Chapitre 3. Monsieur Owen Stevens

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Deuxième jour de cours dans cette nouvelle ville.

C'est en me postant à l'entrée du lycée que je remarquai une chose sur mon emploi du temps, une chose déplorable. Je commençais ma journée avec deux heures de maths. Argh... Super. Sans plus de cérémonie, j'entrai dans l'enceinte de l'établissement, vêtue d'un short mi-cuisse en jean, d'un top blanc, et de mon éternelle veste en cuir, mon sac à dos calé sur une épaule. Encore une fois – à croire que ce serait comme ça tous les jours – je me sentais observée, salement épiée. Plus particulièrement par ces pimbêches qui me servaient de "camarades de classe". Tu parles... Je ne savais pas ce qu'elles avaient avec moi, mais depuis que j'étais arrivée elles ne cessaient de baver sur moi, aucun malheureux élève n'avait pris l'initiative de venir me parler. Sauf Blake, tout naturellement.

Je croisai justement ce dernier en me rendant à mon casier respectif, il était adossé contre l'un d'eux un peu plus loin, semblant attendre quelqu'un. Je l'ignorai et ouvris mon casier, me félicitant intérieurement de ne pas avoir oublié mon code. Mon manuel de mathématiques trônait là, en face de moi, je soupirai à l'idée de devoir aller à ce fichu cours, le fourrant dans mon sac sans grand enthousiasme.

— Non mais sérieusement, t'as vu sa couleur de cheveux, elle s'est prise pour une tête à coiffer ou quoi ?

Ah, décidément. Ces filles n'avaient vraiment rien d'autre à faire. Voilà qu'elles passaient à côté de moi, marchant en direction des toilettes. Je ne savais pas si elles avaient fait exprès de parler aussi fort, mais je les avais entendues, et je m'en moquais. C'est mes cheveux, merde, pourquoi faut-il toujours que quelqu'un vienne critiquer ?

Finalement, une fois mes affaires de cours récupérées, je claquai la paroi métallique de mon casier d'un coup sec et ferme avant de remettre mon sac sur mon épaule. Blake était toujours là, un pied contre la rangée de casiers, je détachai mon regard de sa silhouette pour jeter un coup d'œil à l'heure sur mon téléphone, puis levai les yeux vers lui à nouveau. Il n'était plus seul, une fille venait de le rejoindre. Grande, blonde et incroyablement fine. Ses yeux verts émeraudes vous transperçaient à des kilomètres, et ses épaisses boucles blondes tombaient en cascade dans son dos, magnifiques. J'avoue avoir éprouvé une pointe de jalousie, enviant son corps si... Mince. Pourquoi fallait-il toujours que les autres filles arrivent et en une fraction de seconde vous font vous sentir si minable ? Je me le demanderai toujours.

Je m'apprêtais à m'en aller, la sonnerie n'allait pas tarder à retentir dans les couloirs, mais la conversation de Blake et sa blondasse m'interpella :

— Je t'attendais, j'entendis Blake lui ronronner à l'oreille, empoignant sa taille d'une main. Tu m'as drôlement manqué hier soir, c'est dommage que tu n'aies pas pu me rejoindre.

— Mh, oui je sais... Mais tu connais mon père, les cours reprennent alors il faut se remettre au boulot et limiter les sorties.

Mouais... Je connaissais bien ce genre de filles. Elle jouait la gentille petite fille à son papa à la maison et se ramenait au lycée en mini-jupe pour se frotter contre son petit-copain en public. Mais déjà... Pourquoi est-ce que je restais là à me forger une opinion sur elle ?

Pathétique.

Pourtant je n'avais toujours pas bougé d'un poil, continuant d'écouter leur conversation de là où j'étais.

— Tu pourras quand même venir à la soirée vendredi soir ?

— Je vais faire de mon mieux, lui promit-elle. Mais je ne te garantie rien.

Bad boy or bad teacher ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant