Quatrième jour

24 6 0
                                    

Laphotographie en pied d'Illusion 332, Alexandre était bien visiblesur le dossier que Monsieur Candell avait ouvert devant lui. Sesétats de service y étaient inscrits, ainsi que la raison quil'avait poussé à entrer dans Fatum. De nombreux codes étaientnotés, chacun correspondant à la vidéo de l'une de ses missions.Rien dans tout ce qu'il pouvait lire n'aurait pu présager d'unetelle réaction de la part d'Illusion 332.

Laporte de son bureau s'ouvrit doucement, comme Admin 53, un vieilhomme couvert de rides au point que ses yeux en deviennentintrouvables, passa la tête par l'entrebâillement.

–Illusion 100 estarrivé, Monsieur, déclara-t-il. Dois-je le faire entrer ?

–Allez-y, approuvaMonsieur Candell.

Illusion100, tout sourire disparu de son visage, entra alors. Les dorures deses coutures brillaient dans la lumière du bureau.

– Vousm'avez fait demander, Monsieur ?

–Venez vous asseoir,Brian, répondit Monsieur Candell.

Illusion100 obéit, les traits crispés par l'appréhension. Pourquoi sonsupérieur, qui plus est l'un des plus hauts dirigeants del'organisation, l'avait-il fait venir dans son bureau ? Lasituation était préoccupante pour le chef de section. Il avaitprobablement commis une erreur, mais était incapable de mettre lamain dessus...

– Necraignez rien, Brian, le rassura monsieur Candell. Je ne vous ai pasfait venir pour vous blâmer. Nous devons uniquement discuter d'uncas qui a déjà dû attirer votre attention.

Ilfit pivoter son dossier pour rendre bien visible la photo d'Illusion332, alors que Brian se détendait un peu.

– Vousreconnaissez cet homme ?

–Parfaitement,monsieur. C'est l'un de mes meilleurs éléments. Un capitaine.

–Bien. Vous avez dûvous rendre compte que son comportement ces derniers jours était desplus étranges.

– Ila perdu l'un de ses équipiers, expliqua Brian. Il est normal qu'ilsoit un peu secoué...

– Non.Cet homme est une Illusion. Un professionnel. Son comportement nedoit paschanger en fonction de ce qu'il vit. Vous comprenez ce que celasignifie, Brian ?

– Pasvraiment, monsieur.

–Illusion 332 est enfaute. S'il continue ainsi, nous devrons sévir.

– Vousavez déjà ordonné qu'il subisse l'Adustio, hier... Vous l'avezmême fait devant son Espoir !

Cetacte avait révolté Brian. Comment pouvait-on rabaisser un hommedevant son Espoir ? Si ce n'avait pas été Monsieur Candellqui en avait donné l'ordre, Brian n'aurait jamais laissé faireça. Mais son supérieur avait ordonné, alors il avait bien dûobéir. Tout le monde dans l'organisation avait dû trouver anormalque l'Adustio soit infligé ainsi, devant une Méprise, un Mirage,devant l'organisation tout entière ! Et surtout, devantl'Espoir.

–C'était le seulmoyen de l'empêcher de désobéir aux ordres, Brian, se justifiamonsieur Candell. Voulez-vous réécouter ses déclarations d'hier ?Peut-être comprendrez-vous ainsi l'importance de ma décision.

– Non,Monsieur, je les ai déjà entendues, fit Brian avec humilité.

–Bien. Vous pouvezdisposer.

– Jepeux vous poser une question, Monsieur ?

–Allez-y.

–C'est au sujet desEspoirs, Monsieur.

IllusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant