Chapitre 12

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« ... je t'en pris, réveille-toi... »

Ma tête me semble très lourde. Pour une raison que j'ignore j'ai du mal à ouvrir mes yeux, ne serait-ce qu'un peu tout comme je peine à bouger le reste de mon corps.

Je me sens comme paralysée, dans l'incapacité de bouger.

Impossible de faire le moindre geste, que se passe-t-il ?

Il me semble que je sois allongée sur un matelas ou quelque chose de similaire. Je peux sentir une odeur mélangeant un parfum familier et diverses odeurs inconnues. Qu'est-ce que j'ai mal à la tête... Je suis dans un espèce de brouillard qui m'encourage à dormir comme si l'on m'assommait. Concernant ce que je peux entendre il y a cette voix, familière, à mes côtés qui me demande de me réveiller... On dirait celle de Ruggero, mais tout est si confus dans ma tête, je ne suis pas vraiment sûre à 100% que ce soit lui.

« ... Karol, ma petite Karol, j'ai besoin de toi, ne me laisse pas, je ne veux plus vivre sans toi, plus encore... »

Cette sensation d'étouffement dans ma tête... C'est vraiment désagréable... Je ne sais pas où je suis, ni pourquoi j'ai cette sensation là, ni ce qu'il se passe... Je ne sais pas vraiment grand chose en fait... Pourquoi je n'arrive donc pas à bouger ? C'est comme si je voulais bouger mais que je n'y arrivais pas... Il faut que je me concentre, je peux bouger, je sais que je peux le faire...

Je me concentre, et commence à ouvrir très difficilement les yeux en marmonnant quelque chose d'incompréhensible mais tout de même audible. Ruggero, les yeux rouges, fatigué, ayant pleuré se tient à mes côtés...

Karol — ... Rugge... Rugge, Ruggero ?

Ruggero — Karol ..? Karol ! Docteur, docteur, elle s'est réveillée, venez vite, Karol s'est réveillée !

Docteur, me réveiller ? Comment ça ?

Je regarde plus attentivement la pièce dans laquelle je me trouve. C'est une chambre d'hôpital, une pièce aux couleur assez claires, avec une bonne lumière naturelle grâce à la fenêtre exposée plein sud... Je me sens encore fatiguée... Que fais-je dans un hôpital ?

Un homme, âgé d'une cinquantaine d'années au premier regard vêtu d'une blouse blanche, tablette à la main et stéthoscope autour du coup arrive accompagné de Ruggero entre dans la pièce. Ça doit certainement être le docteur. Il se présente rapidement, il se nomme Mr. Gonzales. Ruggero quant à lui m'embrasse sur le front et vient s'assoir dans le siège à gauche de mon lit.

J'essaie de parler correctement encore bouleversé par le moment. Malheureusement c'est un échec. Le docteur Gonzales regarde ma courbe de constante cardiaque qui est assez agitée car je suis paniquée. Même si mon corps, immobile, qui me semble lourd montre le contraire.

Docteur Gonzales — Karol, je sais que vous êtes certainement fatiguée, voire assommée, nous vous avons administré une forte dose de calmant pour soulager votre blessure.

Ma blessure ? Quelle blessure, comment ça ? Je tente d'en savoir plus en m'exprimant, mais rien ne sort de compréhensible. Je commence à sentir des larmes coulant le long de mes joues, sans doute dûes aux nerfs.

Ruggero — Karol, calme-toi s'il te plait, je ne veux pas prendre le risque de te perdre... Pas encore... Docteur, va-t-elle se rétablir complètement ou garder des séquelles, même minimes ? Nous partons en tournée continentale puis internationale d'ici quelques mois et beaucoup de spectacles assez techniques physiquement et vocalement sont prévus...

Docteur Gonzales — Nous ne pouvons pas le dire à cette heure mais du repos obligatoire ainsi qu'une convalescence de plusieurs semaines sont à prévoir pour Karol. Le choc dû à sa chute peut toucher sérieusement à sa santé mentale, physique ou alors à sa motricité sur le long terme. Malheureusement nous ne pouvons pas déterminer exactement si ça sera le cas pour Karol ou non, mais nous pouvons limiter le risque que cela arrive en lui préconisant un maximum de repos et de la rééducation bien sûr.

Love, x | KS & RPOù les histoires vivent. Découvrez maintenant