Chapitre 5

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Non mais pour qui elle se prend cette pimbêche? Parce qu'elle est Diane Rowe, elle doit avoir l'ascendant sur les autres ? Elle sait pas à qui elle s'attaque !

En rentrant dans son appartement, Lyra rumina sa colère. Toutes ces insultes lui servaient à camoufler ces véritables sentiments. Elle réalisa que Diane n'était évidemment pas le problème majeur. Le vrai problème était le discours irréaliste tenu par le professeur. Il devait avoir déliré, c'était la seule explication possible pour elle.
Elle rangea cette fin d'après-midi au fond de son esprit pour ne plus y penser. Elle ne voulait en rien que quelque chose gâche tous les projets qu'elle avait fait : sauver le monde et son voyage humanitaire ainsi que ces études n'étaient, en aucun point, compatibles.

Épuisée par ces révisions et par sa journée, Lyra décida de s'engouffrer dans sa couette douce et moelleuse qu'elle avait rêvé de retrouver à peine que son réveil l'avait fait sortir de son lit. Cependant, elle ne pût trouver le sommeil que vers les premières heures du jour. Les paroles du professeur avaient tourné en boucle dans sa tête toute la nuit.

Son week-end fût grandement dérangé par le discours qu'elle ressassait. À la fin de son premier jour de repos, elle prît la décision de rester en dehors de cette histoire abracadabrante. Consacrant le reste de son week-end aux révisions; et à de durs entraînements, Lyra en vînt presque à oublier tous les petits détails du discours de Wizgi, et elle passa tout simplement à autre chose.

Une nouvelle semaine commença mais l'humeur et l'énergie de Lyra ne suivirent pas le rythme. Encore plus fatiguée que la veille par ces entraînements, Lyra se dirigea vers la cuisine aménagée au petit matin en traînant les pieds. Elle se servît un grand bol de céréales Trésor, accompagnée d'un bon verre de jus d'ananas. Son petit-déjeuner englouti, Lyra s'habilla à la vitesse de l'éclair, et partît de chez elle en laissant son bazar derrière elle.

Depuis le début des cours, un mal de crâne insupportable lui faisait regretter de n'avoir pas falsifié un mot d'absence. Elle pensait avoir atteint l'apogée d'une mauvaise journée par excellence quand elle eut un contrôle de mathématiques qu'elle avait oublié, mais il n'en était rien. En plein contrôle, auquel elle ne réussissait pas une seule maudite question, une sorte d'aura enveloppa la pièce. Tout paraissait différent, comme s'il y avait quelque chose qui flottait dans l'air.

En plein cours de l'après-midi, elle vît Phoebe lever la main. Ce geste pourtant simple était anormal venant d'elle. Elle était de nature discrète et ne parlait presque pas, comme si rien ne valait la peine qu'elle s'épuise. Elle annonça doucement au professeur Palladium de quitter le cours pour se rendre à l'infirmerie; pour " mal de crâne ". Ce dernier détail titilla Lyra.

Elle aussi ?

Depuis l'événement d'hier, Lyra, malgré sa volonté de rester en dehors de la folie du professeur, était piquée d'une grande curiosité. Elle regardait d'un œil avisé sa camarade quitter la pièce.

Ses maux de tête avaient doublé en intensité au cours de la journée. Se massant les tempes, Lyra ne prêtait plus attention au reste du monde. Elle avait des vertiges, ses yeux avaient du mal à rester ouverts face à la douleur. Elle prit deux cachets avant de rejoindre Eliot. Elle aurait préféré qu'il lui annonce autre chose que son départ précipité pour une semaine. Il devait rendre visite à de la famille éloignée. Lyra se questionnait à chaque fois que son ami prenait congé. Il avait toujours eu des absences à répétition, mais celle-ci était plus longue que les autres.
En plus d'être à la limite d'imploser, Lyra se voyait privée de son meilleur ami.

Alors qu'elle écoutait son ami s'excuser pour l'abandon qu'il allait lui faire subir pendant sept jours, sa douleur à la tête partît d'un coup. Cela fût presque une renaissance. Cette joie de n'être plus empreinte à la douleur fût stoppée par le mystérieux spectacle qui s'offrait à elle.

Elle fût comme sous hallucinogène, il ne pouvait pas en être autrement. Tout autours d'elle de petites boules de lumière s'élevèrent dans le ciel. De grands tourbillons d'énergie lumineuse s'évaporaient dans la cours du lycée, au niveau des grands platanes. Cette énergie émanait du sol; comme si le soleil venait du creux de la Terre. Ce spectacle était éblouissant, voire magique. Attirée par ce qu'il se déroulait sous ses yeux, Lyra était plantée là, les yeux pétillants dans le vide. Elle tenta de toucher ces étranges lueurs par de gracieux et doux mouvements, par peur d'en détruire une. En vain, elles continuèrent leur route vers le ciel.

Elle sentît une main s'abattre brutalement sur son épaule. Eliot la regardait d'un air inquiet. Il savait que Lyra avait tendance à être dans la lune, mais il n'avait jamais vu son amie s'évader autant. On aurait dit qu'elle était transportée. Elle avait été dans sa bulle pendant de longues minutes, en enchaînant des gestes anormaux. Elle avait regardé le ciel, comme s'il pleuvait, avec une étrange lueur dans les yeux. Elle avait tenté de toucher quelque chose dans le vide, tel une enfant tentant d'attraper un flocon par jour de neige. Son attitude était anormale pour Eliot. Il laissa alors son amie retourner en cours, sans échanger un seul mot. Parler après un événement comme celui-ci ne pouvait être bénéfique pour personne. Au final, il l'aurait traiter de folle et elle se serai énerver au quart de tour.

Il y avait quelque chose d'anormal dans l'air, aujourd'hui. Il faut vraiment que je parte. Les choses commencent à changer. Pensa-t-il.

Après l'évènement auquel elle venait d'assister, les questions fusaient de toutes parts dans la tête de Lyra. Il fallait qu'elle trouve des réponses à ces questions. N'ayant aucune idée de qui interroger sur cet étrange phénomène, Lyra dût se résigner à questionner son navigateur de recherche.
Trois heures de pages internet visitées plus tard, Lyra abandonna.

Repensant à sa journée en long, en large et en travers, un détail lui revint : comme elle, Phoebe avait eu mal au crâne. Sachant que sa migraine s'était stoppée au moment des lumières, celle de Phoebe avait dû faire la même chose. Ne réfléchissant que très peu à ce qu'elle allait lui dire, Lyra se précipita impulsivement vers l'infirmerie, espérant y trouver encore sa camarade.

Heureusement pour elle, Phoebe n'avait pas bougé de la salle de repos, de tout l'après-midi.
Elle était adossée à son lit, dans un grand calme. Lyra avança vers elle doucement pour ne pas perturber sa tranquillité. Elle s'assît sur le rebords du lit, et après de longues minutes, se jeta à l'eau.

" Dis moi que je ne suis pas la seule folle à avoir vu ce qu'il s'était passé ?
- Non, ne t'inquiète pas, je l'ai vu aussi.
- Mais qu'est ce que tout cela signifie ?
- Je n'en sais rien, mais il nous manque des éléments pour répondre à nos questions.
- J'ai questionné Google, mais je n'ai rien trouvé. Dît Lyra avec dépit.
Phoebe esquissa un sourire sincère à cette dernière phrase.
- Je ne pense pas que Google sois un bon moyen pour nous éclaircir, mais certains détails qui nous ont échappé dans le discours du professeur le peuvent.
- De quels détails parles-tu ?
- Des éléments nous échappent concernant la magie se déclenchant l'année de nos dix-sept ans et concernant nos pouvoirs, ce qu'on va devoir endurer si on accepte notre destin, nos protecteurs anonymes...
- Nos protecteurs... Finalement, qui sont-ils ? "
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À la croisée des Mondes ( EN RÉÉCRITURE ) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant