était en couple avec Candelaria et bizarrement ça me faisait du mal de les voir ensemble. C'est comme si lui, la méritait mais qu'elle ne le méritait pas, je ne sais pas si vous me comprenez. J'étais confuse, tellement que je m'étouffa avec le bacon.

Ruggero Karol ? Karol, ça va ?

Je continua de tousser et me servi un verre d'eau.

Ruggero Tu es sûre que ça va ?

Karol Oui, oui, j'ai juste avalé de travers, rien de plus... Donc, tu disais que tu allais partir ? C'est génial... Enfin pas que tu partes, mais que ça aille mieux entre vous.

Je repris un verre d'eau, le fait que je parlais de plus en plus vite était signe de nervosité chez moi. J'étais nerveuse, j'avais peur, j'étais perdue, tout ce que vous voulez. Ruggero, me connaissant bien, reconnu de suite ma nervosité.

Ruggero Karol ? Tu es nerveuse ?

Karol Qui ? Moi ? Non !

Ruggero Arrête ton cinéma, t'oublies que je te connais. Je sais reconnaître lorsque tu es nerveuse tout de même !

Karol Pff. Sauf que là, je ne le suis pas.

Il prit ma main et la mit entre les siennes. Mais ce ne fût que de courte durée car je retira ma main immédiatement. Il me regarda d'un air perplexe et me dit :

Ruggero Tu es nerveuse, voir en colère.

Karol Arrête de dire n'importe quoi, Ruggero.

Je me leva et me mis à débarrasser les couverts.

Karol Si je serais nerveuse ou en colère, je le saurais tout de même. Maintenant je crois que tu as une valise à faire.

Il s'approcha de moi et se mis à ouvrir ses bras pour pouvoir me faire un câlin. Je partis de la pièce. Certes j'étais peut-être nerveuse mais pas en colère. Mais s'il continuait comme ça c'est sûr, j'allais être en colère. Il se mit à me suivre.

Karol Tu ne veux pas me lâcher les baskets un peu ?

Ruggero Et après ça, tu vas continuer à me dire que tu n'es pas en colère peut-être.

Je me mis à m'approcher de lui avec énervement et lui dit :

Karol De base je n'étais pas en colère mais tu m'as énervée en disant que je l'étais. Je suis nerveuse parce que, je ne sais pas, je suis perdue, j'ai jamais été autant perdue de ma vie, et ça me fait peur. Et tout ça, depuis cette fameuse scène du baiser. Parce que, parce que, je ne sais pas, tu me perturbes, Ruggero. Et ça m'énerve encore plus de te dire tout ça.

C'était fait, je lui avais dit pratiquement tout ce que j'avais sur le coeur. Je partis dans ma chambre et claqua la porte derrière moi. J'avais laissé Ruggero en plan, bouche bée, ne sachant pas quoi dire en plein milieu du couloir. Il essaya d'ouvrir ma porte de chambre mais n'y arriva pas car je l'avais fermée derrière moi. Il frappa donc à la porte.

Ruggero Karol ? Karol, je suis désolé... Je ne voulais pas de mettre dans cet état... Je, je suis sincèrement désolé. Aller, ouvre la porte. Je vais devoir y aller, et tu ne veux pas que je parte sans te dire au revoir, si ?

Non je ne voulais qu'il parte sans que je lui dise au revoir. Je ne voulais pas qu'il parte tout court. Je lui ouvris la porte. Avec toute cette colère des larmes m'étaient montées aux yeux. Autant vous dire que je n'étais pas vraiment à mon avantage. Je lui sauta dans les bras en m'excusant de cette colère soudaine. Puis fût venu le temps des au revoir. Je commençais à m'habituer à ce qu'il soit chez moi et le voir partir, surtout pour rejoindre Candelaria, même si c'était elle sa copine. Je me mis à accompagner Ruggero à la porte d'entrée.

Ruggero Bon, eh bien...

Je fis la moue. Ruggero regarda son portable puis me dit au revoir en me reprenant dans ses bras.

Ruggero Encore merci pour tout Karol, si tu as le moindre problème, je suis là... Je serais toujours là, c'est une promesse.

Il monta dans sa voiture et me fit un signe de la main accompagné de son fameux sourire avant de s'éloigner.

Love, x | KS & RPOù les histoires vivent. Découvrez maintenant