Chapitre 31

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Il s'allonge près de moi et me caresse doucement, seulement des caresses, il ne tente rien et j'apprécie cet instant de douceur mais j'ai besoin de plus, je veux sentir sa peau contre la mienne, sa bouche, ses mains, je veux le sentir lui au fond de moi, je sens la chaleur monter en moi, des frissons me parcourir, je monte ma jambe sur sa hanche.

- Aime moi, tout doucement, j'ai envie de toi

- Tout ce que tu veux mon amour

Il me fait l'amour très lentement avec beaucoup de tendresse et d'amour, je ne peux pas m'empêcher de pleurer lorsqu'il entre en moi, il essuie mes larmes et me mène à la jouissance, une jouissance qui me prend les tripes, qui me secoue.

- Dis-moi ce que tu as maintenant, demande-t-il tendrement

- Rien, je n'ai rien

- Ne me ment pas, tu n'arrêtes pas de pleurer, ce n'est pas dans tes habitudes

- Ne plus jamais te voir ne me fais pas sauter au plafond

- Il est hors de question que nous ne nous voyons plus, je viendrais quand même

- Je ne t'ouvrirai pas

- Je dormirai devant ta porte alors

- Alors je déménagerai

- Putain Laurie dis-moi ! S'il te plait

- Je n'ai pas le droit

- Le droit de quoi ? Qui a dit ça ?

- Le droit d'interféré dans ta vie, de tout chambouler quoi

- Mais tu ne fais rien de tout ça, tu m'aides à tenir le coup au contraire, sans toi je ne suis rien

Nous sommes interrompus par un appel téléphonique sur le portable de Julien, il me regarde et je comprends que c'est Audrey, il met l'ampli.

- Oui ?

- Julien ? C'est moi, je sais que tu es encore avec cette trainée !

- Audrey ! Calme toi, tu n'as pas besoin de parler ainsi !

- Donc tu n'essayes même pas de nier, pourquoi ? Pourquoi me fais-tu ça ?

- Nous en avons déjà discutés, je l'ai toujours aimée

- Et moi ? Je deviens quoi moi ? Je t'aime !

- Je sais c'est pour ça que c'est compliquer, nous allons trouver une solution calme et rationnelle

- Quelle solution ? Un divorce ? Comme elle a fait avec son mari ? C'est parce que je ne peux pas te donner d'enfant ? demande-t-elle tristement

- Ne dis pas des choses pareilles, cela n'à rien avoir

- Passe-moi la ! crie-t-elle

- Non c'est hors de question !

- Quand comptes-tu revenir à la maison auprès de TA femme ?!

- Quand tu arrêteras de crier dit-il en raccrochant. Je suis désolé pour cette scène, me dit-il

- Je la comprends dans un sens, c'est dur pour elle, elle n'a rien demandé

- Anthony non plus n'avait rien demandé pourtant tu as repris ta vie en main, constate-t-il

- Ce n'est pas faux...

Je caresse sa joue, puis suis la ligne de son nez et dessine le contour de ses lèvres comme pour imprimé à jamais son visage dans ma mémoire, comme si j'avais pu l'oublier, je pose mes lèvres délicatement sur les siennes et les lèche du bout de la langue.

- Arrête, tu es en train de me dire adieu encore une fois !

- Tu devrais rentrer chez toi retrouver ta femme

- Dis-moi que nous nous reverrons, promets-moi

- Je ne peux pas te promettre mais j'y réfléchirai

- Non promets-moi Laurie !

Je ne lui réponds pas, je me lève et m'enferme dans la salle de bain, sous la douche je laisse mes larmes couler, mon dieu j'aimerai tant pouvoir le garder avec moi, si Audrey n'avait pas téléphoné je lui aurais dit que je porte son enfant, mais à présent je ne peux pas, cela devient une évidence, il ne peut pas la quitter sous prétexte que je vais lui donner un enfant et qu'elle ne le peut pas. Je me sèche enfile un peignoir et sors de la salle de bain.

Il prend une douche à son tour, je suis assise sur mon lit et tiens sa chemise entre mes mains, je la porte à mon nez et respire son odeur, je le perds encore une fois mais cette fois je crois que c'est pour de bon, nous ne pourrons plus faire marche arrière.

Il me rejoint et s'agenouille devant moi, il pose sa tête sur mes genoux, je caresse ses cheveux.

- Nous ne nous verrons plus n'est-ce pas ? demande-t-il tristement

- Nous pouvons en débattre longtemps mais nous en arrivons toujours au même point

- C'est triste pour Audrey, comme pour Anthony mais nous avons droit au bonheur nous aussi, dit-il en s'asseyant près de moi

- Je ne dis pas le contraire mais...

Il me coupe en plein milieu de ma phrase et m'embrasse à en perdre haleine, un baiser plein de douleur, qui fait mal mais qui soulage aussi comme un antidote à toutes nos blessures. Il recule, me regarde avec des yeux rempli de larmes et de tristesse.

- Appelle-moi si tu changes d'avis, je t'attendrais... toute ma vie, me dit-il

- Et toi appelle-moi si tu en as besoin

Il se lève et s'habille lentement comme pour retarder l'échéance, il me prend dans ses bras, me berce doucement et m'embrasse avec tendresse.

- Au revoir bébé, j'attends ton appel

- Au revoir mon cœur, prend soin de toi, je t'aime

- Je t'aime aussi, dit-il dans un pauvre sourire

Et je le regarde sortir de ma vie sans qu'il sache qu'une partie de lui grandi dans mon ventre, il ne me quitte pas vraiment, il m'a fait le plus beau des cadeaux.

Je ne l'ai pas rappelé, cela servirait à quoi ? Tous deux savons que la situation n'a pas changé, il m'aime mais n'a pas le courage de quitter sa femme car elle est fragile, et moi je ne veux pas qu'il le fasse car je comprends qu'il n'y a rien de pire que de se faire largué parce qu'une autre va te donner l'enfant que je ne peux te donner. Nous sommes dans une impasse, un coup du sort.

Ma grossesse se passe bien, je suis arrivée à cinq mois, je me suis décidée à mettre mes parents dans la confidence, ils sont heureux et triste pour moi à la fois. Ma mère dit que je devrais le dire à Julien, qu'il a le droit de savoir mais je ne peux m'y résoudre. Je pleure souvent. Je caresse mon ventre et parle à mon bébé qui maintenant remue énormément. Je viens d'apprendre que je vais avoir un fils, j'espère qu'il ressemblera à son père, j'aurais l'impression de l'avoir à la maison.

Ce soir j'ai décidé de l'appeler, j'ai besoin d'entendre sa voix, le tout c'est de résister à l'envie de lui dire de venir me rejoindre, j'ai tellement besoin de me blottir contre lui, mais dans mon état je ne le peux pas.

You're my DestinyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant