15 janvier 2016 *Emma*

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Cher journal...

J'ai vécu une horrible journée. Je mis revois encore...

***

Il doit être 10h45. Je suis dans une pièce plutôt petite, miquette bleu au sol, bureau noir, une chaise tournante et comme seule bruit le tic tac d'une horloge qui toc à la porte de mes pensées.

Face à moi se trouve une grande personne, comme on dit, face a elle on se croit enfant et quand on est un enfant face à un grand on est personne. Comment se défendre quand on a pas d'existence valable face à l'adversaire?

Cette Dame relève la tête, moi je baisse la mienne. Cette Dame relève les yeux, moi je m'enterre plus bas que terre.

Elle me donne se papier, papier normal, blanc, écriture noire, tout à fait normal. Elle tousse, je regarde se tic tac , elle tousse, je prend se papier, ne détruisons pas se silence qui fait tic dans ma tête. Je finis par le poser. Je lève les yeux et les perds dans se regard grave. En se regard, je revoie la scène, la même gravité. Je baisse à nouveau les yeux. Elle me casse mon tac pour me parler. Parler? Mais à quoi cela pourrait servir, elle ne sait rien... Bon je ne sais pas grand chose non plus mais moi j'y étais, je sais se qui c'est passé. Bon elle aussi. Mais elle ça ne lui fait rien, elle va l'oublier cette histoire. Moi je ne sais pas grand chose de la vie et tous ça mais je c'est que ça ne s'oublie pas.

Le silence du tic revient. Elle veut que je regrette, elle en veut de ses choses elle. Je me sens tellement mal, j'ai le coeur qui bat à mille à l'heure, une barre collée au ventre et la scène qui se grave dans ma tête. En faite j'ai beau revoir la scène je ne regrette rien, sauf une chose. Je regrette de ne pas être aller plus loin. Je mes mes mains sur ma bouche. Je la regarde les yeux écarquillés. J'ai vraiment dis ça à voix haute? Elle a peur, elle ne me voit plus comme une enfant. Elle comprend enfin. Elle comprend tous.

Il doit être 11h30. Je suis dans une pièce plutôt petite, moquette bleu au sol, bureau noir, une chaise tournante et comme seule bruit le tic tac d'une horloge qui toc à la porte de mes pensées.

Et je suis là pour... Pour se que j'ai fais. Se qui c'est passé.

Demain il manquera deux personnes à l'appel de ma classe, moi qui serait à nouveau dans se bureau et elle qui sera habillée de cette blouse blanche. On est si différente mais au même moment on écoutera le même tic tac qui fait tic dans nos têtes et tac dans nos coeurs. Moi dans la salle "002 psychiatrie" elle deux étages plus haut dans la salle "327 rééducation".

Le journal d'une disparueDonde viven las historias. Descúbrelo ahora